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Ruins. ☄ Arzhael
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MessageSujet: Ruins. ☄ Arzhael Ruins. ☄ Arzhael EmptySam 23 Juil - 2:59
Ruins.

▹ ft. Arzhael
Création. Destruction. Désir, présage. Besoin. Évolution.


   
   
   

Elle marche, si vite, de long en large, observe les peintures, les sculptures, les gravures. Mais cela fait déjà des minutes entières qu'elle n'y prête plus attention. Elle sait pourquoi elle l'a amené ici. Elle pensait pouvoir se calmer. Elle pensait pouvoir passer outre. Elle pensait que ça ne la touchait pas. Et elle avait tort. Alors elle martelait les dalles polies frénétiquement plutôt que de le frapper. Parce qu'elle l'aurait tué. Il n'y avait pas l'ombre d'un doute. Elle l'aurait tué, sur un coup de tête. Et elle l'aurait tué s'il avait fuit. Elle l'aurait tué s'il avait approché. Elle l'aurait tué s'il l'avait touchée, s'il avait ouvert la bouche. Le pire, c'est qu'elle ne voulait pas. Elle n'avait aucune envie de lui faire du mal, non, c'était un besoin. Elle avait besoin de verser son sang. Elle avait besoin d'apaiser cette soif de faire mal. De lui faire mal. Parce qu'il lui avait fait mal, lui, il l'avait blessée. Il avait touché quelque chose à l'intérieur qu'elle pensait pouvoir protéger. Il avait... Il l'avait trahie. Il n'y avait pas d'autre mot, pour ça. Il n'y avait pas d'autre terme. Et elle marchait, encore, et encore, suffoquant presque, si loin de son calme habituel. Elle perdait le contrôle. Elle perdait si vite le contrôle qu'on aurait pu penser que sa colère allait exploser, qu'elle allait prendre la forme de la créature monstrueuse qui sommeillait à l'intérieur. Oui. On aurait pu croire. Mais la créature était déjà là. Comment avait-il osé ? Et comment avait-il fait ? Comment avait-il fait pour la toucher, ainsi ? Pour briser un peu de son armure, pour entrer à l'intérieur, diffuser un poison acide. Elle qui pensait être si solide, si forte, si inaccessible. Incassable. Intouchable. Invincible. Elle était si loin de la vérité. Lui et son foutu air idiot. Lui et son foutu sourire. Lui et son foutu jeu. S'était-elle brûlée ? Peut-être. Car c'était ce qu'elle avait ressenti... Comme si des flammes léchaient sa peau, lorsqu'elle les avait vu tous les deux. Lorsqu'elle avait senti son parfum écœurant sur sa peau, sur ses vêtements. C'était complètement excessif comme réaction, ça l'aurait été dans une autre situation, si ça n'avait pas été elle. Mais ça l'empêchait complètement de réfléchir, de rationaliser. Et l'odeur était encore là. Entêtante. Aussi douloureuse que s'il avait à nouveau poignardé son dos. Mille fois elle aurait préféré qu'il la blesse, qu'il entaille son corps. Mille fois elle aurait préféré que ce soit lui qui passe ses doigts autour de sa gorge. Qu'il la regarde droit dans les yeux en serrant, qu'il assume. Qu'il... Elle ne savait pas. Mais pas ça. Pas les surprendre, là, en entrant dans la cuisine. Pas sur un pathétique malentendu. Non. Pas ça. Plus jamais.

Mars se détestait de lui avoir donné une chance, de lui avoir accordé de la confiance. Sa confiance. Il ne la méritait pas. Il ne méritait rien. Et elle avait été stupide de penser le contraire. D'y avoir cru, juste un peu. D'avoir pensé qu'il était assez futé pour ne jamais faire ça. Bien sûr, ces derniers temps, elle avait presque jusqu'à oublié son existence. Bien sûr, ces derniers temps elle ne pensait qu'aux mots qu'elle dirait à Hélio quand elle finirait par craquer, quand elle irait le voir. Sauf que ... Elle n'avait pas craqué. Et le temps s'allongeait, elle devenait plus distante, se refermait, ne remarquait plus ses allusions, il n'existait plus. Avait-il simplement songé à exister, à nouveau ? A savoir qu'elle le regardait, lui, sans voir à travers ? Parce que c'est ce qu'elle fit, lorsqu'elle s'arrêta, finalement. Lorsqu'elle releva soudainement la tête pour le fixer, ses yeux étaient humides, de rage, sans doute. Elle semblait bouleversée, mais d'autant plus dangereuse, bien plus irrationnelle, bien plus passionnée maintenant que jamais auparavant. Et elle était belle, ainsi, les yeux rougis, le souffle court, les mains tremblante, le regard fixé sur lui. Elle était belle, parce qu'elle ne semblait pas vulnérable, non. Loin de là. Elle était résignée. Elle devait le tuer. Elle l'avait dit, elle l'avait promis. S'il la trahissait, alors il mourrait. Seulement voilà. Elle n'avait pas envie. Même si elle n'avait pas envie non plus de le laisser partir, de le laisser fuir. Elle voulait juste comprendre, pas pardonner. Elle voulait juste savoir... « Pourquoi ? » C'est ce que sa bouche échappa, sans le moindre tressaillement, sans la moindre expression. Au final si proche de l'air qui s'affichait sur son visage. Comme si elle ne ressentait rien, quand bien même ça bouillonnait à l'intérieur, ça la terrifiait. Elle ressentait. Elle n'aurait pas dû. Elle le savait. Elle se l'était dit, dès l'instant où il avait passé la porte du bar, elle se l'était interdit. Il n'y avait qu'un homme qui la mettait dans cet état, qui pouvait la faire sortir de ses gonds et faire s'écrouler entièrement tous les acquis qu'elle avait accumulé. Avec le temps. Il n'y avait qu'un homme et ce n'était pas Arzhael. Ça ne devait pas être lui. Ça ne pouvait pas être lui. Et même si elle semblait calmé, sa respiration saccadée trahissait que ce n'était pas le cas. Elle était ... En état de choc. Il avait flirté avec son bourreau, son ennemie. Il avait touché Jupiter. Non. Pire que ça. Elle ne voulait même y penser et pourtant l'image restait là, gravée dans sa tête. Comme un traumatisme. Elle aurait dû la tuer. A cet instant. Et elle y avait pensé si fort lorsque ses doigts s'étaient lovés contre le couteau, dans la cuisine. Elle y avait pensé si fort lorsqu'elle avait approché. Lorsqu'elle avait croisé le regard de Jupiter. Elle l'avait vécu, de toutes les cellules de son corps. Et pour la première, toute première fois de sa vie... Elle s'était ravisée, par peur de regretter. Pas Jupiter, non, loin de là. Mais l'homme qui l'enlaçait. L'homme qui la touchait. L'homme qui l'avait trahie. Et elle n'arriva pas à soutenir son regard plus longtemps, elle suffoquait. Elle tressaillait. Elle ne pensait pas ça possible. Mais ça l'était. Il l'avait fait.

« Tu m'as trahie. », elle murmura tout bas, mais ça fit écho dans toute la salle, contre toutes les dalles polies. Contre chaque facette de la statue d'Arceus. Contre chaque peinture, chaque gravure. Contre chaque pores de sa peau...

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Arzhael Stanzhel
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MessageSujet: Re: Ruins. ☄ Arzhael Ruins. ☄ Arzhael EmptyDim 24 Juil - 2:06


« Falling away »


Mars restait pour Arzhael une créature mystérieuse. Mars était pour son sbire, l’archétype de « Les filles, c’est compliqué. » Et globalement, il avait cessé de vouloir expliquer le comportement de Chaffreux de la rouquine, qui venait parfois le martyriser pendant des heures, et puis l’ignorait royalement pour trois jours. Certes, quelques semaines ne suffisaient pas à tout découvrir d’une personne, mais… Arzhael aurait dû s’en foutre. Le jugement, et l’attitude de la jeune femme n’auraient pas dû l’atteindre, encore moins qu’il aurait dû s’y fier ou y accorder la moindre importance. Mais le pacte qu’ils avaient scellés dans le sang avait créé quelque chose. Une étrange relation, basée sur du vent, des actes plutôt que des mots, un silence bien trop présent sur tous ce qu’ils entreprenaient. Un lien mortel, plus solide que n’importe quelle chaine de fer et de métal, dont laquelle Arzhael avait voulu se débattre, même quelques heures.

Ce pourquoi il était allé voir ailleurs. Jupiter était belle, à ses yeux. N’importe quelle femme avec un minimum de mordant l’était aux yeux du roux. Mais il y avait eu quelque chose… Ou au contraire non. Il n’y avait pas eu cette étincelle. Jupiter ne le fascinait pas autant que Mars, Jupiter n’était pas aussi dangereuse et passionnelle dans ses actes que Mars. Il s’était bien rendu compte qu’il comparait trop de choses à elle. Mais contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Arzhael n’avait pas foncé tête baissée. C’était étrange, certes il avait fait des allusions, il avait tenté de passer par le subtil, bien que ça ne soit pas son fort, pour la faire sienne. Et Mars n’était pas idiote. Quelque part ça ne le motivait que de plus belle, il voulait qu’elle ploie, qu’elle craque, qu’elle accepte, peu importe combien elle était fière et orgueilleuse, le prix était bien trop beau. Mais depuis quelques jours, sa boss était tout sauf dans leur étrange jeu. Et pour preuve, son sang n’avait pas coulé depuis un moment. Une semaine, non ? Il avait arrêté de compter, pour sa fierté, et parce que ça le frustrait, au fond. Et qu’il n’acceptait pas trop ça, même s’il prétextait ça de lui-même qu’il la voyait tous les jours. Oui, mais Jupiter aussi…

Rah. À certains moments, il aurait aimé cessé de penser. Pas comme à cet instant, dans cette grotte, où il ressassait tout ça en suivant silencieusement la silhouette rousse à travers les roches, à travers les peintures et les inscriptions ancestrales, qui semblaient l’accuser, comme s’il avait été en tort de tout, en tort du fait que la rousse était glaciale à souhait depuis une semaine. Comme une relation parfaitement professionnelle, quand elle lui avait annoncé qu’il venait avec elle explorer des ruines. Et ça ne lui convenait pas, absolument pas. Il aurait aimé s’énerver, lui crier dessus, briser son armure de glace, parce qu’il voulait qu’elle le voie, qu’elle le reconnaisse. Qu’elle s’amuse, encore et toujours, à le brûler, à le griffer, à faire couler son sang, et là où il y a quelques années, il aurait à tout prix fuit ce genre de relation, il lui semblait être pour le coup, le plus lésé dans l’histoire. Où était passé le Arzhael qui se contentait de filles faciles par-ci ou par-là ? Il a disparu, remplacé par la… Funécire humaine, clairement. Après tout, les légendes qui tournaient autour de ces petites bougies disaient qu’elles fascinaient les gens de leur flamme qui aspirait ensuite leur énergie vitale, et en soit, ce n’était pas ce qu’était, ce que faisait Mars avec lui ? Comment pouvait-on en vouloir à l’homme ensorcelé, qui le savait parfaitement, de vouloir décrocher de cette magie, de vouloir se débarrasser de cette chose qui rongeait sa peau, son cœur, sa vie à petit feu ? Mais Jupiter n’avait pas su gommer ça. Jupiter avait au contraire, rajouté un poids, un obstacle.

Est-ce que le regard de Mars, à l’instant où elle avait passé la porte de la cuisine, l’avait touché, l’avait blessé ? Il n’en savait trop rien comment, mais il ne pouvait le nier. Il n’avait pas cherché à briser l’illusion, il n’avait pas cherché à tomber le masque, par pure crainte qu’elle les tue. Mars dans une cuisine, c’était dangereux, beaucoup plus qu’habituellement par la présence de multiples armes potentielles. Alors il avait serré la brune contre lui, pour faire bouclier. Mais simple et con, mais évidemment, elle ne l’avait pas entendu de cette oreille. Quelqu’un de moins con que lui se serait tout de suite écarté, pas lui.

« Pourquoi ? »

Comment pouvait-il décemment lui expliquer ? Comment pouvait-il, alors qu’il venait de croiser les yeux humides de Mars ? Ca lui fait comme un choc. A cet instant, elle lui parait si humaine, si fragile, si prenable… Est-ce qu’elle pleurait pour lui, à cause de lui ? Sur le coup, il accusa Hélio. Mais c’était bien lui qu’elle dévorait de ce regard… Bouleversé. Réellement. Instinctivement il se serait braqué, il aurait fui. Ca devenait dangereux, plus que jamais, et il le sentait bien. C’était tellement étrange pour lui que de se dire qu’il avait percé l’armure de Mars, de la sorte. De sorte à la faire pleurer de jalousie. Parce que ça ne pouvait pas être autre chose, quoique… Il ne savait pas trop si ça le rendait fier ou si ça le terrifiait, s’il avait atteint son but, bien plus que prévu.

« Tu m'as trahie. »

Quelques petits mots qui résonnent sur les murs de pierre millénaire. Quelques mots qui lui retournent le ventre, autant pour ce qu’ils représentent que les conséquences. Parce que c’était quasi certain, si elle n’avait pas décidé que le Barpau (si si, obligé) était sa tombe, alors si elle l’avait emmené ici, c’était pour permettre aux roches de boire son sang, et personne ne le verra. La grande salle dans laquelle ils avaient débouchés, dans laquelle Mars semblait avoir statufié son sort, n’en rendait les choses que plus funestes, plus… Officiel, dirons-nous. Qu’avait-il fait ? Il savait très bien ce que les quelques mots que Mars se donnait la peine de lâcher voulaient dire. Il n’avait pas besoin de dico, pour le coup.

Il déglutit, il ferme les yeux un instant comme pour échapper à cette atmosphère si pesante. Il n’a aucune envie de crever là comme ça, pour une simple jalousie, et pourtant il y semble déjà résigné, pour une raison qui lui échappe. Okay, comment il allait se tirer de là ? Inutile de la prendre pour une idiote, elle l’avait vu, et lui aussi l’avait vue, avait-elle vraiment retardé son échéance juste parce qu’elle allait être chagrinée ? Ok Arz, tu étais dans la boue jusqu’au cou, tu allais finir noyé dans ton sang, mais il fallait essayer de se sortir de ce merdier. Un ou deux petits mensonges ne faisaient de mal à personne.

« Je suis toujours là… J’ai compris mon erreur. »

Ca reste à voir, totalement. Elle a totalement le droit d’être méfiante. D’exiger plus, d’exiger mieux. Même si les serments ne comptent guère pour Arz. Ce qui parle ici, ce n’est que la peur d’une mort lente et douloureuse, elle a déjà pu le voir lors du pacte. Il l’avait brisé. Avait-il la chance d’en renouer un ? Il en doutait fortement.

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MessageSujet: Re: Ruins. ☄ Arzhael Ruins. ☄ Arzhael EmptyDim 24 Juil - 3:44
Ruins.

▹ ft. Arzhael


   
   
   

Elle tremblait à présent, elle était si mal. Si mal que l'air lui même semblait devenir un peu plus toxique à chacune de ses respirations saccadées. Si Mars avait été un pokémon, elle aurait sans doute été poison - à cet instant, du moins. Et elle aurait sans doute projeté son acidité partout, ici. Elle aurait sans doute dissout les peintures murales. Elle aurait sans doute fondu les sculptures. Elle aurait sans doute fini par tout détruire. Parce que c'est ce qu'elle faisait le mieux, détruire. Elle à qui on avait jamais vraiment apprit à construire, elle qui était entrée dans la team, qui avait suivi Hélio pour faire ce qu'elle savait faire le mieux : détruire, quand lui reconstruirait, à partir des ruines. Et ils auraient pu être le duo parfait, oui, mais ... Mars était si imparfaite, pour cela. Elle était si loin de lui. Si névrosée. Et elle respirait plus fort encore. « Je suis toujours là… J’ai compris mon erreur. » Non. Il mentait, il mentait, elle le savait. Arzhael ne pouvait pas comprendre, et elle le voyait dans ses yeux. Il ne voulait pas comprendre. Il savait ce qui l'attendait et s'efforçait simplement de le retarder. De le ralentir. Il devait avoir pleine conscience que c'était impossible à arrêter. Qu'on ne stoppe pas un tsunami avec des mots, ni avec des gestes. Son sort, c'était lui-même qui l'avait décidé, quelques heures auparavant. Il l'avait décidé, alors qu'elle avait fixé les règles et qu'il avait accepté, en toute connaissance de cause. Mais ça la rendait malade, ça lui broyait les tripes d'en venir à l'idée que ça devait s'arrêter. Maintenant. Ici. Ce soir. Dans ce temple. Pas ailleurs, pas à un autre moment. « Non, tu ne comprends pas. » Elle murmura, si froide, si détachée, presque irréelle. Comme si c'était la faucheuse qui s'était soudainement incarnée en elle. Comme si...

Mais elle faisait traîner les choses. Tant qu'elle le pouvait. Elle réfléchissait. Encore, et encore. Encore mais rien n'y faisait, elle était tétanisée. Incapable d'accomplir ce pourquoi ils étaient là. Aujourd'hui. Encore une fois, ça n'avait rien de la peur de tuer, elle l'avait déjà fait, et le refaire ne l'effrayait pas. Non, c'était autre chose. Autre chose qui l'effrayait beaucoup plus. Elle s'était jurée de le tuer de ses propres mains, si ça devait arriver, mais la vérité, c'est qu'elle n'en avait pas la force. Alors, avec lassitude, elle détacha la pokeball à sa ceinture et appuya sur le bouton. Elle était comme en transe, le regard dans le vide, les gestes automatiques, les lèvres entrouvertes et la peau si pâle, comme si elle pouvait défaillir à n'importe quel moment. A cet instant oui, elle avait l'air d'une machine. D'un être auquel on avait prit son âme, arraché son cœur. C'est donc ce qu'Hélio lui avait fait, lorsqu'il avait effacé Rose, créé Mars ? C'était donc à ça que ressemblait vraiment la créature ? Sans doute. Oui. Une carcasse vide. Une enveloppe soulagée des malheurs humains. Une armure si belle, dont les lèvres rouges tremblaient pourtant. Et lorsque Reaper apparu, à ses côtés, il releva ses prunelles carmin vers elle avant de sourire : il savait ce qu'il devait faire. Elle avait déjà dû lui dire. Ou peut-être n'en avait-elle même pas besoin. Seulement... Au lieu de s'approcher, il jeta un regard à sa dresseuse, interloqué. La vérité, c'est qu'il l'avait déjà vu dans cet état, lorsqu'elle était seule et au fond du trou, les jours où ça n'allait vraiment pas, comme le jour où il l'avait trouvée, ou plutôt ... Le jour où elle l'avait retrouvé. Lorsqu'il avait volé la veste d'Hélio, qu'elle ne portait pas aujourd'hui. Qu'elle portait de moins en moins en réalité. Comme si elle avait voulu se détacher du mythe, se rattacher à la réalité. Et Reaper resta là à l'observer avant de grogner légèrement. Il était remonté, et pour cause, il savait pertinemment ce qui était à l'origine du malheur de sa dresseuse. Il se ferait donc un plaisir de lui planter les griffes là, en plein dans le coeur, et de le sentir paniquer contre ses griffes. Puis il serrerait, jusqu'à ce que le muscle explose dans les lames de métal. Mais il ferait durer les choses. Juste pour être sûr que jamais, jamais quiconque ne se permette de lui refaire ça. Pas à elle.

Alors il s'élança, toutes griffes dehors mais... Tout arriva si vite, en réalité. Tout était si étrange, là, sous Arceus. Tout était si différent. Et peut-être que s'il n'y avait pas eu de vitraux colorés, jamais un éclat rouge aurait ricoché contre la griffe de Reaper pour frapper Mars. Peut-être que jamais alors elle n'aurait bougé. Peut-être qu'elle aurait laissé le Farfuret arracher le cœur de cet homme qui avait fendu l'armure, détraqué la machine. Peut-être oui. Mais elle le fit. « NON ! » Elle hurla, de toutes ses tripes, de toute la force dont elle était capable, un cri qui semblait presque venir d’outre tombe tant il fit vibrer chaque molécule de poussière en suspension dans l'air. Un cri qui aurait pu être un écho de ceux poussés ici, quand tout s'était terminé, des années auparavant. Un cri si fort, mais si pur. Un véritable appel à l'aide. Peut-être qu'Arceus fut clément. Peut-être qu'il entendit son appel, et qu'il accepta de l'aider. Qu'il fit en sorte de lui donner un peu plus de temps, ou de déconcentrer Reaper. Juste le temps qu'elle ... S'interpose. C'était sans doute la pire idée au monde. La pire de toutes, oui. C'était sans doute la plus folle, la plus stupide, la plus héroïque. Mais Mars n'était pas héroïque. Elle aurait pu l'être, pour Hélio, seulement. Alors pourquoi venait-elle de le faire ... ? Elle n'en savait rien. Elle ne pensait plus. Elle n'en avait plus le temps, ni la force. Elle avait mal, la douleur la lançait. Elle avait juste eut le temps de repousser violemment Arzhael, puis de tomber à genoux. Et c'était tout. Et pendant un instant, juste un instant, elle supplia pour mourir. Elle supplia pour que tout s'arrête, maintenant. Elle supplia pour que les choses arrêtent d'être si compliquées. Pour que ... Ce ne soit plus une question de possibilité. Pour que ce soit enterré, en même temps qu'elle. Elle porta machinalement ses doigts à son sternum, là d'où la douleur venait, puis son regard se porta sur ses doigts. Ses doigts en sang. Son propre sang...

Reaper venait de reculer et Arceus avait été clément, oui, car s'il avait bien visé, s'il n'avait pas été déconcentré par le cri de Mars, alors cette dernière serait morte. Car Reaper ne ratait jamais l'un de ses coups. Mais le destin était de leur côté, il fallait croire. Car l'univers entier avait accepté que ce monstre, cette créature horrible, ce bourreau, cette sorcière vive encore. Mars avait certainement du bon en elle, non seulement parce qu'elle avait stoppé l'exécution, mais dans son obstination à vouloir aider les gens qui lui voulaient tant de mal. Peut-être qu'elle était simplement stupide et naïve. Peut-être qu'elle était pleine d'espoir. Elle n'aurait su le dire, elle cherchait juste à respirer, elle cherchait juste à calmer un peu la douleur et ce sang... Ce sang qui coulait sur sa peau claire, ce sang, cet élixir qui s'échappait de son corps, qui le fuyait. Peut-être parce qu'elle était trop faible à présent. Elle n'était même pas certaine de pouvoir encore soutenir son propre regard après ce qu'elle avait fait. Car c'était plus symbolique encore que ce qu'elle aurait voulu. Elle ne l'avait pas simplement sauvé, non. Elle avait brisé la règle, elle avait rompu le pacte, comme lui l'avait enfreint. Et elle avait versé son sang, à elle, pour ça. Alors, seulement, elle releva les yeux vers Reaper qui la fixait, la dévisageait, comme si lui et Arz avaient cessé de respirer, juste pour être sûrs qu'elle soit encore en vie.

Il semblait trop inquiet pour être en colère. Trop choqué de l'acte de sa maîtresse. De sa moitié, en somme. Et il approcha, alors que les larmes finissaient enfin par rouler sur les joues de Mars. Elle avait mal, mais la douleur physique n'était rien. Elle n'était rien face à ce qu'ils venaient de traverser. Reaper et Mars. Mars et Arzhael. Tous les trois, ensemble, envers et contre tout... Elle chercha à lui dire quelque chose, elle entrouvrit la bouche et prit une inspiration mais n'en eut pas la force. Non. Elle fut prise d'une quinte de toux qui résonna atrocement dans la pièce. Chacune de ses respirations étaient douloureuses, heureusement la blessure n'était pas trop profonde et heureusement Mars était solide. Mais lorsqu'elle fixa à nouveau le pokémon, lorsqu'elle plongea à nouveau dans ses yeux, la seule chose qu'elle parvint à murmurer, si faiblement, ce furent les mots interdits. « Achève-moi... » Un ordre qu'elle n'avait pas le droit de lui dire. Mais il ne cilla pas. Il se contenta de l'observer, réalisant seulement à quel point il avait été impuissant à la protéger. A quel point il avait laissé le mal s'infiltrer. Et bien sûr qu'il en voulait à Arzhael, d'avoir été là, d'avoir joué, d'avoir blessé celle pour qui Reaper aurait tout donné aveuglément, oui. Mais ce n'était pas tout. Non. Il en voulait au monde entier d'être si hostile, envers elle. De ne pas comprendre. De ne pas essayer. Et il aurait tant voulu le changer, ce monde, le remodeler, pour elle. Il aurait tant voulu qu'elle soit heureuse, rien qu'un instant. Une seconde. Mais ça... Ça il ne pouvait pas. Il n'en avait pas la force. Et jamais il ne l'aurait eut.

Alors, s'il ne pouvait pas changer le monde, il pouvait encore changer autre chose. Il pouvait lui-même devenir plus fort. Plus solide. Plus rapide. Plus à même d'encaisser les chocs pour elle. Et il releva ses pattes griffues pour prendre le visage de Mars entre ses mains. C'était d'autant plus terrible de se dire que même par ce geste d'affection le plus simple, le plus doux, il la blessait. Ses griffes entaillaient la peau fragile, fine de son cou. C'était d'autant plus horrible de se dire que même lui, son plus sincère, son plus fidèle ami avait été lui-même forgé pour lui faire mal. Cependant, son pelage bleu nuit se mit à scintiller, obligeant Mars à froncer les sourcils, l'obligeant à reprendre un peu de vie, dans ses yeux, rien qu'un éclat. Elle n'avait aucune idée de ce qui se passait. Et pendant un court instant, elle fut tenaillée par la peur qu'il puisse disparaître. Qu'il puisse la laisser, comme l'avait fait Hélio. Mais non. Il restait, pour toujours. Il changeait. Elle ne comprit que lorsque la couronne écarlate prit place sur sa tête, lorsqu'il vint blottir son museau contre celui que la rouquine. « Reaper ... » Elle souffla, difficilement. Il avait évolué. Il avait évolué pour elle. Pour la protéger. Comme une promesse, silencieuse mais solide, selon laquelle plus jamais il ne la blesserait. Plus jamais ses lames acérées ne verseront son sang, à elle. Parce qu'il était là, pour elle, qu'il était son ami. Son seul ami.

Mais il recula, pour honorer sa promesse, il relâcha son visage et releva ses grands yeux vers Arzhael. Il aurait voulu le tuer. Et peut-être que le Farfuret l'aurait fait, par vengeance. Seulement, en évoluant, Reaper avait pu se poser les bonnes questions et d'une certaine façon, il était devenu plus stratégique. Il se promit de le tuer. De le déchiqueter. Mais pas maintenant, pas cette fois. Pas alors qu'elle avait tant besoin d'aide et qu'il était dans l'impossibilité totale de l'aider sans aggraver les choses. Alors il lui désigna la rousse, sur les genoux, qui maintenait tant bien que mal la plaie, qui maintenait tant bien que mal le sang qui coulait entre ses doigts. Et il lui intima, d'un regard, de faire quelque chose alors que lui-même reculait, qu'il leur laissait de l'espace, grimpant là-haut, sur la statue d'Arceus. « Arzhael... » Elle supplia, tout bas, presque éteinte. Il fallait réagir. Faire au moins une chose bien de sa vie. Peut-être la dernière. Ou seulement la première...

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MessageSujet: Re: Ruins. ☄ Arzhael Ruins. ☄ Arzhael EmptyDim 24 Juil - 18:12


« Falling away »



Il aurait pensé qu'elle agirait avec aplomb. Qu'elle était sûre d'elle, déterminée. Glaciale machine, froide automate qui exécute les ordres, ses ordres, quand lui ne le fait pas. Quand elle le déclare trop faible, trop traître pour rester à ses côtés, et il avait toujours les entrailles nouées de peur, il aurait pu se pisser dessus, pleurer ou supplier, mais même dans les situations désespérées, il gardait une fierté et une dignité inutile. Tout comme il savait que supplier ou retarder son jugement était inutile. Néanmoins, il finit par se rendre compte qu'il tremble. Qu'il tremble de tous ses membres et ça rigole plus, il n'est plus dans un jeu, comme il l'a vécu toutes ces années, pour garder un peu d'intérêt, un peu de piment à sa vie. Que ce n'est pas juste dangereux comme toutes ces fois où Mars avait eu un couteau dans les mains, ou qu'elle lui avait volé son sang à coups de crocs. La distance entre les deux était bien établie, mais il voit bien qu'elle tremble. Aussi. Que malgré sa voix lisse et glaciale, elle est tout sauf assurée, tout sauf dans l'énergie, l'envie du meurtre qu'elle lui avait déjà dévoilé. C'est bien plus violent, bien plus glacial, horrifiant.

« Non, tu ne comprends pas. »

Et merde. Elle semble voir clair dans son jeu, et de toute manière elle ne se défilera pas, à moins qu'il ne lui sorte une très très bonne excuse. Et quelle excuse pouvait-il donner, sérieusement ? Son esprit avait beau carburer, certes on ne pouvait pas dire qu'il avait le meilleur cerveau du monde, mais même ce dernier n'aurait su protéger le sbire. Sbire. Comme ça sonnait étrange, d'un coup, dans ces lieux, face à elle. Ce mot tellement simple, et tellement complexe quand on voyait la relation qu'ils avaient entretenus. D'un coup de ciseau brutal, Mars mettait fin à tout ça. Et ça faisait mal.

Un silence de mort s'était apposé sur la grande salle, le regard des statues le torturaient, l'accusaient, encore et encore, et puis soudain il remarqua un détail. Mars n'avait pas pris de sac à dos. Pas de carnet de note, rien, juste ses pokéballs, et sa future victime. Parce qu'elle était réellement là pour le tuer. Elle avait soigneusement choisi sa tombe, ce n'était pas le fruit du hasard et des élucubrations de la rouquine, tout avait été planifié. Son estomac ne s'en serra que davantage. Il ne pouvait pas fuir, il ne devait pas fuir. Même si tout son corps lui hurla de courir lorsque Reaper apparut aux côtés de Mars, alors qu'il pâlissait comme jamais, et qu'il nota, inutilement, dans ses derniers souffles, qu'elle ne faisait pas le travail elle-même. Mars se refusait à l'abattre de ses mains. Et il s'en serait presque senti vexé. Mais il n'a pas plus le temps d'y réfléchir.

« NON ! »

Le temps s'arrête alors que le Farfuret s'élance. Alors qu'il voit la mort arriver droit sur lui, rapide, froide, méthodique et cruelle. Les griffes en avant, il visait le cœur, ses yeux rouges le fixant d'un éclat mauvais, et s'il fit un mouvement pour fuir, pour se décaler, il ne s'en souvint pas. NON ! Un écho résonne, alors qu'il gît à quelques pas de là, à quelques pas du Farfuret, dont les magnifiques griffes blanches effilées se colorent pourtant de sang. Touché ? Non. Il ne se pose la question d'un instant, qu'une demie seconde même, parce qu'il sait qu'il est intact, que ce n'est pas lui que Reaper a touché.

« MARS ! »

Si Mars implora Arceus, alors la jeune femme le remplaça largement. Parce que Mars s'était sacrifiée, et Arzhael restait là, en sueur, tremblant, le seul cri qu'il a poussé ayant bloqués tous les autres, il tente de remettre de l'ordre dans ses pensées, ne serait-ce que pour maîtriser son corps, son envie de rendre la moindre partie de son âme. Peut-être bien qu'il l’eût offerte à un quiconque légendaire des enfers, parce qu'à cet instant, le front contre la pierre, il se maudit. Il se maudit d'être si con, d'être si faible, d'être capable de laisser une femme se tuer à sa place. Parce que bien sûr, il ne l'avait jamais voulu, et encore une fois, s'il avait pu rembobiner sa vie pour effacer la moindre de ses erreurs, il l'aurait fait. D'être capable de regarder le Farfuret horrifié de ses actes, et de ne pas savoir s'il est content que sa maîtresse l'ait dévié de sa trajectoire.

« Achève-moi... »

Elle est à genoux. C'est son sang qui se répand là, qui abreuve cet autel sacré ancestral, le mauvais sang qui est offert en sacrifice, et Arzhael pose des yeux troubles sur Mars. Elle est à genoux, alors que c'est lui qui devait l'être. Rôles inversés, enfer. Relève toi, Mars. Tandis que lui reste étalé au sol, relevé sur ses coudes, alors qu'il contemplait l'horreur du spectacle, ironie du sort, de la situation puisque Reaper se met soudainement à briller. Son pelage bleu disparaît sous une lumière vive, trop vive, comme s'il allait explorer, emporter Mars avec lui, et tous deux disparaître, le laisser seul dans cet enfer, à une place qui ne lui appartient pas. Mais non, voilà que la silhouette de Reaper se change, s'assombrit, il devient plus grand, plus trapu, plus dangereux. Le Farfuret, promesse de destruction et de ravage, est devenu Dimoret, lavé du sang de sa maîtresse. Promesse pour Arzhael, d'une véritable mort, lente et douloureuse. Il reste là, au sol, alors que le pokémon lui jette un regard et puis, s’éloigne, incapable de tuer sa dresseuse, incapable de l’aider.

« Arzhael... »

Son nom lui fait l'effet d’un électrochoc. Il sursaute, se relève brusquement. Il chancelle un peu, mais en quelques pas il est tout près d’elle, l’odeur âcre et métallique, ces visions lui tournent la tête, et pourtant il a l’habitude du sang. Oui, mais du sien. Se voir recouvert, pas de problème. Mais savoir que c’est celui de Mars qui s’écoule là, alors que ça aurait dû être le sien, depuis sa poitrine ouverte sous ses doigts tremblants, c’est comme au-delà de ses forces, c’est comme interdit. Il tombe à genoux, l’air sans doute bien trop hébété, et il la serre contre lui un instant, il la laisse s’affaler sur lui, voilà que c’est lui qui dois gérer ça, maintenant. Il n’a rien demandé, il n’a rien voulu, mais le voilà cantonné dans le rôle du sbire héroïque. Il réfléchit, comme il peut, elle n’est pas transportable comme ça, elle allait lui claquer dans les bras en cours de route, peu importe combien elle pouvait être solide. En attendant il fallait contenir ça, comme on pouvait et… Il n’avait rien sur lui, à part des vêtements, à part ses pokémons. Ses pokémons… Il jette un œil aux balls à la ceinture de Mars. Aucun pokémon psy, aucun pokémon fée pour la soigner, ce n’est pas leur genre. Demander au pigeon ou à Mad d’aller chercher de l’aide ? Il y aura forcément des questions, des problèmes à la clé. Et même s’il réclamait l’aide de Jupiter ou Saturne au QG…

Bon. Arrêter de se poser des questions et agir. Elle souffre, elle gémit contre lui, il n’allait pas jusqu’à penser qu’il aurait préféré être à sa place mais… Le voilà qui décroche une de ses pokéballs, et dans un éclair rouge, c’est Vortex, avec sa gueule en permanence ahurie qui apparaît.

« Contiens la plaie. Empêche-la de bouger… »

La bestiole étire ses lianes, s’exécute, et vient s’enrouler le plus délicatement possible contre la rouquine, ses feuilles venant se plaquer contre la blessure pour la refermer, bien que la jeune femme gémisse. Arzhael s’est reculé, les mains, le t-shirt plein de son sang, et il observe autour de lui, cherchant la moindre idée pour la survie de sa boss, de… Mars tout bêtement. Parce qu’il aurait pu la laisser mourir ici. Même si le Dimoret lui en aurait fait voir de toutes les couleurs, un coup dans le cœur, et c’était fini pour elle, la machine serait restée définitivement cassée. Il n’aurait eu qu’à accuser Reaper, rentrer à Saprule, prendre la place de Mars, s’approcher de Jupiter…

Mais il savait. Qu’au fond, tout ça, c’était sa faute. Et qu’en soit, le destin lui laissait une infime chance de réparer ses erreurs, d’avoir le droit de vivre.

« Je t’en prie Mars, reste avec moi… Reste avec nous. »


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MessageSujet: Re: Ruins. ☄ Arzhael Ruins. ☄ Arzhael EmptyDim 24 Juil - 20:17
Ruins.

▹ ft. Arzhael


   
   
   

« ... reste avec moi ... » C'est comme si ça venait d'une autre dimension, lorsque ça arriva jusqu'à ses oreilles, elle n'entendait plus qu'un sifflement régulier, et sa voix... Sa voix venait de le briser, le soumettre, le dépasser, le chasser, avant qu'il ne revienne. Elle suffoquait, elle sentait vaguement les feuilles, les lianes du Vortente dont elle s'était tant moquée, celui qui lui collait tant aux basques. Celui qui était aussi en train de la sauver, actuellement. Mais elle ne réalisait pas vraiment. Et elle sentait un goût de sang, là, au fond de sa gorge. Son sang. Comment pouvait-il la quitter, la fuir si vite ? Si abondamment ? Elle ne sentait plus vraiment ses doigts, peinait à respirer, à garder les yeux ouverts. Mais il le faallait, elle savait ce qui arriverait si elle renonçait. Elle l'avait déjà vu, elle l'avait déjà provoqué. Elle sentait vaguement les gémissements s'échapper de ses lèvres qui blanchissaient à vue d’œil. Elle devait s'accrocher, elle n'avait pas envie de mourir. Pas tant qu'elle n'aurait pas tenté, pas tant qu'elle n'aurait pas accompli ce pourquoi elle était venue. Non. Pas tout de suite. Elle eut un léger regain, relevant les yeux pour l'observer fixement. Il était là. Il était resté ? Non, c'est elle qui devait rester, c'est lui qui lui avait dit. Et pourtant, où aurait-il bien voulu qu'elle aille ? Elle en aurait rit, cyniquement, si elle n'avait pas eu une peur bleue à l'idée de cracher du sang. Elle avait l'impression que ses poumons allaient finir par céder, qu'ils se rempliraient de sang et l'idée ne lui plaisait pas le moins du monde. La vérité, c'est qu'elle souffrait le martyr, mais qu'elle avait atteint un stade où la douleur était si forte, si entêtante, le son était si puissant qu'elle s'y était tout simplement habituée. Peut-être était-ce l'adrénaline qui battait dans ses veines, peut-être était-ce simplement l'incarnation même de son envie de vivre. Reste avec moi... Ça résonnait étrangement dans sa tête alors que sa vision se floutait, devenait si faible, si aléatoire. Les couleurs et les formes se mélangeaient. Et sa respiration paniquait à nouveau. Elle ne voulait pas le laisser, non. Et elle lui en voulait encore, elle lui en voulait terriblement de ce qu'il avait fait mais... « Ne me laisse pas... » Les mots brûlèrent sa gorge, toute sa trachée était en feu, comme si son corps lui-même avait voulu lui faire payer ce qu'elle venait de dire. S'il la laissait, elle était morte, mais il n'y avait pas que ça. C'était autre chose. Autre chose de plus important, de plus puissant, de plus gros et surtout... Quelque chose d'interdit. Quelque chose qu'elle ne s'avouait pas, quelque chose qu'elle n'avait pas envie d'avouer et pourtant, c'était réel, c'était là, elle ne pouvait pas le nier plus longtemps : elle avait envie qu'il reste. Il ne s'agissait pas seulement d'un besoin. Plus maintenant.

Son coeur se mit à battre si fort contre ses tempes qu'elle n'arrivait même pas à s'entendre respirer, à s'entendre penser et pourtant elle pensait. Elle ne faisait que ça. Et ça tournait si vite dans sa tête, c'était en train de tout simplement la rendre dingue. De mettre son esprit sans dessus-dessous. Et pourtant, ses doigts vinrent trouver lentement la joue d'Arz. C'était étrange la façon dont la lumière irréelle des vitraux venait frapper, caresser sa peau... Toutes ces couleurs... Ça et l'expression, sur son visage... Oui, l'espace d'un instant, elle s'égara à penser qu'il lui plaisait. Plus qu'elle ne l'aurait jamais admis. Elle s'égara à penser qu'il y avait quelque chose en lui qui la retenait. Qui marquait son attention. Et loin d'avoir la force de sourire, elle garda simplement ses doigts qui se glaçaient peu à peu contre sa peau qui lui semblait si brûlante, si vivante. C'était peut-être juste ça. Peut-être que c'était juste qu'il vivait, vraiment, quand elle se l'interdisait. Qu'il cédait à ses pulsions, qu'il se laissait porter. Peut-être que c'était cela qui faisait son charme, qu'elle enviait. Non pas qu'elle aurait admis un jour qu'il puisse avoir du charme, on en convient.

Reste avec moi... Comme une nouvelle aiguille, un nouveau coup de griffe porté là, contre son cœur qui tremblait, si faible. Trop faible. A quoi jouait-elle ? Non, ça n'avait plus rien d'un jeu. Il n'était plus question de perdre, de gagner. Non. C'était bien au delà de ça et elle le savait, elle en avait conscience. Alors elle chercha à se redresser, rien qu'un peu, et son regard heurta le sien, à nouveau. Elle ignorait si c'était la douleur, ce léger sentiment d'agonie ou son profond désespoir qui la poussa à approcher encore, mais elle le fit. Comme si un éclair venait de traverser ses sens. Et peut-être que c'était le poison que le Vortente diffusait dans ses sens. Peut-être que c'était une réalisation soudaine qu'elle allait peut-être mourir ici, peut-être tout ça et rien à la fois. Mais ses lèvres vinrent trouver les siennes. Un baiser. C'est ce qu'elle lui offrir. Un unique et véritable baiser, qui n'aurait le goût d'aucun autre, qu'il ne retrouverait jamais ainsi. Avec personne. Un baiser qui disait pardonne-moi, ou je te pardonne, sans qu'elle soit vraiment sûre de l'un comme de l'autre. Un baiser qui ne promettait rien mais qui donnait tout. Un baiser si puissant, si vrai, qu'il n'y avait pas de doute à se poser sur la question : ce n'était pas seulement le délire qui la faisait faire ça. Quand bien même c'est ce qu'elle aurait prétendu, après coup, comme elle aurait sans doute prétendu ne pas s'en rappeler. Mais ce baiser, cet instant où le temps s'était suspendu, il était spécial. Si précieux, si pur dans leur relation toxique. Le souffle lui manquait et pourtant elle avait préféré arrêter de respirer que de stopper ça. Mais ce n'était pas au goût de son corps qui peinait à la maintenir éveillée. L'envie d'arrêter, de stopper cette douleur, de simplement lui céder était si forte, et pourtant, ses doigts s'accrochaient à sa joue, comme s'il avait pu lui transmettre un peu de son souffle, un peu de sa vie, comme s'ils avaient pu partager la blessure. Mais non. C'était à Mars de la porter, et ce n'était pas seulement physique, non. C'était plus que ça. Ce n'était pas vraiment explicable mais... Il la brûlait. Chaque contact, chaque regard, chaque allusion, ça lui faisait mal. Et elle savait qu'elle venait de briser un mur, de ceux qu'on ne doit pas briser, qu'on ne doit que solidifier. Elle regretterait, plus tard. Elle regretterait, oui. Mais pas maintenant.
Maintenant c'était lui & elle.

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Arzhael Stanzhel
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MessageSujet: Re: Ruins. ☄ Arzhael Ruins. ☄ Arzhael EmptyMer 3 Aoû - 18:19


« Falling away »

Reste avec moi... On aurait dit qu'il l'avait hurlé. Que ces trois mots résonnaient, se cognaient violemment contre les murs de pierre, les vitraux colorés, contre les statues d'Arceus. Plus qu'une prière, une invocation, comme jamais il n'en avait faite ou donnée, comme un rituel sanglant, pour qu'enfin il se rende compte de ce qu'il ratait, ce qu'il manquait, alors qu'il était à deux doigts d'y perdre. Peut-être Arceus ou Giratina avait-il eu pitié d'eux, de leur relation, de leur malédiction, qu'il avait frappé un grand coup. Il était perdu dans le brouillard, dans le sang de sa boss, celui-là même que le Vortente retenait à grand peine, sous ses gémissements, ses tremblements. Elle semblait glacée, elle était trop pâle, Arceus qu'elle n'avait pas l'air humaine, à cet instant, alors qu'elle se battait, alors qu'elle relevait les yeux vers lui. Et son regard vitreux le frappa, comme une urgence de plus. Il avait envie de fuir, de la laisser aux mains des légendaires. Qu'ils statufient son sort, mais... Non. Il était comme paralysé, il n'aurait pu faire un pas, il n'aurait pas pu la laisser. Et il lui semblait qu'un étau de fer enserrait sa poitrine, si fort qu'il ne pouvait plus respirer, que son cœur cognait pour sortir, pour se libérer, lui et son corps, pour que... Il n'y a rien pour la sauver, sinon lui et Vortex. Il ne veut pas. Son esprit lui hurle de tout laisser. Oui mais il avait son sang sur les mains. Et il sentait, là quelque part, qu'il se sentirait coupable, là où pour quelqu'un d'autre, il aurait ri à gorge déployé à cette pensée. Il n'avait pas le choix, et quand bien même ça ne lui plaisait pas, il l'avait accepté. Alors il restait à genoux devant elle, et elle paniquait, il réfléchissait à tout allure, et une pensée le frappa. Si elle en survivait, sans lui, s'il avait fui, il aurait statufié son propre sort. Parce que Mars était invincible. Elle était une flamme chatoyante, immense, brûlante, qu'on ne pouvait pas juste souffler. Et lui, il était l'herbe sèche qui venait l'alimenter, il avait touché, brûlé, marqué. Quand bien même elle ne le retrouvait, ne le revoyait jamais, elle demeurerait là, dans son esprit, dans son corps, à tout jamais, comme une cicatrice béante. Et elle aurait été la seule à pouvoir la cautériser. Alors il se pencha sur elle, elle lui souffle de ne pas le laisser, de ne pas l'abandonner. Avait-elle juste peur de mourir, ou tenait-elle à lui, tenait-elle à ce qu'il voie sa déchéance ? Il a écarté ce plan de son esprit, il essaye de lui murmurer que tout va bien aller, qu'il n'allait pas partir. Qu'il n'allait pas la trahir une fois de plus. Au fond, ces quelques mots de la rouquine, ils le remettent face à son erreur, sa violente erreur, auquel son coeur répondit d'un battement. Non, c'était sa faute ! Parce qu'il avait voulu brusquement couper ce lien qui commençait à solidement s'imposer. Parce qu'elle l'avait induite en erreur, avec son nouveau disciple, son nouveau chouchou. Elle était si centrée sur Dae Hyun, avait-il fallu qu'il porte un si grand coup, qu'il tente d'aller voir ailleurs ? Quelque part l'objectif avait réussi. Actuellement, elle voulait de lui. C'est ce qu'il se plaisait à se répéter, en boucle, alors qu'elle levait des doigts tremblants et colorés de la lumière des vitraux sur sa joue, et elle était si belle et irréelle, à l'observer de la sorte, intensément, il n'ose rien dire, rien murmurer, alors qu'il glisse ses doigts sur les siens. Était-il à nouveau son seul point d'ancrage dans la réalité ? Le seul capable de la maintenir ici sur terre avec eux, avec lui ? Sa main était glaciale, et lui était brûlant, sa lumière, la lumière dont il avait besoin menaçait de s'éteindre, et il manqua paniquer quelque peu. Il voulut se redresser, mais elle le fit avant lui, et son monde s'écroula. Comme si elle amenait la conclusion de son histoire, de leur histoire, voilà qu'elle lui offrait l'impensable, l'inadmissible, la seule chose qui aurait pu la raccrocher à la réalité, elle lui vola ce qui allait lui permettre de vivre. Oh, pas de vivre sans souffrir, loin de là, mais le destin était tout sauf décidé qu'ils tranchent leurs liens, leurs fils de vie. Parce que ce n'était pas n'importe quel baiser qu'elle lui donnait là, c'était bien plus profond, bien plus désespéré, il montrait toute sa volonté de survivre, de se battre, il avait le goût de rose et de sang, le goût d’invincibilité et d'amour. Et Arzhael y répondit, de toute sa force il offrait sa vie dans ce baiser, il blindait l'armure de Mars, il serait son rempart, sa protection pour ne pas sombrer, il le lui promit de ce baiser à la lueur des cristaux et des statues divines. Comme un autel sacré, ce baiser marquait une nouvelle ère, une nouvelle vie, qui ne prendrait place que lorsque leurs corps se détacheraient, et que le temps se remettrait en branle. Mais pas encore, pas tout de suite, encore un peu ils profitaient de leur divinité, à cet instant il se sentait comme elle, la poitrine brûlante du souffle qui lui manquait, qu'il lui donnait, en échange de sa vie, de son sang, dont le flot s'était certes tari, mais qui tachait son t-shirt, il était comme son miroir, son égal jusqu'à ce que leur humanité les rappelle à la vie. Et là où il n'avait pas pu se poser de questions, ça venait maintenant se bousculer dans sa tête, entre la peur, le désir, le bonheur, il ne savait que piocher, il n'y avait que des interrogation sur son futur, sur leur futur, parce qu'il savait que la malédiction qu'il lui avait lancé, cette obligation de rester en vie, elle était valable pour lui aussi, désormais ce n'était plus juste Arzhael, c'était Mars etArzhael, il n'était plus complet, il avait imbriqué son âme avec celle de Mars. Et elle demeurerait à jamais sa lumière, sa vie, celle que le papillon a enfin le droit de toucher, ayant dépassé son humanité, et pourtant... Ce ne serait pas si simple, oh non. Et ici, à cet endroit sanctifié, ils n'étaient même pas seuls, Reaper veillait toujours, tel un dragon légendaire, comme le messager d'Arceus, alors dans le monde normal... Comment allaient-ils faire ? Désormais ils avaient besoin d'eux, de leurs présences, leurs contacts, pour survivre. Et il sut ce qu'il avait à dire, à faire. Il leva les yeux vers Reaper, lové là-bas vers la statue divine, il lui fait signe de venir. Il était beau, ce Dimoret, ténébreux et dangereux, le seul qui autrefois avait été son seul rempart, et désormais il allait devoir composer avec un intrus. Arzhael lui tendit son bras, et il eut tôt fait d'y poser ses griffes bien trop acérées, il eut tôt fait d'avoir de voir l'ivoire s'ensanglanter. Trois lignes parallèles, comme les symbolisant, trois dieux dont le sang coulait, alors qu'Arzhael venait poser ses lèvres sur le front d’albâtre de Mars. Il était bien trop tôt pour les qualifier d'autre choses.

« Je ne t’abandonnerai plus jamais, Mars. »


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