Sakai. Foutu endroit, sérieusement. Il y faisait un froid largement au delà du supportable, et pourtant. Pourtant Mars continuait de marcher, dans la neige, l'air un peu zombifié, laissant la couche blanche et givrer se rompre sous ses pas hésitants. Oui, elle hésitait, et pourtant, cette fois elle avait prit sa décision. Elle devait avoir une discussion avec lui. Elle le devait, elle en avait le droit. Tout à fait. Il pourrait toujours l'envoyer balader, lui dire de faire autre chose, de changer de vie, ou simplement ne pas l'écouter, elle s'en fichait, elle le hurlerait, s'il le fallait. Mais elle devait lui parler. Elle devait le voir, parce que... C'était peut-être ridicule, voire complètement masochiste si on prenait en compte la situation actuelle, mais il lui manquait. Tout son être lui manquait. Ses yeux bleus, qui scrutaient le monde, son odeur douce, dont la veste qu'elle avait chipé n'était plus imprégnée depuis une éternité, ou simplement sa distance et sa voix. Sa voix tranchante, mauvaise, qui la blessait à chaque fois qu'elle retentissait, mais à laquelle il fallait bien se l'avouer : elle était accroc. Parce qu'elle agissait en tant que telle, en tant que tout ce qu'elle détestait. Une droguée en manque. Elle se planta devant le manoir, ses lèvres bleuies par le froid, elle fronça les sourcils, sa bouche échappait de légères volutes de fumée blanche à chaque expiration. Chaque inspiration était une vraie torture. A croire que cet endroit était destiné à la détruire. A croire que cet endroit viendrait percer les dernières de ses défenses. Peut-être bien qu'elle voulait juste tout tenter, et se donner bonne conscience. Peut-être aussi qu'il s'agissait juste de s'achever et de s'arrêter là. Parce qu'en vérité, les choses avaient changées. La donne était différente. Si, autrefois, elle n'avait rien à perdre, si autrefois elle aurait tout donné pour lui sans le moindre regret, maintenant ce n'était plus le cas. Maintenant il y avait Arzhael. Et, bien qu'il soit son sbire, sa créature obéissante, il était autre chose. Il l'écoutait. C'était idiot, peut-être, mais ce n'était ni avec Jupiter, ni avec Saturne qu'elle pouvait parler. Autant, pour la première, tout le monde savait pourquoi, pour le deuxième, c'était d'autant plus stupide qu'il s'agissait avant tout de ne pas s'attacher. De ne pas offrir à Saturne ce qu'il voulait, ici. Elle lui parlait, un peu, mais l'écoutait surtout. Et lorsqu'il s'agissait de se confier, elle avait prit l'habitude de simplement tout garder en elle. Elle avait prit l'habitude et parfois dire quelques mots à ses pokémons... Jusqu'à l'arrivée d'Arzhael. Il avait changé la donne. Elle lui disait beaucoup, parce qu'il n'était pas une menace. Elle lui disait beaucoup, parce qu'elle partait du principe qu'elle pourrait facilement l'éliminer. Et sans regrets. Aujourd'hui, elle pourrait sans doute facilement l'éliminer, oui, mais les regrets risqueraient bien d'être là. C'était idiot à dire, sans doute, mais il était au fond le premier véritable ami qu'avait pu compter Mars, en tant que tel. Surtout dans ce monde ou tout n'était que duperie et manipulation. Il avait cette sincérité que les autres n'auraient simplement pas pu lui apporter et qu'elle ne leur demandait tout simplement pas. Parce qu'elle ne l'offrait pas non plus.
Elle releva les yeux vers les luminaires de la demeure avant de donner de légers coups dans son bras pour se réchauffer. Il faisait nuit, depuis déjà des heures, et la petite troupe à l'intérieur avait déjà dû manger, la plupart devaient déjà être couchés. Elle voulait juste le voir. Non, elle voulait une interaction, pas comme les semaines précédentes, où elle était venue ici, quasiment tous les deux jours, pour l'appercevoir, de loin et finir par conclure que c'était fini, elle ne ferait définitivement plus jamais partie de sa vie. C'était terrible, de se dire ça. De se dire qu'il fallait faire le deuil d'une relation, aussi malsaine soit-elle. Sauf que la vérité, c'est qu'elle n'était pas prête à renoncer. Ce n'était pas le genre de Mars, de renoncer si vite, après tout. Ce n'était pas le genre de la rouquine de baisser les bras et s'en remettre au destin. Elle, elle le provoquait. Elle contourna le manoir, frôla la poignée de la porte de derrière avant de la faire basculer. Elle connaissait le terrain, elle savait que ce n'était jamais verrouillé, puis elle s'engouffra à l'intérieur, puisque c'était ainsi : elle n'était pas la bienvenue ici. Elle essaya de se repérer dans les couloirs, heureusement, Reaper l'avait entraînée à la discrétion. Et si elle aurait volontiers montré sa nouvelle équipe à son boss, ce n'était pas le moment et elle n'en avait pas vraiment le cœur. Alors elle voyageait seule, les pokéballs à sa taille. Et elle se glissa dans les marches d'escaliers qui grinçaient un peu, en cherchant à être la plus discrète possible. Elle n'était pas vraiment inquiète, l'adrénaline faisait tout. De toutes façons, si on l'avait trouvée ici, que se serait-il passé ? Ils auraient cherchés à la foutre dehors... Et après ? Mars savait se défendre, d'ailleurs carrément trop bien, et elle avait assez de détermination pour écraser une armée entière. Alors. Elle ne risquait rien ici. Elle trouva rapidement la porte qui l'intéressait, elle connaissait l'emplacement de la pièce, pour en avoir fixé la fenêtre à de nombreuses occasions déjà, et durant de longues heures. Elle était encore frigorifiée, mais ses doigts firent à nouveau basculer cette poignée-ci, sans toquer. Elle n'était pas invitée, autant aggraver son cas, après tout. Elle se glissa dans l'embrasure de la pièce sombre avant de plisser les yeux, cherchant à s'habituer à l'obscurité, elle ignorait s'il était vraiment dans son lit, ou non, la chambre était grande, et elle avait le dos appuyé contre la porte. Comme si, soudainement, toute sa volonté s'était envolée et qu'elle était ravagée par la peur immense qu'il puisse lui dire de déguerpir. En vérité, elle savait qu'il le lui dirait, mais elle avait peur de ne pas savoir comment réagir. Elle avait peur, et c'était bien le seul à pouvoir lui faire ressentir ça. « Hélio ... » Elle murmura, tout bas, cherchant à savoir s'il était vraiment là, retirant la capuche de ses cheveux roux, trahissant si facilement son identité. Elle devait être forte, elle devrait apporter la conclusion à cette histoire... Cette histoire qui n'avait jamais commencé.
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Sujet: Re: Home. ☄ Hélio Dim 10 Juil - 11:23
Tu as fini par rentrer. Aujourd'hui même. Pourquoi es-tu rentré, pourquoi es-tu revenu, Hélio ? Ce n'est pas chez toi ici. Cette maison. Ce n'est pas ton foyer, tu n'es ici qu'un invité. Un invité de marque, certes. Un invité de prestige même, parait-il. Mais tu n'es pas bien ici. Où est-ce que tu te sens bien, de toute façon ? Chaque endroit de ce monde te rebute. Tu n'aimes pas le froid, la neige ou la glace, tu n'aimes pas la chaleur, la mer, le sable, la cendre ou le désert. Tu n'aimes rien. Tu ne t'aimes même pas toi-même. Est-ce que l'amour des autres te suffit … ? Mh. Ce n'est même pas de l'amour. Ni pour Neptune, ni pour Mars. De l'admiration. Tout au plus. Une illusion. Elles s'accrochent à ce que tu parais être et pourtant, quand les apparences s'effondrent, le monde entier fuit devant ce que tu es. Les personnalités reprennent le dessus. Comme ce soir là. Ont-ils idée, de ce qu'ils ont pu te faire ressentir, à prendre ainsi la parole, sans gène devant toi ? Et elle. La rouquine. Elle t'avait tutoyer. Comme l'aurait fait avec Jupiter, avec Saturne. Si familière. Son respect s'était envolé, l'espace de quelques minutes et tu avais compris. Compris qu'il te fallait reprendre du poil de la bête. Compris que tu devais te battre, remonter la pente, redevenir fort, puissant. Inébranlable. Quel Dieu serais-tu, si tu restais ainsi … à te morfondre. A errer comme une âme en peine. Si ridiculement pitoyable. Risible, même.
Tu étais resté enfermé là. Des heures. De longues heures. Tu n'avais pas répondu, lorsque l'on était venu frapper plusieurs fois à la porte de cette chambre qui selon eux, était la tienne. La solitude. C'était tout ce que tu désirais. Et tu étais resté assis, dans ce vieux fauteuil, à fixer la fenêtre. Tu n'avais rien avaler. Personne n'avait insisté. Personne n'était entré non plus. Et c'était tant mieux. Tu n'avais besoin de rien, et surtout, tu n'avais besoin de personne. Ou du moins, tu essayais encore et encore de t'en convaincre. Le monde avait besoin d'Hélio. Hélio n'avait pas besoin du monde. C'est comme ça, avec toi. Ça a toujours été comme ça … et il ne faut pas que ça change. Tu ne dois pas changer … Et tu soupires. Longuement. Lourdement. Quelle heure est-il ? Il fait nuit. Tu peux voir la lune dans son dernier quartier, presque totalement recouverte de nuages. Il est tard, sans doute. D'ailleurs, tu n'entends plus personne. Plus un éclat de voix, plus un pas dans la maison. Ils dorment tous. Peut-être. Tu n'en sais rien. Et voilà que ton estomac réclame son dû. Besoin de rien, hin ? Pauvre idiot. Tu as beau essayer de te convaincre du contraire, tu n'es qu'un être humain. Ton corps est fragile, il a besoin de son carburant pour fonctionner. Tu ne peux pas y échapper. Tu dois manger, Hélio. Et crois moi, à cette heure, le cuistot à ranger ses casseroles ! Alors tu soupires à nouveau. Pas bien malin, ce que tu as fais. Tu vas devoir te débrouiller, ou te contenter des restes, peu importe. Non. Voyons. On t'a laisser à manger. Tu le sais. Neptune y a penser. Neptune pense à tout. Parfois, c'est même plutôt effrayant. Elle a tendance à te materner … c'est perturbant. Pas réellement agréable. Mais on s'y fait. Et tu soupires. Tu soupires quand tu en viens à songer à ce à quoi tu en es réduit. Tu fuis les autres, leur compagnie. C'est pas comme si un jour, tu avais apprécier le contact humain, non. Mais tu n'avais jamais fuis. Ça n'avait jamais été dans ta nature.
« Clic. » Tiens. C'est quoi ce bruit ? Est-ce que c'est … la porte de ta chambre ? Quelqu'un est entré. Quelqu'un à oser. Comme c'est étrange. Maintenant tu cogites, la porte est dans ton dos. Mercure ? Tu peux l'éliminer. Neptune … peut-être, et encore. Tu n'es pas certain qu'elle possède une telle audace quand ça te concerne. Peut-être Eris. Bien que tu la penses bien trop timide, et pas assez téméraire pour ça. Non c'est … « Hélio ... » C'est un murmure, mais tu reconnais cette voix. Tu l'as entendue si souvent, pendant bien des années. Elle est gravée dans ta mémoire, peut-être malgré toi. Mais. Que fait-elle ici ? Elle ne vit pas ici. Tu as le souvenir de l'avoir renvoyer dans son trou, elle, Jupiter, Saturne. Les trois. Mars. Comment est-elle entrée ? Pourquoi est-elle là ? Dans cette maison. Dans ta chambre … Dans un premier temps tu ne dis rien, tu restes silencieux. Et puis. Tu soupires légèrement, encore. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » Demandes-tu. Ta voix est neutre, pas la moindre de trace d'animosité, de joie. Rien. Absolument rien.
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Sujet: Re: Home. ☄ Hélio Lun 18 Juil - 2:25
Home.
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Qu'est-ce que tu fais là, Mars ? Elle continue à se demander, encore, et encore jusqu'à le hurler dans sa tête, et dans ces instants, elle aurait même envie de se faire mal, juste pour se faire à l'idée que c'est réel. Qu'il est là. Qu'il se tient devant elle, qu'il la regarde, et qu'elle existe, il la voit. Il n'y peut-être que comme ça qu'elle se sent vraiment réelle. Ça n'a rien à voir avec les autres humains, après tout. Si Hélio a été un dieu, à ses yeux, il n'est toujours pas vraiment un humain. Un demi-dieu. Il a perdu un peu de sa lumière, mais demeure le créateur, le tout-puissant, et elle s'y accroche comme à la vie elle-même. Elle n'arrive pas à décrypter son regard, ni sa voix, peut-être simplement parce qu'il y a rien à décrypter. « Je suis venue pour toi. Pour te ramener. » Ce tutoiement, à nouveau, mais il vient naturellement, et elle continue à murmurer, sans la moindre trace de peur, ou d'hésitation. Elle sait pourquoi elle est là, et au fond, ça se voit. Ça se devine dans la façon dont elle s'est apprêtée, dont elle s'est maquillée, comme si elle se préparait à la guerre. Tout comme les engelures à ses phalanges font défaut à son apparat. Cela faisait des heures qu'elle attendait qu'ils aillent se coucher, tous. Elle est glacée, mais Mars on a l'impression qu'elle pourrait s'embraser au moindre mot, et elle dégage une chaleur qui n'a rien d'agréable. Non, Mars elle brûle, elle irradie. Et face à Hélio, elle est restée trop longtemps une flamme sombre, une flamme éteinte, une flamme froide, accomplissant les ordres, la main de son dieu. Non, maintenant tout a changé, et pourtant... Pourquoi s'acharne-t-elle à le ramener, à se rapprocher un peu plus encore de son soleil ? Ce n'est qu'un homme, elle pourrait... Lui tourner le dos, et vivre sa vie, vivre sa vie normalement mais. Non, c'est impossible. Elle se sent privée d'oxygène, privée de lumière, loin de lui elle meurt. Et c'est d'autant plus terrible d'en avoir conscience, et d'en avoir peur.
Alors elle reste plantée là, à le dévisager encore, repoussant le moment fatidique où il faudrait crever l’abcès. Repoussant le moment fatidique où elle serait forcée de détourner les yeux, de cesser d'observer ce visage dont elle connait chaque trait par cœur et qu'elle pourrait dessiner si toute fois elle savait faire. Et elle serre les poings, martyrise davantage ses mains déjà blessées, elle s'en fiche, ça lui est égal, la douleur physique n'a aucune importance, aucun sens. Elle le sait d'autant plus depuis qu'ils sont ici, depuis que la douleur morale est devenue si forte, omniprésente, depuis qu'elle la noie dès qu'elle ouvre les yeux le matin, jusqu'à ce qu'elle s'endorme, Reaper logé contre son cœur, comme sa seule bouée de sauvetage. Certains diront qu'il y a Arz, aussi. Mais Arz, elle le sait, ne cherche que ce qu'elle ne pourra jamais lui offrir. Ce dont on l'a elle-même privée, amputée. Il veut devenir plus fort, elle veut écraser, il veut de la reconnaissance, mais elle ne voit qu'un homme, qu'un être et... Ce n'est pas lui. Il en a certainement conscience, elle n'en sait trop rien, elle ignore à quel jeu elle joue et qui des deux en souffrira le plus. Mais elle a peine à croire qu'on puisse souffrir plus qu'à présent, que tous les jours, qu'actuellement. Non, elle a peine à le croire et elle n'imaginait pas que ça puisse encore s'aggraver et pourtant... Pourtant le regard qu'il pose sur elle ne fait que rouvrir les plaies mal cicatrisées, béantes, comme si elle pouvait s'y noyer. Dans son propre sang, acide. Comme si elle allait se dissoudre dans le désespoir. Se faire réduire en cendre par son regard pour finir balayée par le moindre de ses soupirs las, agacé. Oui. C'est exactement ce qu'elle ressent. Un mélange explosif de haine, d'angoisse, de tristesse et de désespoir.
« Tu m'as forgée, Hélio. » Envolée Rose, il soudait déjà les pièces d'une autre armure, plus belle, plus puissante, un cocon épineux pour le plus sombre de tous les trésors : l'admiration sans borne qu'elle avait pour lui. Elle était prête à lui donner tout, encore maintenant, et même si elle se faisait violence pour ne pas bouger, pour ne pas ciller, pour ne pas avoir une syllabe plus haute qu'une autre, pour que sa voix ne trahisse d'aucune façon son malaise, ça se lisait pourtant dans ses yeux. Ses yeux qui n'auraient su mentir. S'il l'avait apprêtée de nombreuses aptitude, il ne lui avait jamais apprit à mentir. Peut-être parce qu'il n'aurait jamais voulu qu'elle le fasse, ou juste parce qu'il s'en fichait. « Il est hors de question que je te laisse mourir ici. » Mourir. Oui. C'était ce qu'il était en train de faire, elle le voyait, Mars, elle était loin d'être stupide. Saturne, ou Jupiter ne le voyait peut-être pas, mais chaque geste, chaque mot, chaque son, elle l'analysait et en tirait ses conclusions. Elle le voyait dépérir. Elle venait suffisamment la nuit, quasiment tous les soirs pour l'observer, lorsqu'il était là, elle venait suffisamment l'admirer pour savoir que ça n'allait pas. Et elle ne se prétendait pas être son amie, Arceus non, mais elle était une créature suffisamment bien faite pour comprendre. Ils avaient marchés ensemble, tout ce qu'elle savait, elle le savait de lui. Alors pourquoi cherchait-il tant à le cacher ? Pour cesser de paraître humain ?
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Sujet: Re: Home. ☄ Hélio Sam 30 Juil - 20:22
Elle n'a rien à faire ici. Rien du tout. Tu as donné des ordres, non ? Tu l'as renvoyée, elle et les autres dans leur … leur base, leur bar, tu ne sais même plus où. Tu leur as même donner du boulot, histoire de donner l'illusion que toi, Hélio, tu as de véritables projets construits, élaborés, un plan en somme. Elle ne devrait pas être là. Tu n'as pas repris contact, tu n'as pas appeler, tu ne l'as pas invitée non plus. Elle devrait être loin. Loin de cette maison, loin de toi. Mais elle est là. Pourquoi, est-ce qu'elle est toujours là ? Pourquoi est-ce qu'elle te donne l'impression en quelques sortes, de t'être éternellement fidèle ? De pouvoir … lui accorder ta confiance. Tu laisses échapper un soupire, en y pensant. Ta confiance. Tu n'as jamais accorder, offert une telle chose. Tu t'es imposé dans la vie de ces gens là, dans sa vie à elle. Rose. Tu l'as ramollie, puis forgée, modelée, puis tu l'as laissée s'endurcir au point qu'elle t'avait sembler devenir comme toi, ou presque : de marbre. Froide. Impitoyable. Tu en avais conscience. Si Jupiter était manipulatrice, calculatrice, si elle n'était pas la plus loyale et représentait pour toi un danger, Mars elle était bien pire. Un fléau pour le reste du monde. Un éclair glacée, dangereux, vif et imprévisible. Adepte du mal sous sa forme la plus pure. Elle était capable du pire. Capable de tuer. Capable de faire souffrir et par dessus, capable de briser et manipuler un esprit humain comme tu l'avais jadis fais pour elle.
« Je suis venue pour toi. Pour te ramener. » Inconsciemment, dans la pénombre de la pièce, un sourire vient se dessiner sur tes lèvres. Toi. Toi. Toi. Comment ne t'être jamais rendu compte que pour Mars, depuis qu'elle était à tes côtés, il n'y avait jamais eu que toi pour elle. Elle était venue sur cette île pour toi. Elle aurait pu fuir après tout, changer de vie. Fuir celle que tu lui avais offerte, celle qui avait tourner au désastre. Elle aurait pu te fuir, toi. Ne plus jamais revenir vers toi. Devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un de mieux. Quelqu'un de pire. Et pourtant, elle était venue à toi, elle avait entraîner les autres avec elle. Elle avait souhaiter te retrouver, coûte que coûte et revenir là, à tes pieds. « J'ai pas besoin de toi. » Tu n'as jamais eu besoin de personne, et tu as encore moins besoin de tes subordonnés. Tes … tes esclaves. Tu n'as rien demandé. Qu'elle s'en aille … Te ramener. Te ramener où ? Tu es là. Physique du moins. Est-ce qu'elle aurait constater un changement chez toi ? Probablement. Mauvaise nouvelle. Personne ne devrait savoir. Personne ne devrait savoir lire en toi. Surtout pas elle. Pas eux.
Elle ne bouge même pas. Elle reste là. Et tu soupires à nouveau. « Tu m'as forgée, Hélio. » Oui. Ça tu le sais. Tu as forgée tous tes commandants, chacun d'eux. Tous sensiblement de la même manière. Avec la même force, la même froideur, la même cruauté, aussi. Elle n'est pas la première, pas la dernière. Mars, elle n'a rien de spécial, du moins, c'est ce que tu penses. Ce que tu te répètes encore et encore pour tenter de t'en convaincre seul. Mais tu fais erreur … « Il est hors de question que je te laisse mourir ici. » Mourir. Rien que ça. Es-tu réellement sur le déclin, à ce point ? Peut-être après tout. Regardes toi. Pauvre épave. Tu finis par te lever. Par faire craquer quelques uns de tes os en fixant l'extérieur à travers la fenêtre. Et puis. Tu te tournes vers elle. Tu distingues sa silhouette, l'éclat de ses cheveux. Tu soupires encore. Et puis tu t'approches d'elle. Tu passes devant elle. En fait le tour avant de t'immobiliser dans son dos. Tu fixes tes yeux sur sa nuque, tu y souffles légèrement. « Tu as changée. » Où était Mars ? Qui avait bien pu te l'enlever ? Qui avait pu … creuser ce sillon étrange que tu devenais en elle ? Même sa voix résonnait étrangement à tes oreilles. Il y avait quelque chose d'étranger en elle. Tu pouvais le sentir. Le lire. Tu l'avais faites, oui. Tu la connaissais par cœur. Mais là … il y avait quelque chose. Un tout petit quelque chose, qu'elle cherchait sans doute à cacher, mais que tu pouvais aisément discerner. Une ombre. Une tâche, sur ton œuvre d'art. « Qui ? » Demandes-tu alors. Qui a oser. Qui l'a tâchée ? Qui l'a touchée ? Qui l'a changée ? « Qui t'as changée, Mars ? » Dis moi tout … avoue.
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Sujet: Re: Home. ☄ Hélio Mar 2 Aoû - 14:28
Home.
▹ ft. Hélio
« J'ai pas besoin de toi. » Elle sourit durant un bref instant, mais elle saigne. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien espérer ? Que ce soit facile ? Seulement voilà, elle se rendit compte lorsqu'il prononça ces mots qu'elle n'était pas tant là pour lui que pour elle. Elle avait besoin de lui. Elle avait tant besoin de lui qu'elle commençait sérieusement à s'en rendre malade. Elle le remplaçait. Et ça devenait un vrai cauchemar dont elle n'était pas certaine d'un jour se réveiller. Comment être à la hauteur lorsqu'elle avait la douloureuse impression qu'on avait brisé ses ailes en plein vol ?
« Tu as changé. » Cette fois, elle se tétanisa, pensant immédiatement à Arzhael. Non, il ne pouvait le voir, il ne pouvait pas savoir. Les mots d'Hélio ordonnant son assassinat vinrent soudain battre dans ses tempes et elle glissa ses doigts glacés contre la cicatrice de sa presque mort sur son sternum, elle tremblait légèrement, mais il aurait été si simple d'accuser le froid. Quand bien même il n'avait rien à voir. Quand bien même il n'y avait qu'Hélio pour la mettre dans un tel état. Elle ignorait totalement ce qu'elle pourrait répondre, ce qu'elle pourrait faire, mais elle devrait sérieusement commencer à croire à ses propres mensonge, sinon elle condamnait celui pour qui elle avait tant chamboulé sa propre vie. Sa propre non-existence. Des histoires de machine qui voudraient subitement devenir humaines, ressentir, elle en avait lu des milliard et elle se sentait exactement ainsi. Elle se sentait stupide, un peu naïve. Comme si un homme serait capable un jour de lui faire ressentir autre chose que du dégoût ou de la douleur. C'était un véritable cauchemar et elle cherchait à tout prix à s'en réveiller, elle aurait dû partir maintenant, avant qu'il ne soit trop tard, avant que tout ne bascule, avant qu'elle fasse définitivement une connerie. Oui, elle aurait dû. Mais... « Qui ? ... Qui t'a changée, Mars ? » Il demande et elle voudrait reculer, continuer de se tapir dans son ombre un instant de plus. Juste pour le sentiment incroyable de sécurité que ça pouvait lui procurer. Non, maintenant elle se sent assaillie par sa lumière, vulnérable de tous les côtés, et elle regrette si fort d'avoir lancé les hostilités ainsi.
Seulement c'est mal connaître Mars de penser qu'elle s'écroulera ainsi. Elle sait pourquoi elle est venue - même si elle commence à en douter - et elle veut s'y accrocher à tout prix. S'accrocher à la réalité évite de se bercer d'illusion, non ? En tout cas, elle fait un pas en avant, vers lui, éclairée partiellement par la lumière blafarde de la lune qui vient caresser ses lèvres. Elle est loin de se sentir privilégiée à cet instant. Et elle ressent un infini besoin de jouer un peu plus avec le danger. Comme si ça pouvait bien finir... Pour eux. « C'est toi. » Elle répond, fermement, sans trahir le moindre doute dans sa voix. Après tout, c'est vrai. C'est lui qui l'a changée, la première fois, puis la deuxième fois. Sa vie, c'est lui, uniquement, non ? Elle cherche à s'en persuader en tout cas, même si quelque chose en elle sait parfaitement qu'elle a commencé à lui échapper, qu'elle a commencé à lui glisser entre les doigts, qu'elle a commencé à devenir dangereuse, pour lui. « Lorsque tu as disparu, tout a changé. » C'était juste, dès l'instant où il était entré dans le monde inversé en refusant catégoriquement qu'ils le suivent, alors son cœur de machine bien huilée avait commencé à rouiller. Les pièces avaient commencé à se dérégler. Et pour la première fois depuis sa vie de Mars, elle avait commencé à ressentir. Elle qui n'avait cherché qu'à être meilleure, à être plus forte, plus solide, plus parfaite pour lui et il ne l'avait jamais vue. Il n'avait sans doute jamais su qu'elle existait. Qu'elle n'était pas qu'une ombre, lovée dans la sienne. Qu'elle avait sa propre lumière. « Moi, j'ai besoin de toi. » Elle souffla finalement, un peu plus faiblement quand bien même elle cherchait à se montrer ferme. Elle l'accusait, elle l'acculait devant sa propre traîtrise. Parce qu'elle était la seule à voir, la seule à percevoir ce changement, chez lui ? Ou alors elle était la seule à le faire éclater, à lui faire ravaler. « Et toi, qui t'as changé, Hélio ? » Elle reprit, un peu plus insolente, en relevant les yeux vers lui. Elle lui en voulait. Elle lui en voulait tant de n'avoir rien dit, de n'avoir rien cherché à leur transmettre. Parce qu'ils n'étaient rien, pour lui. Parce qu'ils n'avaient jamais rien été. Et durant un instant, un bref instant elle ressentit comme si le courage de Saturne et Jupiter l'habitait. Comme si elle avait pu combattre n'importe quelle douleur. Mais lorsque ses yeux rencontrèrent les siens, dans la pénombre, toute sa volonté se fit annihiler. Dévorée. Supprimée. Elle était bien trop attachée à l'homme qu'il était devenu.