Dante Ceneri contemple le ciel bleu, vidé de ses nuages, comme lui vidé de sa vie. Il est encore tôt, car le soleil est toujours visible depuis l'immense baie-vitrée par laquelle le champion d'arène contemple la ville de saprule. A cette heure, les habitants en profitent : ils sortent, achètent, vendent, partent en voyage pour la plupart. Et ils ont tout à fait raison : passée midi heure soleil, la température devient vite insupportable, avoisinant souvent les quarante degrés. Dante frémit. Il se dit qu'il a bien de la chance d'avoir une arène climatisée, ce qui est plutôt ironique, au vu du type qu'il représente. Alors il s'agrippe machinalement à la balustrade qui précède l'immense mur de verre, et pense. Dante fait partie de ces hommes, de ces personnes ayant besoin, de temps en temps, de faire le point. Sur leur condition, sur leur vie, notamment. Il soupire ; les jointures de ses mains deviennent soudainement blanches. Ce n'est pas le moment. Bien sûr, ce n'est jamais le moment. Il a bien le droit de s'autoriser une petite pause. Juste le temps de tout remettre en place.

Comment en était-il arrivé là ? Il avait besoin de recenser cette partie de sa vie, encore et encore, comme un vieux cd qui ne tournerait plus aussi bien qu'à ses heures de gloire, rayé et presque inutilisable. Par où fallait-il commencer, pour connaître son histoire ? Cette histoire salie par la presse, démontée, reconstruite malgré tout, mais toujours dans un mauvais état. Cette histoire qui lui a valu la réputation « d'homme brisé », ces regards remplis de compassion et de pitié. Il n'en voulait pas. Il n'avait rien voulu de tout ça, il n'avait rien demandé. Sa vie avait débuté, comme toutes les autres vies de cette terre, grâce à une bonne femme ayant bien voulu lui donner la vie. Elle n'aurait jamais dû. D'autant plus que, contrairement à toutes les autres vies de cette terre, Dante avait vécu sans père. Ça ne l'avait pas chagriné le moins du monde – il ne l'avait jamais vu et ne le verrait sans doute jamais – mais cette condition de femme célibataire causa à sa mère bien des soucis. Elle dut élever son fils comme elle pouvait, avec son salaire d'infirmière pokémon, seule contre le monde. Dante l'avait toujours respecté pour ça.

S'en était suivi une enfance qu'on pourrait qualifier « d'assez tranquille ». Dante allait à l'école du coin, sillonnait avec sa petite bande d'enfants-sages-mais-pas-trop les rues bondées d'illumis, et rêvait, comme tout les autres. Ce fut très jeune qu'il apprit à s'intéresser à ces petites créatures qui peuplaient son monde, étudiant leur espèce, leur type par cœur. Bientôt, toutes ces petites choses qui l'entouraient faisait partie de sa vie. Très vite, une petite routine s'installa : les cours, le travail, les pokémons. Sa mère lui avait bien appris qu'il devait travailler dur pour pouvoir faire ce qu'il voulait plus tard, quand il serait grand. Alors il travaillait avec acharnement, apprenait, comprenait, assimilait dans toutes les matières possibles, concernant aussi bien les mathématiques que les pokémons. Cependant, comme tout adolescent qui se respecte, Dante n'aimait pas la routine. L'habituel le répugnait. Il avait décidé, contre tout attente, de quitter son chez lui, tout ce qui pouvait lui sembler être familier, pour parcourir le monde – comme tout jeune dresseur qui se respecte. Ce fut à peine majeur qu'il quitta sa petite maison, sa petite région, sa petite mère – non sans verser quelques larmes d'adieu.

Il avait pour but d'apprendre, encore et toujours plus, dans d'autres régions, d'autres villes. Il alla étudier ce qui le passionnait plus que tout au monde : les pokémons. Bien plus intéresse que n'importe quel autre bonhomme, il comptait bien faire un métier dans lesquels il pourrait les côtoyer jour et nuit. La médecine et la science n'étant pas son fort – quoique que très intéressé – il s'intéressa aux combats, à l'élevage, et surtout à la stratégie. Conscient de s'engager sur un sentier sinueux, c'est avec une grande appréhension et la boule au ventre qu'il commença à parcourir les routes de toutes les régions possibles et imaginables. Entre-temps, bien sûr, il étudiait sagement la stratégie dans les plus grandes écoles pokémons qu'il connaissait. Il s'attacha à ses six camarades qui l'accompagnaient à chacun de ses voyages. Dès qu'il commença à forger sa petite équipe, il se découvrit une affection toute particulière envers les pokémons du type feu ; ceux qui font chavirer les cœurs autant grâce à leur puissance que leur légèreté. Gagnant de l'expérience au fil des jours, il apprit bien vite les dures lois de ce monde ; à l'époque, il ne savait pas encore que la vie n'avait pas fini de le métamorphoser.

Ayant atteint le quart de siècle, il se décida, après presque dix ans d'absence et de voyages, de retourner chez lui, au cœur de sa ville natale. Il ne fut pas surpris d'y retrouver sa mère, peu changée bien qu'un peu vieilli, ainsi que tous ceux dont il avait fait la connaissance, et qui n'avaient pas eu le cran de partir aussi longtemps que lui. Avec autant d'expérience en poche, son équipe pokémon au complète qui battait même les dresseurs les plus coriaces, il décida d'abord de partager tous ces connaissances en devenant professeur au sein d'une école pour former de futurs dresseurs. Il décida alors de migrer vers Neuvartault, notamment, mais également un peu partout dans la région de Kalos, devenu adepte des cours à domicile. Il sillonna ainsi la région, de toute part, tantôt entraînant son équipe, tantôt entraînant de nouveaux dresseurs, encore mineurs. Et c'est durant cette merveilleuse, magnifique escapade, qu'il rencontra cette femme, qui allait bouleverser sa petite vie de professeur stratégique.  

Il n'avait jamais aimé quelqu'un de cette manière. Jamais il n'avait ressenti quelque chose d'aussi puissant, presque violent, que cet amour qui le rendait fou. Il pensait à elle, il l'aimait, il l'adorait, ils s'aimaient. Alors, qu'ils vivent heureux en ayant beaucoup d'enfants ? Ça ne s'est pas exactement passé de cette manière. Ils tentèrent plusieurs fois d'avoir un enfant, sans le moindre résultat positif, ce qui avait anéanti son épouse à l'époque. Alors ils renoncèrent, dans un premier temps. De plus, entre sa vie de couple et son travail, Dante n'avait plus une minute à lui. Ils profitèrent de leur union pour faire le tour du monde, littéralement. Elle était très différente de lui, et ne semblait pas avoir autant de passion pour les pokémons que lui, en avait. Alors, par amour, mais également par obligation et par manque de temps, il finit par se séparer de son équipe pokémon. La totalité. Il se rendit dans un élevage populaire, et se sépara de ses six compagnons de voyage, non sans une immense tristesse. La séparation fut difficile. Plus tard, il regrettera cette décision. Et puis, ils finirent par s'installer à Romant-sous-Bois, dans une petite bâtisse, loin de tout ce que Dante avait connu.

Et puis, c'est arrivé. Elle est arrivée. Ils ne savaient pas comment, ni pourquoi, mais ils avaient finit par avoir un enfant ; enfin, ils avaient réussi. Ce fut une immense victoire, et cette période fait partie, encore aujourd'hui, des meilleurs moments de sa vie. Ils l'appelèrent Julie, et ce fut – comme Dante ne cessait de le répéter – la plus belle petite fille du monde. Son père s’imaginait déjà avec sa fille, côte à côte, partageant leur passion pour les pokémons à travers un combat des plus majestueux. Son épouse, plutôt réticente à cette idée, exigea que la petite ne soit pas trop proche de ces immenses créatures dangereuses (« bien sûr que non, elles ne sont pas dangereuses ! » « si, Dante, elles le sont. ») avant un certain âge. Dante accepta ce compromis, comprenant qu'il s'agissait là d'un grand effort de la part de sa femme. Cependant, rien n'y faisait, la petite Julie semblait éprouver une certaine passion pour les pokémons et surtout, semblait plus ambitieuse que tout les autres enfants de son âge. Notamment, elle souhaitait gravir les échelons de la hiérarchie des dresseurs, et rêvait, comme Dante n'avait jamais rêvé, de devenir membre du conseil des quatre, voire même de la ligue.

Ces six années avaient été les meilleures de sa vie. Il avait éduqué sa petite fille avec tout l'amour qu'un père pouvait lui fournir, entouré de sa femme et, mine de rien, jamais bien loin des pokémons. Il aimait longuement parler à sa fille de sa future équipe, avec un ponyta comme leader. « Mon ponyta et moi, on parcourra le monde, on deviendra maître de la ligue ! » Alors, après moult réclamations auprès d'Eleonore, sa femme, elle a finit par céder avec une condition : d'accord pour le ponita, mais pas d'initiation au combat avant les dix ans de Julie. Dante en fut enjoué. Au-delà de sa vie de famille, il continuait de donner des cours, à une fréquence moins soutenue qu'avant cependant, et se rendait à l'école de temps en temps. Il grandit en même temps que a fille, qui semblait se passionner de jour en jour un peu plus pour les douces créatures peuplant ce monde. Alors déjà grande, ils décidèrent, sur une proposition d'Eleonore, de déménager directement à Illumis ; songeant qu'en grandissant, Julie préférerait la ville à la campagne un peu plus ennuyeuse. Plus heureux que jamais en retournant dans sa ville natale, Dante vivait à l'époque le meilleur moment de sa vie. Il travaillait un peu plus, renouait avec d'anciens camarades, tissait des liens avec de grands scientifiques de la ville. Et puis, un jour, comme ça, c'est arrivé.

Il y eut un accident. Un femme ivre roulait à contre-sens. La petite famille Ceneri partait alors en voyage de quelques jours dans la région, et puis c'est arrivé, sans prévenir. Bien sûr, les accidents ne préviennent jamais. Sinon, on essayerait de les éviter, évidemment. Dante s'en veut encore aujourd'hui, et ne cessera sans doute jamais de s'en vouloir. Il était au volant, ce jour-là. Il aurait pu l'éviter. Mais non, comme un idiot, il a préféré tourner la voiture. La conductrice ivre est rentrée en plein dans le côté droit de la voiture, en plein sur sa petite.. Cette partie de l'histoire, et la suite, tout le monde la connaît. S'en est alors suivi une vague d'émotions, principalement de tristesse, puis des procès, encore et toujours procès, des formalités, des papiers. Comment osaient-ils parler de formalités en parlant de la mort de sa petite Julie ? Un père ne devrait pas devoir assister à l'enterrement de sa fille. Jamais, par principe. Alors il a tout abandonné. Qu'aurait-il pu faire d'autre ? Eleonore, brisée, effondrée, fit face à la situation de la pire manière qui soit : elle retourna vivre chez ses parents, dans la région de Sinnoh, en lui laissant le jeune ponyta. « Ce n'est pas un divorce, il faut que je prenne du temps pour réfléchir. », avait-elle dit. Bien sûr, réfléchir, c'est ce qu'elle faisait de mieux. Dante l'avait détesté, et lui en veut toujours un peu, encore aujourd'hui, tel un gamin capricieux.

C'est à ce moment-là que Dante plongea dans le terrible monde de l'alcool. Au début, ce n'était que bar, petites soirées, quelques verres de whisky. Et puis il a continué, chaque soir, et bientôt chaque jour. Les bouteilles s'amoncelaient sur la petite table du salon. Le ponyta s'énervait, alors n'en pouvant plus, Dante le déposa dans une pension pokémon. Il avait abandonné son poste de professeur, n'enseignait plus, pour personne, et avait même perdu son intérêt pour les pokémons. Il était devenu cette coquille vide, sans âme, qui sortait tous les matins acheter du pain, et revenait chaque soir ivre mort en s'effondrant sur le canapé sali par des substances qu'il ne vaudrait mieux ne pas connaître – tout ce qu'un alcoolique peut produire. Et puis un jour, toujours plus ivre que le précédent, ses pas ont décidé de le mener sur quelque chose qu'il n'avait pas revu depuis sa construction : la tombe de sa fille. Et il était brusquement revenu à la réalité, avec une puissance qui avait détruit ce qui restait de lui. C'est à partir de ce moment-là, notamment, qu'il a décidé de se reprendre en main. Dante s'était dégoutté lui même. Pendant plusieurs années, il n'était pas sorti, n'avait vu personne, mis à part le patron du bar auquel il était plutôt habitué. Il avait abandonné le rêve de sa fille dans une pension pokémon.

La suite ne concerne que lui, surtout que les détails de la cure d'un ancien alcoolique refoulé n'intéressent personne. Il a essayé, pourtant il continue de boire encore aujourd'hui, avec modération cependant – enfin, modération pour un ancien alcoolique. Il a échoué à sa tâche, et bois toujours, pas tous les soirs cependant, mais à une fréquence assez régulière quand même. Une fois son métabolisme stabilisé, il reprit le jeune ponyta qui avait bien grandi, et semblait en pleine forme, malgré la rancœur qu'il éprouvait à l'écart de son ancien dresseur. Dante en avait versé, des larmes, ce jour-là. Il s'était excusé et, contre toute attente, le ponita était revenu. Au-delà de ce problème, il s'était décidé à reprendre sa vie sa vie en main. Alors il a écrit à sa femme, avec laquelle il avait refusé le moindre contact, qu'il partait vivre ailleurs, qu'il lui léguait la maison. Après avoir embrassé sa mère – toujours vivante, il avait secrètement jalousé son état – il était parti rejoindre une région dont il n'avait entendu que du bien, et qui semblait en plein développement : Miranoir.

Animé par le désir d'un but qui n'était pas le sien, il a balayé ses adversaires, toujours avec ces dizaines de stratégies différentes à l'intérieur de son crâne. Connu comme un combattant acharné, il grimpa rapidement les échelons au sein des dresseurs polyvalents, devenant un adversaire redoutable. C'est notamment sur cette île qu'il fit l’acquisition de son simiabraz ainsi que de son démolosse. Animé par la persévérance d'une gamine de six ans aux rêves ambitieux, il côtoya le type feu plus d'une fois et retrouva le jeune qu'il était, celui qui sillonnait le monde, passionné de stratégie et de pokémon.. l'ancien professeur. Il se dirigea alors tout naturellement vers Saprule, avec son école pokémon, où il se jura d'y devenir le champion d'arène. Sa promesse fut de courte durée ; en effet, il se fit une petite réputation en tant que professeur et, après moult victoires et défaites, il atteint son objectif premier. A la fois heureux de cette grande victoire qui représentait pour lui la réussite de cette première vie ; à la fois hargneux que la presse s'y mette aussi et le découvre de tout secrets, sans la moindre gêne.

Aujourd'hui, il se permet de se reposer un peu sur ses acquis ; désireux de recommencer de zéro, avec une nouvelle équipe à construire, une nouvelle réputation à forger. Il se fait soudainement tirer de ses pensées grâce – ou à cause – d'une petite voix fluette émanant d'un des haut-parleurs. « Monsieur, un dresseur va bientôt faire son entrée. Préparez-vous. » Il sourit, posa un dernier regard sur la merveilleuse ville de Saprule qui avait bien voulu de lui, et se tourna tout naturellement vers la porte, dans cette petite pièce entourée de fausses flammes tantôt bleues, tantôt rouge passion. De sa main droite, il tâta ses trois pokéballs, prêt à en découdre. L’adrénaline grimpa tout naturellement en flèche ; un sourire franc se dessina sur son visage creusé par la vie, par l'âge. « Qu'il entre. Je suis prêt à le recevoir. »

Bon, du coup vu que le fantôme t'as donné ta couleur, je suppose que tout va bien. Alors je passe te mettre le petit message et ranger cette fiche.
Par contre on me dit dans l'oreillette que ta fiche que ta fiche a besoin d'une bonne relecture afin de la débarrasser des méchantes fautes qui traînent !

Toi (et tout tes futurs DC) avez été confiés à la Baie Grena, si tu lances un rp à modérer, n'oublie pas de lui envoyer le lien par mp !

→ La première chose à faire, c'est de bien remplir ton profil (y compris la feuille de personnage, tout en bas du profil), ça nous aidera à te modérer !

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(BAIES WILLIA.)
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Je te souhaite de très belles aventures parmi nous, n'hésite pas à contacter le staff si tu as le moindre soucis !