« hold on while we weather the storm»

ARTHUR & CYNTHIA | GLACIER DE SAKAI

Sombre idiot, un chemisier tout neuf ! La glace s'étale et gèle le ventre de Cynthia, elle serre les deux. Nom d'Arceus, qui l'a foutue dans cette galère ? Et dire que, de base, c'était juste pour passer le temps. On lui avait venté les mérites du glacier de Sakai et une fois sur place, elle s'était bien rendu compte qu'on cherchait juste à faire un coup de pub. Que l'info avait parcouru les réseaux sociaux. Cynthia au glacier à 16h, manquez surtout pas ça ! Elle avait l'impression d'être une bête traquée par des chasseurs parfois. Et ça l'agaçait, genre. Vraiment beaucoup. Alors elle avait envoyé bouler tout ceux qui étaient venu lui parler et n'arrivait même pas à manger cette glace immonde qui était censée être à la baie Ceriz mais qui, au final, n'en avait que la couleur. Elle n'était pas bien difficile, mais il fallait avouer que c'était absolument immonde. Et là, y avait cet hurluberlu qui lui était rentré dedans, projetant la bouillie gelée insipide directement sur ses vêtements. Bien. Une bonne journée de gâchée. Décidément, elle les accumulait.

« Je devrais vivre dans une grotte. » Marmonna-t-elle d'une façon à peine audible avant de relever les yeux vers l'homme qui s'excusait déjà. Et là. Bim. « Oh. » Non seulement son visage lui disait quelque chose, mais il fallait avouer qu'il émanait un certain charisme de cet étrange personnage. Charisme bientôt brisé par l'image de lui en train de lui écraser son cornet de glace sur la poitrine. Enfin. Bref, passons les détails. D'où il sort celui-là ?, songea Cynthia en haussant lentement un sourcil. Elle n'avait rien écouté. Il l'avait même relevée, elle n'avait qu'à peine eu le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait. Oh dieu, Cyn', tu commences à te faire trop vieille pour tout ça. Elle le gratifia d'un sourire réflexe avant de plisser les yeux. Définitivement, son visage de lui était pas inconnu, mais elle était incapable de le replacer dans le bon contexte. Enfin, il ne lui avait pas demandé de poser pour une photo, alors elle s'en trouvait forte aise. « Quoi ? » Répondit-elle un peu machinalement avant de sourire plus franchement, puis d'échapper un léger rire, cristallin, délicieux. Le genre de rire qu'on entend pas tous les jours. « Ah ! Non, non, c'est en grande partie ma faute aussi. Ces touristes me rendent dingue, je vais certainement en égorger un. » Oh dieu, faites qu'il ne note pas la remarque. Si ça se retrouve dans les journaux, Rochard va me tomber dessus avec un "pas d'apologie du meurtre, blablabla" M. Parfait, tsss. Elle soupire faiblement avant de baisser les yeux vers son chemisier, hé bien, elle a une nouvelle raison pour crever de froid, génial. « Pitié, on peut pas prendre un café serré, ce truc était insipide, il est mieux sur ce chemisier que n'importe où dans mon corps. » Je n'ai pas dis ça. Je n'ai pas dis ça. Pourquoi j'ai dis ça... Elle esquisse un sourire qui se veut innocent, il ne l'est pas, bien sûr qu'elle y a pensé. Parfois elle regrette de ne plus avoir Peter pour lui sauter dessus toutes les semaines, histoire de se défouler un peu. Ah oui, c'est vrai que c'est un meurtrier de pokémon et qu'elle le déteste. Elle avait presque oublié ce détail.

Alors qu'elle lance un nouveau sourire à l'inconnu, elle jette un regard à l'extérieur, aux individus qui se pressent dans la foule, contre la vitre, pour la fixer comme un poisson dans un bocal. Bon. « Si vous trouvez un moyen de me sortir de cet endroit discrètement, je vous suis redevable d'un bon café noir, ou autre. » Ou de ce qu'il te plaira si t'en demandes pas trop beau brun. Cette pensée lui arrache un léger sourire, la dernière fois qu'elle a dit ça à quelqu'un, il lui a demandé sa place de maître, oui, fallait pas penser que le charisme faisait tout, la réputation jouait aussi...

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BIM. Tauros ultralaser, ça aurait pu être le surnom de ce type. Il est malade ?!, songea honnêtement Cynthia alors que l'inconnu l'avait attrapé à la taille pour la jeter sur son épaule comme une poupée de chiffon. Les gens dehors n'avaient pas vraiment su comment réagir, si elle était en train de se faire enlever ou autre, elle espérait surtout qu'un agent Jenny ne lui tombe pas dessus pour lui poser des questions. Alors qu'il se met à hurler sur les touristes en les repoussant, Cynthia valide son hypothèse. Il est sans doute malade. Quelque part, au fond d'elle, elle trouve l'expérience amusante. Après tout, elle est toujours à soutenir à sa grand-mère qui veut la voir mariée que les vrais hommes n'existent plus et qu'ils n'ont que de la parlotte. Au moins, agissait avant de réfléchir. Peut-être même sans réfléchir du tout. Certainement.

Enfin, lorsqu'il la reposa à terre, elle se stabilisa rapidement, un peu sonnée par ce qui venait de se passer, elle releva les yeux pour le toiser, un peu sceptique. C'était vraiment arrivé. C'était pas juste dans sa tête. Nom d'un Keunotor à trois pattes, il lui manque une case ! Elle souffla un bon coup avant de finalement éclater de rire. Il était dingue, mais elle appréciait son style de jeu. Ça lui rappelait la ligue, un peu, les challengers complètement délurés qui arrivaient jusqu'à elle et qui -même s'ils se faisaient écraser- avaient au moins la prétention de l'impressionner. Il l'avait impressionnée, au moins, il avait toute son attention à présent. Elle l'écoute se présenter avant de pencher la tête sur le côté. Arthur. Un prénom qui lui est familier, mais il peut y en avoir des centaines, alors elle ne s'attarde pas vraiment là-dessus. Elle tend la main vers lui avec un large sourire.

« Cynthia, maîtresse de la ligue de Sinnoh, enchantée. » On met les points sur les i tout de suite, comme ça on est tranquilles, songe-t-elle. C'est une forme de test, s'il ne fuit pas ou ne se met pas à se comporter bizarrement, son estime de lui augmentera. Voyant qu'il ne réagit qu'à moitié, elle saisit sa main et la serre dans la sienne franchement. « Hé bien, au moins on peut dire que la technique était originale, on ne m'a jamais sortie d'un pétrin pareil de cette façon-là. La méthode Arthur. » A nouveau elle le gratifie d'un sourire, elle ne saura expliquer pourquoi, mais elle l'aime bien. Il dégage le charisme qu'elle apprécie, et semble vivre les choses à fond, une grande qualité à ses yeux : la passion. « Vous les avez terrorisés, c'est certain, mais je doute revenir ici, si c'est pour manger ça, non merci. » Cynthia n'a pas vraiment des goûts de luxe, en fait elle se contente plutôt des petites choses -et de la cuisine de Narcisse- mais là, il ne faut pas déconner non plus. « Je vous dois un service après ça ! » Elle échappe un nouveau rire léger avant de jeter un œil derrière eux, oh non, des touristes approchent dans leur direction, elle attrape le bras d'Arthur et l'attire un peu plus loin, marchant rapidement. « Bon, allons nous en d'ici avant qu'ils ne débarquent avec la police ! Une idée d'un petit endroit sympa pour discuter ? » Voilà qu'elle en est déjà aux propositions, elle ne perd pas son temps, on dirait. Mais honnêtement, pour une fois qu'elle se trouve plutôt bien avec quelqu'un de totalement inconnu qui ne la fait pas flipper, alors elle veut foncer. Si elle savait...

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Mon dieu, c'est la version moderne du prince Charmant ? Genre avec un kit personnalité et charisme ?, songe-t-elle en fixant l'étrange personnage qui l'attire un peu plus loin entre les ruelles. Il faut dire quelque chose, c'est que depuis qu'elle à Miranoir, elle traîne souvent les petites ruelles, tantôt avec Narcisse, maintenant avec cet Arthur... Longue. Virée. En mer. Elle ignorait pourquoi mais toutes les petites allusions qu'il faisait lui étaient familières. Était-ce Pierre qui lui avait parlé de quelqu'un dans ce genre ? En fait, Pierre parlait tellement qu'elle n'écoutait rien, la plupart du temps. Alors difficile de dire. Elle pencha la tête en se serrant contre le mur, un léger sourire aux lèvres, ils étaient comme deux enfants pris la main dans le sac en train de voler des bonbons dans une boulangerie. Mon dieu. « T'es malade, si on sort d'ici on est cuits. Ils sont capables de te harceler, simplement parce que tu m'as parlé, tu sais ? J'étais tranquille à Célestia, au moins... » Elle soupire faiblement avant de relever les yeux pour lui jeter un regard puis se penche au coin du mur pour observer si les autres clampins se ramènent, pour l'instant ça semble tout ce qu'il y a de plus calme.

« En vérité... Il y a un endroit tranquille, que tu pourrais certainement apprécier. Viens. » Elle attrape son poignet entre ses doigts fins et le tire le long des petites rues étroites de Sakai. Voilà une ville qu'elle connait par coeur et qu'elle aime tout particulièrement. Vraiment. Elle y passe des journées et la plupart du temps c'est assez calme. Au final, elle l'amène près de sortie de la ville, ou de l'entrée, peu importe. Mais à l'endroit où on a une merveilleuse vue sur toute la ville, mais surtout on voit l'océan déchaîné. En contrebas on peut voir le campement à propos duquel elle a déjà lu des dizaines d'histoires. Elle garde son poignet entre ses doigts avant de sourire. « La ville d'un côté, la nature de l'autre. » C'est exactement ça, une barrière de neige protège la ville du monde extérieur, à moins que ça ne soit l'inverse. Et en haut de cette barrière où ils se tiennent, l'air iodé chatouille leurs narines et le vent frappe leurs visages. « Cette île a quelque chose de mystique, j'en suis sûre. »

Mystique. Voilà qu'elle reprend ce regard étrange, inquiet, envieux. Certainement le même que celui d'Arthur quand il évoque l'océan. Les légendes, la mythologie, ça a toujours été sa grande motivation, sa passion. « Une île n'émerge pas de l'océan du jour au lendemain comme ça... », murmure-t-elle plus pour elle même que pour lui. Elle sait qu'il est capable de comprendre ce qu'elle ressent, cette espèce d'appréhension. Est-ce qu'une île qui émerge si vite peut aussi s'immerger aussi vite ? Il y aurait certainement des signes avant-coureur. Mais l'idée la met dans une espèce d'inquiétude qu'elle a du mal à dissimuler puis... La tâche sur son chemisier attire son oeil. « Ah. C'est vrai que tu me dois un nouveau chemisier. » Elle lui jette un regard avant de le relâcher finalement, affichant un léger sourire puis elle se penche, attrape un peu de neige par terre puis lui écrase en plein visage. Comme ça. « Je pense qu'on peut dire qu'on est quittes. Maintenant. » Ça, tu l'avais pas vu venir. Ose dire le contraire. Elle affiche un sourire fier en le regardant légèrement de haut. Cynthia peut être une vraie gamine quand elle s'y met, on la pardonne.

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Tu me fais penser à... Elle plisse les yeux en se ramassant de la neige en plein visage. Sérieusement ? Bon, elle ne peut pas vraiment lui jeter la pierre, mais elle s'attendait presque à ce qu'il se comporte davantage comme un adulte. Au fond, il lui faisait penser à Peter. Il y avait cette espèce d'alchimie entre eux qui passait atrocement bien. Trop bien. Mais il fallait dire que ça ne semblait pas effrayer Cynthia qui se prenait au jeu sans aucun soucis. D'un autre côté, elle n'était pas vraiment du genre à avoir peur pour elle, elle savait se défendre et n'avait rien à prouver. En tout cas, c'est ce qu'elle pensait.

« Sérieusement Arthur ? », gromelle-t-elle alors qu'elle nettoie à peu près son visage de la neige qui s'est incrusté dessus. Non mais oh. Déjà qu'elle était trempée par la glace à 90% constituée d'eau, voilà qu'il aggravait son cas. Bon, elle avait commencé, mais quand bien même ! Elle plisse les yeux en échappant de peu à la dernière vague de neige dans sa face. « OH ! » Au moins, Cynthia a des réflexes, il faut bien avoir quelque chose... Alors dans un mouvement, elle attrape un peu de neige puis se jette sur lui -littéralement- pour lui barbouiller le visage. Sauf que. Elle sous-estime le déséquilibre qu'elle a créé. Et, inévitablement... Elle le fait tomber, échappant un léger cri de surprise. Non seulement ils dévalent la pente enneigée mais lorsqu'elle réalise qu'elle est à moitié sur lui, pleine de neige, elle réalise. Il lui fait vraiment trop penser à Peter, cette passion, cette fougue. L'espace d'un instant, elle songe que si elle avait quelques années de moins... Non mais. En fait non. Non. Non.

Il faut rattraper la situation, elle devient critique. Mais il faut aussi avouer qu'un peu de critique, parfois, ça ne fait pas vraiment de mal. Elle esquisse un sourire en chassant quelques mèches de cheveux de son visage, ne prenant pas vraiment la peine de se relever. « Au moins, maintenant on se confond dans le décor, ils ne nous trouverons jamais. » Naturellement, elle est frigorifiée et trempée, mais bon. Il y a un prix à payer pour tout. « Tu sais quoi, Arthur ? Je pense que Dialga est lié à l'apparition de cette île. » Elle aurait pu sortir n'importe quoi dans cette situation, mais parler mythologie, c'est excitant. Elle croise les bras contre son torse, posant son menton dessus. « Qu'est-ce que tu en penses ? C'est logique, quand on y réfléchit, il y a de nombreux artefacts ici qui laissent penser que des hommes ont déjà habité Miranoir. » Elle esquisse un large sourire en le toisant, jetant ensuite un regard vers le haut de la colline, définitivement, personne ne viendrait les chercher ici, il ne faut pas être stupide non plus.

« Au final, Kyogre et Groudon pourraient être aussi liés, mais quand on réfléchit un peu, ça semble beaucoup trop facile. La vie semble absolument vouloir exister sur cette île, mais pas trop leur genre. » Elle n'a rien contre ces légendes là, elle en a longtemps parlé avec Pierre -elle l'a surtout longtemps écouté parler pour être honnête- et il semble qu'ils créent et détruisent, mais qu'ils ne ramènent pas à la vie des îles englouties. A moins que Miranoir n'ait jamais été engloutie. Dans ce monde, on peut s'attendre à tout...

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A quoi tu joues, Cynthia ?, songe-t-elle lorsqu'elle sent ses mains entourer sa taille. Arthur, Arthur... Je ne sais rien de toi, et c'est certainement ça qui lui plait. Le fait de ne rien savoir, de pouvoir tout tenter. Il faut dire que ça fait une éternité qu'elle ne s'est pas sentie aussi en vie, et ce n'est pas peu dire. Elle l'écoute parler, il est d'accord à propos de Kyogre et Groudon, c'est bien. Il semble s'y connaître un peu, évidemment, ça l'intrigue, mais dix milles choses lui viennent en tête alors qu'ils discutent et une minorité d'éléments sont en rapport avec les légendaires. Il fait écho à tellement de souvenirs. Tellement de flashs qui la transpercent, en plein cœur. Ses lèvres qui caressent sa peau, son obstination à lui soutirer des soupirs, quoi qu'il en coûte, et... Ah. Pourquoi est-elle venue ici ? Hm. Soudainement, c'est comme si sa tête pesait une tonne, peut-être que tout ce qui y traîne a décidé d'avoir un poids, maintenant. Foutue journée. Elle pose la joue contre l'épaule d'Arthur et soupire faiblement. Cynthia est sans gêne, marre d'être une lady. Marre de plaire au public, de remplir les quotas. Elle a gagné sa place à la loyale, pourquoi ne pourrait-elle pas être ce qu'elle a envie d'être ? Le problème quand les flashs se braquent sur vous, c'est que, soudainement, il n'y a plus un seul coin d'ombre pour se retirer. Pendant ces quelques instants, Arthur est son coin d'ombre et à présent, elle a envie de lui parler à cœur ouvert, de tout lui balancer, même si elle n'a rien dit, à ses amis les plus proches. C'est peut-être justement parce qu'il est un quasi inconnu qu'elle veut se confier. Elle n'en sait rien.

« En fait. Si. » Commence-t-elle par murmurer avant de se redresser à peine, posant sa tête sur sa main, pour pouvoir observer le visage d'Arthur et sourire légèrement. « J'ai fuis une relation désastreuse et le décès imminent de celle qui m'a élevée. » Elle ne mentionne pas Carchacrok mais s'il ne tenait qu'à elle, ce serait lui qu'elle considérait comme l'unique raison de son départ. Et pourtant. Pourtant les souvenirs sont encore présents, doux à son cœur, et elle refuse de les associer à son décès. Aux dernières images qu'elle a de lui. L'espace d'une seconde, son regard redevient joueur, elle sait qu'ils ne resteront pas éternellement étendus dans la neige, mais... Elle baisse légèrement le son alors que son sourire se fait plus fin. « Tu n'as pas vraiment l'air de regretter mon sauvetage, Arthur... » Elle va pour ajouter autre chose mais quelques voix lointaine la font se redresser soudainement, cherchant à en connaître la provenance. « Fausse alerte. » Murmure-t-elle tout bas, avant de remarquer qu'en se redressant, leur position devient de plus en plus suggestive, elle à califourchon sur lui, comme ça. Le pire, c'est que ça la fait sourire. Que ça l'amuse. « Si nous n'étions pas étalés dans la neige, tu m'aurais sans doute donné chaud. » Elle échappe un léger rire en le fixant. La balle est dans ton camp, Pirate.

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Et là, les choses ne vont qu'en s'aggravant. Elle n'en espérait pas autant de lui. Ou peut-être que si. A vrai dire elle n'arrive plus vraiment à y réfléchir, c'est l'instinct qui prime et là, ça n'a rien d'un instinct de conservation, auquel cas elle aurait fuit le plus vite possible. L'idée émerge dans sa tête, lentement. Beaucoup de références. Arthur. Sa connaissance spéciale des deux légendaires. Elle veut se tromper mais son inconscient sait quand il a raison, et il sait presser là où ça fait mal. C'est pas possible, songe-t-elle. Pourtant, elle sait qu'elle n'est pas vraiment du genre à psychoter pour rien, elle sait que ça, ce n'est pas elle. Alors si l'idée vient, c'est certainement qu'elle est juste. Malgré tout, elle ne peut s'empêcher de vouloir pousser encore un peu plus loin. Il n'a pas l'air de la mettre en danger et elle n'a pas nécessairement à s'inquiéter. Quoi, tous les méchants ne sont pas comme Hélio, ils ne veulent pas tous détruire le monde et l'unique dieu, non ? Parce que dans l'instant, elle a du mal à voir Arthur comme étant du mauvais côté. A vrai dire, elle n'en sait rien et elle n'a vraiment pas envie de savoir.

Elle suit du regard ses mains sur son corps, il ne la repoussera donc jamais ? Elle n'a aucune limite avec lui ? Parce que Cynthia n'est pas certaine d'avoir elle-même des limites, alors ça risque de tourner à... Oh. la façon dont il plonge son regard dans le sien, cette étincelle-là, elle l'a déjà vu. Il y a une éternité, il lui semble. « Mhn. » Elle garde son regard ancré dans le sien avant de sourire furtivement. Est-ce qu'il sait qu'elle sait, maintenant ? Elle a joué carte sur table, peut-être aurait-il dû en faire pareil. Est-ce qu'il voulait avoir le dessus ? Parce que jusqu'ici, elle a l'impression de dominer la situation. « Arthur... », murmure-t-elle alors qu'elle se redresse légèrement. Elle pose son index sous son menton pour le relever un peu, son regard plongé dans le sien. « Dis moi, est-ce que tu sais vraiment ce que tu cherches ? », elle murmure, près de ses lèvres, son sourire ne l'ayant pas quittée. Est-ce qu'elle-même le sait ? Peut-être. Peut-être pas. Au fond, ça dépend de comment on prend la question, à vrai dire.

Bien sûr, la chaleur monte et ce n'est pas juste parce qu'il lui frotte le dos. Elle échappe un faible soupir avant de rire à nouveau, s'humidifiant légèrement les lèvres. Elle attend une réponse. Une réaction. Quelque chose. Pour le coup, en fait, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle attend. Finalement, elle passe ses bras autour de la nuque d'Arthur, et répond à son étreinte. La situation est spéciale, évidemment, Cynthia n'enlace pas n'importe qui dans la neige, comme ça, d'autant plus quand elle soupçonne la personne d'être le leader d'une organisation criminelle que combat l'un de ses plus proche ami. Mais bon. Pierre peut bien aller voir Giratina si ça lui chante, ça lui est complètement égal dans l'instant. Ça lui est tellement égal, que, tendrement, elle vient frôler les lèvres d'Arthur du bout des siennes avant d'esquisser un énième sourire. Puis elle hausse un sourcil en relevant les yeux vers lui, enfin elle lui susurre, tout bas : « Alors. Tu sais ce que tu veux, maintenant ? »

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Tu avoues, songe Cynthia, il a certainement remarqué son très vague changement de comportement. Il a très certainement remarqué que quelque chose de plus brillait dans ses yeux. Une motivation supplémentaire à le faire craquer. Un challenge. Et visiblement, c'est partagé. Lorsqu'il l'étreint, à nouveau, elle sent venir la suite. Comme une partie d'échec. Mais, l'odeur iodée qui émane de lui l'hypnotise encore, il est bien pire qu'une sirène, mais dans quelles abîmes compte-il l'entraîner ? Elle ignore si elle veut le savoir. Elle ignore si elle veut craquer, si elle veut résister. Ses pensées sont décousues, en pièce, désordonnées, elle ne sait pas quoi en penser. Il joue avec des cordes sensibles, le goût de ses souvenirs. En l'espace d'un instant, elle a l'impression de saisir l'essence même de ce qu'il est mais. Mais... Elle est quasiment sûre que Pierre l'a décrit comme un criminel dangereux. Elle est quasiment sûre de connaître ses motivations. Kyogre. L'océan. La dévastation. Alors. Est-ce pour ça qu'il est sur cette île ? Est-ce pour l'immerger à nouveau ? Au fond, ça lui donne envie de sourire car une partie d'elle se dit que cette île n'aura besoin de personne pour ça. Soit elle s'immergera seule, soit personne ne pourra jamais la détruire. C'est un Altantide retrouvé, mais personne n'arrive à le voir. Tous préoccupés par une destination de vacances ou des artefacts sans queue ni tête.

La neige froide humidifie sa peau car, oui, la chaleur de sa peau se ressent clairement à travers ses vêtements. Il l'enivre, lui fait perdre la tête ? Pourtant, elle se sent toujours en pleine possession de ses mouvements. Ou presque. Ses doigts qui caressent sa joue l'attendrissent. C'est juste un jeu, n'est-ce pas, Arthur ? Mais des pensées traversent celle qui s'imposent, des pensées sérieuses. Arthur peut être un bon allié, si on sait le maîtriser. Bien sûr, personne n'approuverait jamais ça, mais elle en est certaine. Elle a cette peur au ventre qu'Hélio réapparaisse et elle sait que s'il le fait, ce sera ici. Et. Lorsque ça arrivera, si ça arrive, elle veut être assurée de faire front. Un front comme la team Aqua peut s'avérer efficace. Personne ne veut voir son monde détruit, non ? Ils veulent le changer, pas le détruire. Ils ne peuvent qu'y gagner au change. La pensée chatouille son esprit, encore, jusqu'à ce que, finalement, il approche à nouveau. Il veut la voir craquer. En temps normal, ce serait mal la connaître mais... Ces temps n'ont rien de normal, justement. Et. D'une certaine façon, c'est un pacte qu'elle veut signer, reste à savoir lequel des deux joue le rôle du diable. Alors oui, elle ferme les yeux, elle approche puis, enfin, elle vient goûter ses lèvres comme un fruit interdit, donnant une nouvelle dimension à leur liaison, passant le point de non-retour. Électrisante sensation.

Leurs corps s'enlacent, s'emprisonnent. La main de la blonde, dans sa nuque, remonte dans ses cheveux tendrement, et pendant un instant, elle oublie tout. Tout ce qui lui colle à la peau comme une maladie incurable. Toute cette douleur. Toute cette rage. Cette tristesse. Toutes ces malédictions qui semblent s'accumuler. Oui, Arthur, tu peux te vanter de me faire ça. De me faire oublier. Mais la réalité s'impose, à nouveau, comme l'épée de Damoclès au dessus de son épaule. Elle dérive ses lèvres vermeilles contre sa joue, puis contre son oreille. Elle soupire faiblement, sa joue contre la sienne. La vérité. C'est qu'elle ne veut pas que ça s'arrête. Pour rien au monde. Mais. Elle rouvre les yeux. Et le monde est encore là. Il n'a pas changé. « Arthur... », murmure-t-elle faiblement. « Si je te proposais quelque chose qui pourrait servir tes intérêts et te faire briller, tu accepterais ? », lui susurre-t-elle à l'oreille. C'est certainement elle le diable, à présent. C'est ce qu'elle est devenue.

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Allongée dans la neige, elle a le temps de réfléchir. Elle a le temps d'admirer l'homme qui l'observe, elle voit la grandeur sur son visage, la carrure d'un leader, ceux qu'elle déteste tant mais... Au fond, les leaders de team et les Maîtres se ressemblent. Ils veulent le meilleur, l'excellence, pas du même côté, il en convient mais... Au fond, est-ce vraiment différent ? Elle l'a pas peur d'Arthur, peut-être qu'elle est comme un Papilusion qui joue avec du feu ? Elle n'en sait rien. Sa peur est ailleurs, son désir est ici. Tourmenté, cependant. Elle se redresse légèrement, sur les coudes, le dévisageant un long moment avant de pencher la tête sur le côté. « A vrai dire, l'idée ne m'avait pas traversé l'esprit avant de t'embrasser. » Il délie les langues, et les esprits ? Elle se relève, lentement, et époussette la neige sur son manteau, calmement. Enfin, elle vient lui faire face, l'observer au fond des yeux. « Je ne cherche pas à te faire du chantage, si toute fois c'est ce que tu penses. » Oh dieu, elle n'est pas prête à s'abaisser au chantage, voyons. Ce n'est pas son genre.

« En réalité. Je te demande ton aide, Arthur. » Murmure-t-elle lentement, fixant la neige distraitement. L'inquiétude se lit sur son visage, elle est si grande qu'elle a bien du mal à la dissimuler. Elle se frotte légèrement le bras, elle ne cherche pas à volontairement montrer ses faiblesses, à vrai dire, elle s'en contrefiche. « Je sais que la team Galaxie cherche à se reformer ici. Aide moi à les contrer. » Ce n'est pas un ordre, plus une supplication. Elle relève les yeux vers lui, elle est sérieuse. Tout le monde connait les agissement d'Hélio, tout le monde connait son nom, le futur dieu. Il veut détruire l'univers, en recréer un. Il n'y a que lui que ça sert, voyons. Elle passe une main dans ses cheveux et, involontairement, contre ses lèvres, caressant le souvenir de son baiser. « En échange... Je brouillerais les pistes. Pierre te cherche, tu le sais, je suppose ? » Elle plonge son regard dans le sien avant de sourire furtivement, tendrement. « Vous êtes certainement en train de vous reformer. Vous êtes vulnérables. Mais la team Galaxie l'est aussi et je veux éradiquer la menace à sa source. » Elle sait que personne n'approuverait ce qu'elle vient de dire, à la ligue. Que personne à Sinnoh n'accepterait ses méthodes et certainement pas à Hoenn non plus, ce n'est pas Monsieur Parfait qui dirait cela. Mais. Mais Cynthia ne veut pas s'avouer vaincue. Elle approche à nouveau, son visage à quelques centimètres du sien, son regard ancré dans le sien, fixe, droit, sérieux. « Je suis une femme de parole, Arthur. Vous avez besoin de temps, et du temps, je peux t'en fournir. »

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Elle ne pensait pas que les choses seraient si faciles avec Arthur. A vrai dire, elle est plutôt agréablement surprise. Visiblement, il a la tête sur les épaules et sait prendre les bonnes décisions. Peut-être qu'elle pourrait minimiser la casse, pour toute sa troupe de joyeux malfaiteurs. Après tout, ils n'ont pas vraiment l'air inquiétants, à ses yeux. Qu'est-ce qu'ils cherchent à faire ? Immerger Miranoir ? C'est pas comme si on pouvait appuyer sur un bouton et la laisser couler. Non, pour ça elle est tranquille, elle en est persuadée. Cependant, ils peuvent être un allié de choix. De poids, aussi. Après tous, il est possible qu'ils soient nombreux, elle n'en sait rien. Mais il a l'air assez assuré pour que ce soit le cas. Quelque chose la chiffonne. Il veut qu'elle ne reste pas dans ses pattes pour ce qui est de Pierre ? Oh mais. Elle adore ce dernier, mais elle donnerait volontiers les armes pour les voir se battre. Après tout, personne n'a jamais vu l'issue de leur combat, non ? Au moins, entre elle et Hélio, c'était clair, mais elle ne veut pas dire ça pour se vanter, bien sûr...

Toute fois, alors qu'il s'éloigne, elle approche. C'est stupide mais. Comment la contactera-t-il ? Il pense la retrouver. Comme ça ? Cynthia se cache presque. Il ne faut pas exagérer mais s'il pense qu'il peut lui tomber dessus à n'importe quel moment, il se fourvoie clairement. Elle lui jette un regard avant de sourire légèrement, passant près de lui. « Si tu as des informations. Retrouve moi à l'hôtel de Waurlhaul. Je loge dans la 39, au troisième étage, l'escalier extérieur y conduit directement. Plutôt le soir où dans la nuit. » Elle le gratifie d'un sourire, bien sûr, ça sonne comme un piège mais elle n'a aucune raison de lui en tendre un. Elle dépose un baiser furtif contre sa joue, ils ont déjà brisé la glace, après tout, puis recule en le gratifiant d'un signe de la main presque amical.

Finalement, elle extirpe Majora de sa pokeball et la laisse se poser sur son épaule, partant en direction des reliefs. Elle a encore beaucoup de choses à voir dans ce coin, avant de rentrer. Mais elle n'oubliera pas qu'ils ont un accord, et qu'il lui doit des vêtements neufs. Sérieusement, quelle idée de venir manger une glace dans ce coin horrible ? C'est certain, elle ne recommencera pas. Remarquez... Si tous les leaders d'organisations criminelles décident de passer par là, ça pourrait être intéressant d'avoir un QG dans le coin. Il faudrait peut-être qu'elle en parle à Pierre.