Ils s'étaient tous les deux éloignés. Ils étaient arrivés sur une extrémité de l'île. Loin de tout. Enfin, en même temps, qui donc voudrait bien venir dans un coin ou on manque de trébucher tous les deux mètres à cause de ses rochers ? Néon lui-même devait slalomer sous l'eau entre ces blocs qui bouchaient le passage. Si on y ajoutait aussi le vent frais et le sable, on ne pouvait que se douter qu'ils n'étaient pas en train de passer le meilleur moment de leur vie. Mais cela ne dérangeait pas Léandre, c'est tout juste s'il y faisait attention. Jusqu'à ce que Néon s'arrête. Sans prévenir. « Je pourrais savoir ce que tu fais ? ». Pour toute réponse, l'intéressé resta à le fixer, l'air tout joyeux. Ce petit air qui voulait bien dire qu'il avait vraiment une non-envie de poursuivre l'escapade, mais qu'il avait juste envie de le dire avec gentillesse. Léandre poussa un léger soupir, lançant un dernier regard vers la falaise devant eux. « Eh bien on reste-là... ». Non, très franchement, il aurait largement préféré continuer, et il aurait pu. Rien ne l'en empêchait après tout. Rien, sauf ce capricieux Ecayon qui le fixait de ses deux yeux, plongeant parfois sous l'eau pour remonter illico.

Bien, et du coup, ce petit épisode de pur calme, on il n’y avait que Néon qui jouait gentiment avec ses vagues, eh bien, il n’aura pas duré bien longtemps. Ben oui, il faut qu’un bel Onix décide qu’il était l’heure de se réveiller maintenant. Un Onix sur une plage, franchement on aura tout vu… Il ne doit pas être comme les autres celui-là ; certes, y a de la caillasse, mais de là à faire sa vie dans le coin. Léandre soupira et se retourna vers Néon qui barbotait tout en surveillant cet Onix de l’œil. « Bon, si jamais il s’approche trop, Pistolet à O. ». Clairement, on n’allait pas chercher à se compliquer la vie. S’il restait loin, tant mieux pour lui, autrement, Néon savait quoi faire et comment bien le faire. De toute façon, Néon savait toujours bien faire ce genre d’attaque, ce n’était pas comme s’il ne s’entraînait pas quotidiennement sur Léandre quand ce dernier l’exaspérait un peu trop. Et puis, bien entendu que ce serpent de pierre s’approcha – ça aurait été trop beau s’il n’était pas venu – et pour autant Néon ne fit rien. Mais ce truc de roche-là, ce n’était pas vraiment le truc le plus inoffensif du monde. C’était plus le truc qui se vexait pour un rien, et qui, par Lugia, était ultra menaçant quand même. « T’attends quoi ? Qu’il se mette à pleuvoir des Canarticho ? ». L’air visiblement blasé, Néon regarda Léandre, avant de s’exécuter. On aurait juste dit qu’il attendait une réflexion de la part de son dresseur avant de s’exécuter. Clairement, comme à chaque fois.

Bon, alors, ce grand Onix s’attaqua en premier en Néon. C’était… Ridicule. Franchement. Néon devait être quoi… Quinze fois plus petit que ce serpent ? Ouais, sans doute. Clairement, on pouvait bien se demander comment ça allait se terminer pour ce dernier. Enfin, il n’eut pas l’air de trop en souffrir hein. Puisque l’attaque du poisson fit fuir ce tas de cailloux ambulant. C’est qu’il avait de la puissance ce poisson. Et il en était fier. Parce qu’il revient vers Léandre, tout joyeux. « Tu te débrouilles… Bien. ». Quoi ? Non, ce n’était pas ce que Néon voulait entendre, il fit la moue. « Quoi ? ». Si Néon en avait été capable, il aurait probablement poussé un long soupir. Mais bon, on se satisfaisait de ce qu’on pouvait, hein. Et puis de toute façon, le temps s’assombrissait, bref, on n’allait pas s’amuser à rester ici bien longtemps. Léandre rappela Néon à lui, et il se dirigea vers Sakai, histoire de trouver refuge…