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Love won't sleep. ☄ Arzhael
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MessageSujet: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyMar 9 Aoû - 1:01
Love won't sleep.


Le sang. Il tâchait ses doigts, il tâchait sa peau, il tâchait son âme, la souillait. Et les yeux rouges sombres de Freyr l'observaient, comme la jugeant de ce qu'elle avait fait. Elle n'avait dit qu'une petite phrase, en plantant la lame dans son corps, en laissant le métal froid écarter les chairs de l'homme. Elle avait dit : je t'ai aimé, Hélio, je t'ai aimé comme un roi... Mais les rois ne sont pas des dieux. Et elle avait agit. sans réfléchir outre mesure. Elle avait admis deux choses en une phrase. Elle avait admis pouvoir aimer, même conditionnée à ne pas le faire, et elle avait admis qu'il n'était plus celui qu'il avait été. Et peut-être même qu'il ne l'avait jamais été. Peut-être qu'elle s'était bercée d'illusions depuis le début. Le coup qu'elle lui avait porté, en plein cœur, sans la moindre hésitation, lui laissait une impression étrange. Une frayeur certaine. Si elle pouvait se retourner contre Hélio, alors personne n'était en sécurité. Et là où elle aurait dû clairement se sentir rassurée de pouvoir se protéger soi-même sans dépendre de personne... Ce ne fut pas le cas. Au contraire. Elle avait peur de blesser quelqu'un. De blesser Arzhael. De blesser Saïph. Et il fallait croire qu'elle l'avait fait pour l'un des deux étant donné qu'il avait disparu. Saïph ... Il lui manquait terriblement. Et si elle avait été en colère, elle s'en voulait à présent énormément. Plus que de raison. Sa disparition avait valu l'apparition de nouvelles disputes entre Arzhael et Mars, de violentes disputes qui la ravageaient un peu plus à chaque fois, comme une vague emporte les falaises. Elle avait pleuré, en vérité. Elle avait même versé toutes les larmes de son corps, dans la salle de bain. Lorsqu'il s'agissait de Saïph, elle ne réagissait pas comme elle l'aurait fait avec ... N'importe qui d'autre. Il était sa création. Il était une partie d'elle. Il aurait dû l'aimer, la chérir. Il aurait dû la soutenir quoi qu'il puisse arriver. Et jamais il n'aurait dû l'abandonner. Et pourtant il l'avait fait. Et elle se réveilla en sursaut, ses cris de terreur ricochant contre les murs de la chambre blanche. Puis elle retomba lourdement sa tête sur les oreillers, en sueur, complètement abasourdie. Elle l'avait rêvé encore une fois, ce moment terrible où elle avait vu à la perfection la lumière, l'éclat de vie s'éteindre dans les yeux d'Hélio. Il lui en voulait. Il lui en voudrait toujours. Nul doute qu'il la hanterait jusqu'à ce qu'elle pousse son dernier soupir.

Lui, ou Saïph. Parce que c'était bien ce nom qu'elle avait hurlé en se réveillant, ce nom qui avait déchiré ses poumons, comme une supplication, un appel à l'aide. Au fond, c'était stupide peut-être mais elle était perdue sans lui. Perdue à errer entre la réussite et l'échec. Elle l'avait tant créé à son image qu'il se retournait lui aussi contre elle ? Elle n'arrivait pas à y croire. Et ça lui faisait mal. Elle avait tant donné, elle aurait tant sacrifié, pour lui. Peut-être tout ce qu'elle avait, peut-être plus encore. Maladroitement, en cherchant à allumer la lumière, ses doigts butèrent contre la pokeball qui traînait sur son livre de chevet. Il ne s'agissait pas de celle de Reaper - ce dernier avait décidé d'aller faire un tour en plein milieu de la nuit comme le laissait deviner la place encore fraîche à côté d'elle dans le lit - mais bien celle de Freyr, le mythique Noctali d'Hélio. Et tout aussi maladroitement, elle le libéra de sa prison sphérique, ce dernier venant directement atterrir sur ... Arzhael, qui dormait sans doute paisiblement - jusqu'au hurlement de peur de sa rousse favorite - sur son matelas. Au moins, c'était un réveil en fanfare. Et pendant un instant, Freyr jaugea clairement le sbire qu'il avait sous les yeux, comme si dans les siens se révélait toute la puissance perdue d'Hélio, puis il reposa ses iris carmin sur Mars. Son sang se glaça. Le pokémon la terrifiait certainement autant qu'il la détestait. Il savait ce qu'elle avait fait, et par Arceus heureusement qu'il ne pouvait pas parler, il l'aurait sans doute insultée de tous les noms. Mais dans l'instant, elle avait le souffle un peu court et les yeux rivés sur le pokémon ténèbres qui menaçait sans doute de lui envoyer une ball'ombre entre les deux yeux vu ses feulements inquiétants. Elle voulu le rappeler dans sa pokéball mais celle-ci lui échappa des doigts tant elle tremblait. Il la terrifiait parce qu'elle avait l'impression de se confronter directement au jugement de son créateur. Et Arceus savait à quel point elle était coupable.

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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyJeu 11 Aoû - 3:24

« Love won't sleep »

Il avait récupéré sa place légitime au pied du lit de Mars. A moitié parce qu'il avait forcé pour la récupérer, l'avoir toujours près d'elle, grappiller une place dans ses draps au besoin, à l'envie, et à moitié parce que Saïph avait disparu. Et ce n'était même pas parce qu'il l'avait buté ou quoi, bien que l'idée que son cadavre froid gise dans un fossé lui plaisait. Il ne lui manquait absolument pas, au contraire de la rousse qui déprimait à vue d'oeil, peu importe ses tentatives de la consoler. Oh, elle était forte, elle savait se faire intraitable, froide et dure en société, elle savait enfouir tout ça, ne montrer son humanité qu'à Arz. Et il avait beau essayer d'essuyer ses yeux, de toutes les manières qu'il savait déployer, ses cajoleries n'étaient pas suffisantes. Il ne pouvait pas promettre à Mars que tout irait bien, que Saïph reviendrait. Parce que c'était la première chose qu'il lui avait jeté au visage. Que Saïph l'abandonnerait, la détruirait. Il avait beau être une partie d'elle, elle l'avait modelée comme Hélio avait façonné Mars, de la façon, de la même image, et elle était tellement détachée de ce dernier... Ce qui n'était pas sans lui plaire. Un concurrent en moins, si on excluait le chacripan qui passait son temps à ravir au rouquin les bras de sa déesse, qui ne pouvait que craquer devant la bouille du cadeau qu'Arz lui avait fait. Et parfois il regrettait un peu. Mais au moins, il n'était pas aussi dangereux et chiant que Reaper. Enfin bref. Ces derniers jours avaient été d'une teinte grise dévalée, malgré le grand ciel bleu de Saprule, le chagrin de Mars l'affectait un peu trop. Il était un peu trop lié à elle, ressentait un peu trop avec elle. Manquerait plus qu'il éprouve de la compassion pour un Saïph agonisant au bord de route sous les coups d'un poké sauvage. Le seul truc qu'il trouvait con, c'est qu'ils pourraient pas récupérer les shiny de Saïph. Saïph. Un nom qui résonna brusquement dans la pièce, alors qu'il s'éveillait en sursaut sous un cri strident de son amante. Et il ouvrit brusquement les yeux dans le noir, un poids soudain sur sa poitrine. Reaper ? Non, la présence n'est pas glacée, et il cherche à se redresser, délogeant un pokémon jusque là encore inconnu, un Noctali, aux couleurs étranges, son noir d'encre se mêlant à des halos bleus nuits. Un noctali chromatique, il le distingue parfaitement dans la faible lueur de la nuit, alors qu'il grondait en direction du lit où Mars observait le pokémon d'un air terrifié. Et il pouvait décemment pas être entré par effraction, et surtout, il lui disait quelque chose. Hélio. A son tour il leva des yeux choqués vers la jeune femme. Hélio lui aurait-il donné son pokémon emblématique ? Avait-il passé le flambeau ? Autant de questions qu'il aurait voulu bafouiller, en plus de vouloir comprendre ce qu'il faisait avec un noctali sur le ventre au beau milieu de la nuit, Noctali qui voulait apparemment attaquer Mars. Ni une ni deux il tâtonne en direction de son sac, cherchant la pokéball de Bandana... Qui apparut, bâilla un coup avant de comprendre qu'il y avait un danger imminent, et de se mettre en position de combat face au noctali, toujours aussi peu décidé à rester tranquille.
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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyDim 14 Aoû - 4:32
Love won't sleep.


Calme toi... Elle ne cesse de se répéter, de scander dans sa tête, de hurler même. Mais le regard de Freyr occulte tout le reste. Il occulte tout son sens logique. Elle veut simplement qu'il parte, qu'il disparaisse, qu'il arrête de la fixer comme ça, qu'il arrête de le ramener à elle. Elle pourrait presque sentir le léger parfum d'Hélio, son aura, dans ce pokémon. Ce dernier semble n'avoir que faire du Pandespiègle d'Arz, c'est Mars qu'il fixe, c'est Mars qu'il veut. C'est Mars qu'il détruira, au péril de sa vie s'il le faut. Et elle se sent nauséeuse. Elle se sent si mal face à cette créature gracieuse, belle en soi. Cette créature que d'aucun lui envierait avec tellement de force. Mais dont elle ne voudrait que se débarrasser, s'il n'avait pas cette signification, cette étiquette... Et elle suffoque presque, glissant sa main contre la table basse, elle aimerait attraper quelque chose, n'importe quoi, une autre pokéball, peut être, mais dieu merci, si Arzhael est un peu endormi et hésite sans doute à attaquer, quelqu'un est assez rapide pour se jeter sur le Noctali alors que son feulement se fait plus dangereux alors, alors qu'il charge son attaque ball'ombre. En deux coups de griffe, la menace est écartée, il couine contre l'attaque du Dimoret qui vient de travers l'encadrement de la fenêtre et qui le fixe avec un regard assassin. Mars en profite pour attraper la pokeball et rappeler le Noctali, celui-ci combat le faisceau, il tient bon durant quelques minutes avant de finir par céder. Il disparaît. Le silence retombe, rythmé uniquement par la respiration saccadée, irrégulière, terrifiée de la rousse. Elle ne devrait pas. Elle devrait être tout sauf aussi faible. Et Reaper le lui fait bien comprendre, d'un regard vif. Il hésite un instant à approcher pour l'enlacer, comme il le faisait avant, mais elle a un mouvement de recul, un mouvement de peur alors que ses doigts se plaquent contre la cicatrice encore rose qu'il lui a infligé. Dès lors il est décidé à retourner faire un tour. Sans doute le plus loin possible. Il est blessé, parce qu'il la blessée, parce qu'elle a peur de lui. Bien sûr, ce n'est que dans l'instant, mais la distance entre eux devient inquiétante. Et même s'il a une confiance aveugle en sa dresseuse, quand est-il d'elle ? Peut-être qu'il songe à cela, quand il lui lance un dernier regard, alors qu'elle de son côté a les yeux dans le vide, des yeux plein de larmes lourdes, glacées. Puis il disparaît dans l'air chaud de Saprule. Il disparaît et le cœur de Mars se serre. Elle se sent soudainement si vulnérable, si impuissante. Comment pourrait-elle être divine ? Elle est à peine humaine. Elle est à peine plus qu'une machine enrayée. Une machine incapable de réaliser sa tâche. Une machine rebelle. Et puis, la boule qui a commencé à se former dans sa gorge devient de plus en plus dérangeante, l'empêchant peu à peu de respirer. Et tous ses muscles se serrèrent, se crispèrent. Et elle se mit à trembler.
« Je- ... Je l'ai tué. J'ai tué Hélio... »
Son murmure s'était brisé, il avait volé en éclat, comme le mensonge qu'elle essayait d'entretenir. Comme si elle avait été forte, parce qu'elle avait un masque. Comme si son armure avait subit une pluie d'acide. Et dans l'instant, plus que tout autre chose, elle voulait mourir...

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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyLun 15 Aoû - 3:54

« Love won't sleep »

Que faisait ce Noctali ici ? C'était la principale question qu'il se posait, la seule même qui avait envahie son esprit, plus que le fait qu'il menaçait, avant même le fait que Mars semblait terrorisée, au bord des larmes, et ce n'était pas normal. Parce que ce noctali chromatique, il était forcément à Hélio, il n'y avait pas d'autre explication au fait qu'il était là, dans cette chambre trop étouffante de chaleur, au fait que Mars l'avait récupéré. Oui mais pourquoi, comment ? Est-ce que Hélio lui avait-elle confié les rênes de la team ? Oh, au fur et à mesure de l'influence de Saïph, son enfant, sa création, de la sienne aussi, elle se faisait plus divine, plus insaisissable, plus... Hélio, en somme. Et si ce Noctali était près d'elle, cela expliquait peut-être des choses. Mais depuis combien de temps le cachait-elle dans sa pokéball, pourquoi était-il de sortie maintenant ? Et il observe l'animmal avec horreur et stupeur, l'animal qui menace une Mars si humaine, si fragile et brisée à cet instant, il se sent si faible, comme s'il avait suffi de chasser le noctali d'un geste de la main et d'aller enlacer Mars pour que tout aille mieux, pour que le cauchemar cesse. Mais il est incapable de faire le moindre geste, incapable de la sauver actuellement, alors que Bandana s'approche, essaye de provoquer le noctali dont, s'il est bien à Hélio, il n'a jamais retenu le nom. C'était son pokémon emblématique, sa force, une part de sa divinité, et il pouvait très bien déceler toute la symbolique du geste, de la présence du beau pokémon ici. Pokémon actuellement dangereux, à deux doigts d'attaquer. Et Bandana l'avait bien compris, Bandana s'élance pour cogner, mais alors bien vite écartée par un souffle glacée. Une grande attaque griffe, un couinement de douleur, et un grand éclair rouge fusent vite, et Arz n'a toujours pas bougé, il observe toute la férocité de la scène et des gestes qui se déroulent sous ses yeux, venant en grande partie du Dimoret, dans l'encadrement de la fenêtre, qui tue littéralement du regard le Noctali, qui se débat pour ne pas retourner dans sa pokéball, malgré toute la force désespérée des doigts tremblants de Mars. Et enfin le silence retombe, lourd, glacé, ténébreux, la principale menace a disparu, ne calmant pas pour autant la respiration saccadée de la rousse, qui brise tout ça, qui n'en rajoutent que de l'épouvante à tout ça. Allez Arz, c'est fini maintenant, il faut aller la consoler. Mais voilà que Reaper la dépasse, oh, il le sentait mal tout ça, allait-il une fois de plus lui ravir Mars, comme lorsqu'il prenait place dans son lit ? Oui, clairement il vient pour l'enlacer, mais Mars le regarde avec des yeux terrifiés, elle recule, elle le rejette, encore trop secouée. Beaucoup plus qu'elle ne devrait, beaucoup trop. Oh, il sait combien elle peut se révéler bien plus humaine qu'il n'y paraît, bien qu'elle cache tout ça sous son masque de fer. Bien trop humaine quand Reaper s'écarte, repasse la fenêtre, boude, clairement, blessé, à cet instant il comprenait si bien le Dimoret. Et sa gorge se serre alors qu'elle l'observe finalement laisser couler les larmes, laisser couler la douleur, la montrer à lui, rien qu'à lui, et puis à Bandana, qui jette un regard étonné à son dresseur. Ce dernier reste muet, la pandespiègle retourne bien vite dans sa pokéball y finir sa nuit, et prudemment, comme si elle était devenue un animal sauvage craintif, il approche. Est-il normal de la trouver si belle, si intense et humaine alors qu'elle est là, prostrée sur son lit, à pleurer et trembler de tout son corps ? Et peut-être qu'elle l'a vu, qu'elle ne l'a pas rejeté lui, puisqu'entre deux sanglots, elle murmure, un murmure qui résonne dans la pièce. « Je- ... Je l'ai tué. J'ai tué Hélio... » Il se fige, comme si ces mots avaient un pouvoir magique, parce que ces mots ont un pouvoir. Parce qu'ils représentent énormément, expliquent tant de choses. Saïph, sa volonté de changer le monde, de changer elle aussi, à travers lui, le Noctali. Et c'est comme un monde, une toile colorée qui se déchire, une vitre qui se brise, et un accès à la vérité, à un nouveau monde. Il se rend compte qu'il a cessé de respirer, il se force à remplir ses poumons de cet air bien trop glacé pour Saprule, il se force à se pencher sur elle, à sa hauteur, il voudrait tant lui hurler qu'il est là. Que tout va bien, qu'Hélio n'est plus là pour lui faire du mal. Et alors qu'il l'enlace doucement, presque timidement, il sait combien il ne pourra jamais la comprendre. Parce qu'il ne se met pas à sa place, il ne s'imagine pas perdre la personne en laquelle il croit le plus, pour laquelle il fait tout ça, pas de lui même. Oh, si c'était elle qui le rejetait, il en serait chagriné, vexé. Mais au point d'être traumatisé ? Il n'en savait rien, il ne voulait pas le savoir, il voulait juste lui prouver qu'il serait là à jamais pour elle, il avait carrément envie de l'embrasser. Mais il se contente juste d'essuyer les larmes qui inondent son visage du pouce, et peut-être à cause des tous récents événements, ce geste a une symbolique plus forte que celle qu'il voudrait y donner, celle de prouver sa présence à ses côtés. Et que répondre à ça, à cet aveu si difficile ? Veut-elle réellement qu'il l'aide à tourner la page ? Il s'assied sur le lit, la serre, la cache, elle a le droit de s'effondrer un peu dans sa vie, de temps en temps, pour mieux se relever, et il avait promis être son rempart, sa force. Il souffle, finalement, une main passe dans les cheveux de feu désordonnés. « Tout va bien Mars, je suis là... » Oh, ça ne suffirait pas, on n'efface pas une vie comme ça, on n'efface pas ce qu'a été Mars, une seule machine pour les désirs, les ordres d'Hélio, une machine qui découvrait peu à peu des sentiments, on ne se débarrasse pas de son créateur si facilement... Mais il attendra. Il sera là.
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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyLun 15 Aoû - 18:06
Love won't sleep.


Ce qu'elle ressent, cette colère immense qu'elle a contre elle-même se mue soudainement en tristesse. Une détresse tellement grande qu'elle pourrait l'avaler toute entière. Comme si un énorme monstre informe se tapissait au fond de son coeur et qu'elle ne pouvait rien faire pour en arrêter la course. Comme si elle ne pouvait rien faire contre lui. « Tout va bien Mars, je suis là... » Il ne comprend pas. Elle n'expliquera pas. Ses mots se bousculent autant qu'ils font demi-tour. Elle ne veut pas expliquer, elle n'en a pas la force, elle ne veut pas mettre des mots sur ces faits qui la terrifient, qui la dégoûtent. Et elle pose sa tête contre son épaule, ne cherche pas à le repousser, mais ses larmes se bloquent, elle les ravale, elle les refuse, elle les annihile. « Non. » Non, quoi, Mars ? Non, quoi, Rose ? Elle voudrait enchaîner, continuer cette discussion qui n'aura de toutes façons pas de sens mais ses yeux se perdent dans le vide et pendant un instant elle a l'impression de mourir. Non, elle voudrait mourir. Elle voudrait mille fois plus s'en aller maintenant qu'avoir à affronter les erreurs qu'elle continue de faire, en toute connaissance de cause. Mais non, elle doit briller, elle doit devenir une étoile, elle doit prendre la suite, elle n'en rêvait pas, mais maintenant c'est là, au bout des doigts. Elle l'a choisi, alors elle doit le faire. Elle n'est pas assez lâche pour fuir ses responsabilités, pas assez courageuse pour les affronter. Elle est prisonnière.

You can try to forget me but I won't let you easily...
Sa gorge se serre à nouveau, elle recule, le repousse plus gentiment, elle tremble lorsqu'elle se relève, manque de s'écrouler une fois, puis s'écroule finalement, à genoux sur le parquet brut de la chambre, non loin de la fenêtre. Elle supplie mentalement pour qu'il revienne, pour qu'ils reviennent. Elle supplie mentalement pour qu'il parte. Non, ce n'est pas après Arzhael qu'elle en a, ou du moins pas directement. Elle glisse ses bras autour d'elle, comme pour chercher à se protéger, peut-être qu'il remarque à présent à quel point elle a l'air faible lorsqu'elle ne prend plus la peine de porter son armure, comme a l'air maigre, comme elle ne mange plus, elle ne dort plus. Elle ne vit plus vraiment. Elle voudrait mourir plutôt que d'avoir à affronter ça. « Tu as détruis ma vie... Tu as détruis Mars. » Elle murmure faiblement mais sa voix n'a plus la force de se colorer de reproches, elle n'a plus la force de hausser le ton, elle n'a même plus la force de le regarder dans les yeux, elle fixe le sol. Elle fixe les nœuds dans le bois, elle fixe les traits plus sombres, les traces de griffes, les traces de sang, peut-être. Elle fixe la poussière, qui s'entasse peu à peu ici. Dans ce cocon qui devait la protéger, ce cocon qui l'a sans doute trahie.

She don't even feel the heat no, she don't even want to speak to you...
Elle a l'air glacée, elle a l'air si fragile, Mars. Rose. Ou quelqu'un d'autre, peu importe. Peu importe l'étiquette qu'elle colle sur ce visage, sur ces cheveux roux, elle ne change pas vraiment. Et ils lui manquent. Il lui manque, Saïph, son absence la tue à petit feu, elle cherche sans cesse, elle s'en veut. Elle sait qu'elle est responsable de sa disparition, de son départ. Elle sait qu'elle ne pourra pas rattraper ce qu'elle a créé puis détruit. Elle sait mais ce n'est pas la seule chose qui la perturbe, qui la ronge. Et il ne s'agit pas seulement du meurtre d'Hélio qui vient envahir ses rêves tout autant que sa réalité. Non. Il y a encore autre chose. Encore autre chose qui profile des problèmes bien plus importants que ceux qu'elle accumule ces dernières semaines, ces derniers mois. Et finalement, le courage elle le trouve, tout au fond de son cœur meurtri, tout au fond de son âme en ruine, c'est le calme plat mais elle relève les yeux pour le fixer, malgré ses traits tirés, ses yeux ne changent pas, ses yeux transmettent tant. Toute la rage qui brûle au fond d'elle, toute la colère qu'elle a envers tout le monde. Toute sa volonté de réécrire l'histoire, purifier cet univers faible. Elle ne veut pas être faible. Elle se relève, tant bien que mal, il lui faut de longues secondes pour être sur ses jambes, pour être sur ses pieds et pouvoir le regarder de haut. Il lui faut de longues secondes pour empêcher à ses lèvres de trembler. Il lui faut plus longtemps encore pour trouver le courage d'ouvrir la bouche, pour trouver le courage de combattre sa gorge serrée. Pour forcer les mots à sortir.

« Je suis enceinte. »

... from the beginning ...
... small lifeforms ...

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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyMer 17 Aoû - 21:08

« Love won't sleep »

Tuer Hélio. Ce n'était pas anodin. Oh, tuer c'était simple pour elle, et elle y prenait même une certaine forme de plaisir, il l'avait déjà vu, et il le savait. Mars pouvait être extrême quand elle le voulait, quand les choses n'allaient pas dans son sens. Et clairement, Hélio était resté en contrebas. Hélio ne l'avait pas suivie dans sa quête de divinité, il avait même chuté durement, empalé. Oh, il ne connaissait pas les détails, et il ne voulait pas les savoir, mais il se doutait que ça n'avait pas été simple et direct. Tout simplement parce qu'elle était là, fragile, dévastée, à recoller en petits morceaux contre lui. Il avait juré la soutenir, dans toutes les épreuves, d'être un repère solide, incassable, c'était ce qu'il se répétait, ce qu'il aurait aimé lui dire en boucle tout bas, pour qu'elle se reprenne, pour qu'elle redevienne cette déesse dont la lumière brillait pour lui. « Non. » Et il ne répond pas, il se contente de la regarder, de la surveiller, comme si elle allait subitement devenir enragée, ou... Ou quoi ? Il n'en savait rien, il n'avait pas l'habitude de gérer les humains, Arz, encore moins de gérer celle qui lui est supérieure, celle à laquelle il s'accroche fermement. Elle est si calme habituellement, elle gère si bien ses émotions habituellement. Et peut-être que ça revient, peut-être que son contact la calme car elle ne pleure plus, il ne sent aucune larme tâcher son épaule, alors qu'elle le repoussait doucement, et il lui lance des yeux interrogateurs. Pourquoi ça n'irait pas ? Parce qu'elle a gardé ce noctali ? Oh, il voyait bien toute la symbolique que dégageait ce pokémon, mais il s'en foutait bien, il n'en avait pas besoin pour la suivre au bout du monde. Ou peut-être qu'à force elle saura l'apprivoiser, même si rien n'est dit... Mais ce n'est pas ça. C'est bien plus caché, profond, bien plus compliqué qu'un simple pokémon, qu'une simple perte qu'on a provoqué soit-même, il le sent bien et il ne peut pas l'expliquer, il ne devine pas. Et pourtant il voudrait que tout aille bien comme il le lui dit, il voudrait le promettre, si seulement Saïph ne s'était pas barré, si seulement il ne s'était pas trouvé un autre sbire sur lequel passer ses nerfs. Et nul doute que si elle se rabattait sur Sirius, si Mars faisait de lui son nouveau Saïph, elle lui en voudrait s'il l'approchait. Et il ne comprenait pas pourquoi Saïph comptait tant pour elle, pourquoi elle le protégeait. Il n'était qu'un sbire justement, qu'un soldat de plus dans l'armée à venir. Pourquoi s'obstinait-elle à accrocher autant les gens à elle, de cette manière... inefficace, vu que Saïph était parti. Et il hésite à lever la main, à caresser sa joue du bout des doigts, un simple geste tendre qu'il n'a pas le temps de faire, elle s'écarte encore, chancelante, elle finit par tomber à genoux sur le parquet, et c'est là qu'il réalise combien ces épreuves l'affectent plus qu'elles ne devraient. Que quelque part c'est sa faute, si elle tombe le masque, c'est sa faute si elle est si humaine, et pourtant il ne regrette pas. C'est rare qu'il regrette Arz, même quand il a des hontes, les regrets ne sont jamais sur lui, les fautes, il les rejette sur les autres. Mais actuellement, il serait bien con de faire ça. La seule raison pour laquelle leur relation marchait, c'est qu'il demeurait inférieur, qu'il lui obéissait, qu'il n'ouvrait pas sa bouche pour rien. Il se tourne vers elle, prêt à aller la relever, l'aider, la soutenir, encore et toujours mais... Il sait, elle veut et elle doit être forte, se relever seule cette fois. C'est elle qui a créé Saïph, aux risques et périls dont Arz l'avait prévenue, et maintenant elle semblait regretter. Qu'elle crie son nom de la sorte en pleine nuit, les réveillant tous deux, prouvait bien qu'il lui manquait, qu'elle se raccrochait à un infime espoir, et elle avait déjà passé des jours et des jours à le chercher. Mais Saïph n'était pas la création parfaite qu'elle avait voulu, qu'elle avait tant chéri, comme son propre enfant, Saïph avait fui, et Mars se heurtait à l'échec, la désillusion. Alors il l'observe, sans mot dire, là, prostrée au sol, comme cherchant à se protéger elle-même. Se protéger des effets de ce qu'elle murmure.  « Tu as détruis ma vie... Tu as détruis Mars. » Il aurait pu écarquiller les yeux, baisser la tête, protester, il aurait pu réagir. Mais c'est juste comme une bombe à retardement, dont il attend la suite, et machinalement, sans qu'il le veuille vraiment, ses doigts se sont violemment crispés contre les draps. Est-ce que ça allait être sa faute si elle avait voulu créer Saïph ? Était-ce sa faute d'avoir voulu l'empêcher de se faire du mal ? Et même si c'est dit faiblement, même si ça ne sonne pas comme un reproche, il le prend tel quel. Ou alors, entend-elle par là qu'il a créé en elle une nouvelle personne, ni Rose, ni Mars, qui aurait été incapable de tuer son créateur, mais encore une nouvelle femme, plus grande, plus divine encore que la précédente ? Il n'en sait rien, il attend la suite, il attend la déflagration de la bombe, qui survient si vite, plus vite qu'il ne le pensait. Elle relève ces yeux... indescriptibles vers lui, comme renfermant toute la douleur du monde, l'incertitude et le désespoir, mais aussi une force, qui balayait tout, une force qui fit qu'elle se releva, et bientôt elle le dominait de nouveau, comme si tout redevenait comme avant. Mais cette fois-ci, tout devenait plus sombre, comme si à cet instant, elle y avait assisté à la naissance d'une nouvelle Mars. Et les mots tombèrent. « Je suis enceinte. » Il aurait peut-être préféré qu'ils soient calmes, posés, acceptés. Qu'ils l'obligent à admettre la vérité, plutôt que lui faire regarder la rouquine avec une des plus grande incrédulité. Et sans doute une peur, grandissante, étouffante, que ce soit vrai. Que l'avoir connue une fois ait suffi à... Ça. Ce serait un véritable cauchemar pour lui. Arzhael ne veut pas d'un enfant. Arzhael ne sait, et ne saura pas s'occuper d'un enfant. Il préfère les taper que devoir se coltiner leurs cris et leurs babillages, il préfère les voir pleurer que sourire. Ethaniel pourrait bien trop le prouver. Et il lui faut de longues secondes pour sortir de sa stupeur muette, de longues secondes pour briser ce silence coupant, pour balbutier, être bon à se manger des claques. « M-Mais… De moi, ou ?... » Oui, peut-être qu'il aurait préféré que l'enfant soit d'un autre. Qu'il ne soit pas responsable de ça, il ne voulait pas l'être. Et il aurait pu fuir, ses entrailles nouées le lui hurlaient, comme à chaque fois qu'il s'enfonçait un peu plus dans l'amour qu'il éprouvait pour cette femme. Mais il est tétanisé, il a besoin de temps, pour savoir qu'il a fait l'irréparable, la dernière chose, la dernière erreur qu'il aurait pensé faire. « Mais tu… Tu peux pas le garder ! » Oh, elle le pouvait parfaitement, si elle le voulait, si elle lui ordonnait de la laisser faire son choix. C'était son corps, son enfant avant tout. Arzhael ne s'en occuperait pas, il sait à peine à quoi ressemble un biberon de lait. Il sait à peine à quoi ça ressemble, neuf mois d'une grossesse qui épuise la future mère, qui ronge le futur père, et sa relation avec Mars le prouvait bien, il n'était encore qu'un ado qui découvrait ses sentiments. Alors, que Mars le projette si vite dans le rôle de père... C'était pas possible. Il préférait cent fois qu'elle lui avoue qu'elle avait couché avec Hélio avant de le tuer, qu'il lui avait fait un gosse que... Ça.
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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyDim 21 Aoû - 21:54
Love won't sleep.


« M-Mais… De moi, ou ?... » Elle ne relève même pas, elle est fatiguée, épuisée qu'il puisse douter, poser ainsi des questions idiotes. Bien sûr, que c'est le sien, de qui d'autre ? Elle soupire faiblement, détourne les yeux vers l'extérieur, suppliant presque pour que Reaper revienne. Pour que Reaper l'achève. Elle ne veut plus l'entendre, elle ne veut pas entendre ce qui va suivre et pourtant elle le pressent, comme si elle savait déjà, comme si elle avait toujours su. « Mais tu… Tu peux pas le garder ! » Cette fois, ironiquement, elle sourit. Il n'en savait rien. Il ne connaissait rien d'elle, de son passé, de ce qu'elle pouvait ressentir, il savait juste à quel point elle était imprévisible et têtue. Et Arceus savait à quel point elle pouvait le garder, cet enfant. Et son sourire s'allongea encore. Peut-être que l'envie qu'elle avait de le garder était purement construire par sa psychologie contraire qui lui disait de donner tort à Arzhael. C'était un caprice. Mais Mars était faite de caprices. Parfois logiques, parfois non.

Elle avait relevé les yeux, elle s'était mise à le fixer avec une attention presque inquiétante. Elle était une prédatrice, à la recherche de sa proie, et le tremblement dans sa voix lui laissait sans doute penser qu'il était prêt à être achevé. « Pourquoi ? » Elle demanda, d'un ton atrocement sérieux. Elle qui n'avait pas songé jusqu'ici à le garder mais plutôt à comment s'en débarrasser, voilà qu'elle faisait volte-face au sein même de ses convictions. Il fallait aussi dire qu'elle songeait qu'une création de son propre corps ne pouvait pas la trahir. C'était un idéal relativement idiot, ou même naïf, mais elle s'en fichait. « Tu veux détruire cette partie de moi ? » Cette fois, son ton se mua en quelque chose de plus inquiétant. Peut-être parce qu'il semblait si instable, si fébrile, peut-être parce qu'elle avait l'air prête à craquer, à l'étouffer au moindre mot dit de travers. Certes, elle tenait à lui, mais ce n'était pas cela qui allait la rendre raisonnable ou stable. Oh ça non. Et il le savait parfaitement.

« Je pensais que tu tenais à moi. »

Il y eut un silence de mort. Comme si elle venait de souligner qu'il s'était engagé dans une voix dangereuse, et qu'à présent il était définitivement prit au piège. Soit il acceptait, soit il refusait et elle le verrait comme une trahison. D'aucun savait bien que trahir Mars était loin d'être une bonne décision lorsqu'on était sain d'esprit et qu'on tenait à survivre quelques heures de plus. Elle n'attendait pas de réponses de sa part, malgré le regard soutenu qu'elle fixait sur lui, comme guettant la moindre tentative de fuite ou d'esquive. Elle ferrait son poisson, et visiblement il avait parfaitement mordu à l'hameçon. Mars était si étrange qu'il était difficile de savoir si elle avait tout calculé depuis le début où si elle savait parfaitement improviser dans son propre intérêt. Peut-être un peu de deux. Peut-être qu'elle était simplement parfaitement ambivalente. Elle afficha un regard déçu avant de détourner les yeux pour les reposer sur la fenêtre, sur le ciel étoilé, voilé par les nuages gorgés de cendres étouffantes. « Je vois. » Sans doute était-ce son silence qu'elle voulait souligner par cette remarque, après tout, il avait eu une chance avec elle, à de nombreuses reprises elle lui avait carrément ouvert son cœur, elle s'était dévoilée, elle s'était même offerte, et voilà qu'il lui disait subtilement que ça ne signifiait rien ? Il fallait croire qu'elle était en train de douter, et qu'il avait son futur actuellement entre ses mains.

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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyLun 29 Aoû - 22:50

« Love won't sleep »

Depuis quand sa vie lui avait-elle échappé de la sorte ? Depuis quand tournaient-elles si mal ? Pourquoi n'était-il pas tout bêtement resté à Sinnoh avec Mad, sans finir aux pieds d'une femme ? Comment n'avait-il pas pu penser que se rendre à Saprule n'était pas une bonne idée ? Actuellement, il hésitait fortement à prier Giratina pour que sa vie se rembobine et qu'il efface toutes ses erreurs, qu'il efface sa volonté de plaire à Mars, ou tout bêtement qu'il efface l'enfant, qui le terrorisait. Il ne voulait pas y croire, il ne voulait pas penser qu'il était seul responsable de ça. Ce pourquoi il aurait préféré que ce bébé ne soit pas le sien. Mais Mars le met bien face au fait accompli, elle soupire, regarde ailleurs, ce n'est même pas qu'elle l'oblige à la regarder en face, à accepter, non, elle est bien plus subtile que ça, elle lui jetait son erreur, sa responsabilité dessus. Elle regarde par la fenêtre, par là où Reaper est parti, parce qu'elle l'avait fui. De peur de lui, pour l'enfant, ou simplement en plein choc qu'un de ses pokémons ait voulu l'attaquer ? Il jette un regard craintif à la pokéball de Freyj. Elle a pourtant l'habitude, Mars, de combattre ses pokémons, avec Reaper ou Azazel. Etait-ce un coup du destin, qu'elle lui avoue dans le même temps qu'Hélio était mort, et qu'elle était enceinte, est-ce que c'était juste un concours de circonstance ? Était-ce parce que justement elle était enceinte qu'elle l'avait tué, ou s'était-elle donné à lui après coup, avec ce sang sacré sur les mains ? Autant de questions qui lui serraient la gorge, il avait une légère envie de vomir, alors qu'elle souriait, comme si elle se moquait de lui. Comme si rien que pour le faire chier, elle allait le garder, et imaginer Mars avec un paquet dans les bras le laissait tremblant, sans trop qu'il sache pourquoi. Sans doute parce qu'il serait face à l'inconnu sûrement, un inconnu d'autant plus obscur et bien moins facile à jouer que ses sentiments pour Mars. Il avait peur de ce qu'il deviendrait si l'enfant restait, aussi. Mars l'avait déjà trop changé, elle pourrait encore, si elle gardait le bébé, si elle le voulait, si elle le lui ordonnait implicitement. Il tremblait, et tout son corps lui hurlait de fuir définitivement, oh, son regard clair et interrogateur, perçant, si tranchant, lui donna soudain un coup de boost. Il fut debout une demie seconde, jusqu'à ce que la tête lui tourne, jusqu'à ce que ses jambes cèdent, et il se retrouve à la même hauteur qu'elle, appuyé contre le lit, il se maudissait intérieurement, de réagir de la sorte. Il aurait dû s'en foutre, plutôt que de paniquer, il aurait dû lui affirmer, clair et sec, de ne pas garder cet enfant, et au lieu de ça... Oh, Mars aurait pu l'achever, son état était pire que là-bas, à l'autel de la forêt. « Pourquoi ? » Il ferme les yeux. Son ton est si posé, si sérieux, elle semble si déterminé à le garder, et pourquoi ? Pourquoi s'engager dans un futur déjà connu, celui d'une vie de famille heureuse et épanoui, avec un enfant qui braille et qui hurle à éduquer, un enfant qui vous réveillera en pleine nuit, vous fera perdre de l'argent, un enfant qui gâchera sa vie tranquille. Et elle, désormais la seule déesse de ce monde, qui voulait un enfant. Oh. Ça le frappa de plein fouet, alors qu'il relevait les paupières pour l'observer. Il comprenait sa motivation, elle voulait un messie, une création parfaite, la preuve qu'elle pouvait créer son monde, et lui il avait juré la suivre jusqu'au bout, il ne pouvait pas faire demi-tour. « Tu veux détruire cette partie de moi ? » Il serre les poings, elle enfonce le clou, elle le renvoie à cet épisode, avec Saïph. Oui, si cette création là avait raté, échoué, alors une modelée dans son propre sang, ne pouvait définitivement pas la trahir. Tout comme lui ne pouvait pas, elle était parfaitement capable de le tuer, si besoin était, elle pouvait survivre seul, avec cet enfant. Il était coincé, en pleine impasse, et il tremblait de plus belle, alors qu'elle lâche ces derniers mots. « Je pensais que tu tenais à moi. » Son cœur rate un battement, on aurait dit que l'air même cessait d'être présent dans la pièce. Un silence de mort, qu'on aurait cru percé par le retour de Reaper, mais non, pas le moindre souffle glacé ne leur parvient alors qu'il baissait les yeux sur ses doigts, il en avait cessé de trembler. Cessé de vouloir lutter. Et il soupire, il referme les yeux alors qu'il pose la tête contre le montant du lit, comme vaincu, paisible dans l'issue du combat. Il ne donnait plus cher de lui, s'il disait le moindre mot qui n'allait pas dans le sens de la rousse, il se ferait déchiqueter. Comme s'il avait admis qu'il allait mourir là. Une vie pour une autre, en soit ? Même si Hélio avait déjà pris cette place là. Il manqua ricaner, ça devait être nerveux. Il sentait son regard brûlant sur le sien, elle n'attendait que ça, qu'il dise les mots fatals pour lui, peu importe l'issue. C'était lui qu'elle condamnait à cet instant, soit il acceptait l'enfant, soit il mourrait de ses mains. Et pas question de l'escorter jusqu'à la grotte silice. Oh, évidemment qu'il tenait à elle, évidemment qu'il voulait la préserver, mais... « Mais un enfant... C'est compliqué, c'est usant, il... On, je ne saurais pas m'occuper d'un enfant, c'est... Je ne peux pas. » Il ne pouvait pas, et il ne voulait pas surtout, ça faisait toute la différence, même si après tout, on pouvait imaginer Arzhael faire des leçons de bicyclette à une petite rouquine, ou à apprendre à compter à un gosse qui chialait à la moindre contrariété. Bon, c'était pas dit que Mars songeait à ce genre d'avenir, il avait un sacré mal à l'imaginer ne serait-ce avoir un instant maternel, il ne l'avait jamais vraiment vue câliner Saïph, câliner sa création, mais avec un enfant, ça pouvait devenir malsain. Il n'en était pas à ce stade, pour lui un môme, ça crie et ça pleure, ça n'est pas voué à devenir un soldat. C'est ce qu'il tentait d'expliquer, avec sa voix serrée et enrouée, ses lèvres presque tremblantes, il ne la regarde même pas, elle doit s'en foutre de lui, il a beau compter, il a beau être son amant, son avis compte peu pour la déesse qu'elle était désormais. Elle brillerait, avec ou sans lui.
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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyVen 2 Sep - 23:35
Love won't sleep.


« Mais un enfant... C'est compliqué, c'est usant, il... On, je ne saurais pas m'occuper d'un enfant, c'est... Je ne peux pas. » Elle sourit, étrangement, loin d'un sourire fou, loin d'un sourire qui appelle au meurtre, non. Il ne s'agissait pas cela. Elle n'était pas capable de le tuer, sinon elle l'aurait déjà fait. Il lui avait tant prit, bien plus qu'il pensait lui avoir offert. Il avait détruit ses murs, les avait écroulés et si elle arrivait à les remonter, face aux autres, face à lui c'était impossible. Alors elle reposa les yeux sur l'extérieur, elle souriait, pour lui, mais refusait qu'il puisse le voir. Elle souriait mais, quelque part elle avait mal. Comme si c'était une nouvelle malédiction qui la frappait. Comme si personne ne resterait jamais près d'elle, une fois qu'on la verrait sous sa véritable forme. Une forme aussi forte que fragile. Une forme atrocement instable, une forme atrocement belle, aussi. Et elle soupira, lentement lorsqu'elle approcha de lui. Elle n'était pas vraiment comédienne, elle n'aimait pas s'embêter avec des futilités de ce genre. Ce n'était pas une dramaturge, aussi les gestes qu'elle fit furent plutôt étranges. Ils dénotaient. Ils ne sonnaient pas faux, ils étaient trop maladroits pour ça, mais ils avaient une saveur particulière. Une saveur spéciale. Comme si on pouvait savoir, à l'instant même où elle attrapa les doigts d'Arzhael pour venir les porter sur son ventre, on pouvait savoir que c'était inédit, unique. Que c'était sans doute la dernière fois qu'elle ferait ce genre de choses. Mais elle resserra doucement ses doigts contre les siens en le fixant, avec son air sérieux qui ravalait sa possible tristesse, tous ses possibles sentiments. Ces sentiments certains, d'ailleurs. « Je vois. » Elle dit, alors qu'elle plante ses yeux au fond des siens, sans plus esquisser le moindre sourire à présent.

« Alors pars. » Elle murmura, un peu plus bas avant de fermer les yeux quelques instants. Elle reprit lentement sa respiration avant de le dévisager à nouveau. Elle semblait ne pas faire vraiment exprès d'avoir cet intensité, au fond des yeux, et pourtant elle était là. Lui suppliant presque de céder, le suppliant presque de rester, c'est ce que disait ses iris, ce qu'ils hurlaient. « Mais si tu franchis cette porte, maintenant. Ne reviens pas. Ne reviens plus. » Elle avait souffert le martyr lorsqu'il était parti, la première fois, c'était ridicule, il n'était parti que quelques heures. Mais elle ne savait pas pourquoi. Elle ne savait pas comment. Elle se sentait malade. Elle se sentait terriblement faible lorsqu'elle perdrait le contrôle sur lui. Et il lui échappait, maintenant. Elle lui laissait de la liberté et il lui retournait comme une arme. Elle le sentait. Et elle relâcha ses doigts finalement, expirant tout aussi profondément qu'elle avait inspiré, comme si elle se lavait de tout cela. Comme si elle se préparait à affronter la suite. Son regard s'était durci, et elle fixait ailleurs à présent. Elle ne savait pas si elle s'en remettrait, s'il décidait de partir. Et pourtant, c'est bien ce qu'elle devrait faire. Il semblait avoir prit sa décision, après tout, elle ignorait si elle devait vraiment chercher à le convaincre ou non. « Mais si je n'avais pas confiance en toi, je ne t'en aurais pas fait part. » Alors elle lui faisait confiance au point d'être prête à avoir un enfant avec lui ? C'était ainsi ? C'était ce qu'elle semblait vouloir dire en tout cas.

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MessageSujet: Re: Love won't sleep. ☄ Arzhael Love won't sleep. ☄ Arzhael EmptyMar 13 Sep - 20:35

« Love won't sleep »

Plus les secondes passaient, et plus il se rendait compte qu'il tremblait. Parce que sa destinée lui échappait des mains, alors que jusque là, il avait évité toute relation trop proche, trop liée, qui l'enchaînerait trop, jusqu'à ce qu'il arrive face à elle. Et c'est limite s'il ne lui avait pas fourré le collier et la laisse dans les mains. Jusque là, ça allait. Il avait renoncé à une certaine liberté, ça passait. Mais là... Là, comment dire qu'il n'appréciait pas l'idée de devenir ce petit papa exemplaire qui allait chercher sa môme à la sortie de l'école, lui apprendre à capturer des pokémons ou à faire du vélo ? Et Mars ? Mars se voyait-elle réellement changer la couche d'un truc qui pue, qui braille, qui pleure, qui casse tout ? Elle allait vite déchanter, c'est ce qu'il essayait de lui faire comprendre, et elle, elle sourit. Comme s'il se voilait la face, parce que c'était certain qu'elle serait protectrice avec cet enfant, même trop. Aimante aussi, sûrement plus qu'avec Saïph, ce qu'il ne voyait pas. Et la voilà qui tourne le regard, comme si au fond elle se fichait de son avis, et il crispe ses doigts contre le parquet trop chaud de la chambre. « Je vois. » Et il retint son souffle, son cœur s'emballa alors qu'elle approchait, il pensait qu'elle poserait juste sa main sur sa joue, pour se faire terrifiante, déesse aveuglante, mais elle attrape ses doigts, les pose sur son ventre, son corps encore plat, et il manqua retirer sa main, comme brûlé, comme si ce contact était interdit. Oh, elle dut le sentir, qu'il s'était tendu, qu'il n'osait pas trop la toucher, et pourtant il voyait bien la symbolique du geste, d'un geste qui le condamnait. Il voyait très bien qu'elle voulait le garder. Qu'il le veuille ou non, il serait le père de ce messie, de cette création parfaite, et au fond, il avait envie de vomir. Oh, pas que ça le dégoûtait qu'elle se serve d'un enfant, il n'en avait rien à faire, il avait bien fait pire avec Ethaniel, mais... Peut-être qu'il appréhendait juste la suite. Ce moment où elle planta ses yeux noisettes dans les siens, et qu'il avait juste envie de fuir en hurlant. « Alors pars. » Ses entrailles se nouèrent, parce qu'il était arrivé à la même conclusion. S'il ne voulait pas de l'enfant, alors il n'était pas digne d'elle, alors il devait partir. Oh, il y a quelques temps, il n'y aurait pas eu cette passion, ces baisers échangés, il n'aurait eu aucun scrupule, il serait allé voir du côté de la team rocket. Il y a quelques temps, il aurait filé sans demander son geste, l'abandonnant, elle et son coeur brisé à son triste sort. Parce qu'il voulait croire qu'elle avait mal de le dire. De l'obliger à ça, parce qu'elle lui avait déjà fait une crise cette unique fois où il avait fui, et qu'il avait dû la réconforter par tous les moyens possibles. « Mais si tu franchis cette porte, maintenant. Ne reviens pas. Ne reviens plus. » Elle apportait la conclusion. Il ne pourrait pas revenir s'il fuyait. S'il protestait. Il s'était piégé tout seul dans ses yeux noisettes, qui le fixait de cette manière si... Il ne pouvait pas supporter ça, il baissa les yeux, alors qu'elle lâchait sa main. C'était son choix, après tout. Mais un choix si fort, qu'il était condamné dans les deux sens. Elle lui laissait le choix, mais son corps et le sien lui hurlait de céder, d'accepter ce chemin de lumière qu'elle trace pour lui.  « Mais si je n'avais pas confiance en toi, je ne t'en aurais pas fait part. » Elle continuait, elle lui martelait ça comme si c'était sa faute, son erreur, son devoir. Elle le faisait culpabiliser, oh, il n'avait pas besoin de grand chose d'autre. Et dans le même temps, elle lui avouait que c'en était à ce point là ? Qu'elle était prête à avoir un enfant de lui, avec lui ? Ça allait vite, trop vite pour Arzhael, qui esquissa un geste pour se passer la main sur la figure, dans les cheveux, pour se résigner, et soudainement aller attraper son poignet, attirant la jeune femme contre lui. Et quand il releva les yeux vers elle, son regard sombre si perdu, s'était assombri, plus sûr, plus déterminé. « Je reste là. » Il n'avait pas besoin de dire autre chose, il ne voulait pas en dire plus, alors qu'il venait enfouir, cacher son visage contre son épaule, humant son parfum de rose alors qu'il l'installait sur ses genoux, la serrait contre lui, comme pour s'assurer qu'elle était humaine, toujours à lui depuis cet épisode à l'autel sacré. Et finalement il soupira, comme résigné, se redressant vers elle pour lui voler un doux baiser, comme promesse d'un heureux événement d'ici quelques mois...
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