Après mon petit séjour chez l'homme vivant dans la forêt, il était temps pour moi et Fayago de repartir à l'aventure. La gourde d'eau remplie, le ventre plein et du repos prit, nous étions en forme pour continuer notre excursion. Je ne me lassais pas de cette forêt aux sublimes feuilles orange. Il faisait frais pour une matinée, la rosée avait déposé son voile humide sur les plantes. Depuis que j'étais partie de Safrania, j'avais plein de décors en tête à reproduire en peinture une fois que j'aurais trouvé une ville plaisante où habiter. Pour le moment, Saprule était ma ville préférée. Aimant les pokémons de type feu en particulier, j'avais l'habitude des grandes chaleurs. Surtout quand mon Hericendre réclamait que je le porte dans ma veste. Son petit corps pelucheux dégageait une grande chaleur. J'avais également passé beaucoup de temps à Cramois'Île qui se situait sur un volcan. Porter des tenues légères, j'adorais. J'appréciais également Paoles ou j'avais put faire la connaissance d'une scientifique.

J'arrivais dans une partie de la forêt qui semblait... Mystique. Presque divine en voyant ces statues en pierres. Un autel était dressé avec ces statues dont j'ignorais leurs significations. Des baies étaient déposées, ainsi que des fleurs. Il y avait même des petits grigris fabriqués à la main. Une bougie dans un réceptacle était éteinte. Je me sentais observée devant cet autel. Par respect, je me mets à genoux puis dépose une fleurs sauvage que j'avais cueillie à la racine un peu plus tôt. Je décide de la replanter à côté de l'autel. Puis je prends la bougie et demande à Fayago un petit filet de feu pour l'allumer. Cependant, il renifle le parfum de la bougie puis éternue une flamme. J'ai mal aux mains, mais au moins la bougie est allumée. Je secoue mes mains en grimaçant une fois la bougie déposée puis déclare en me relevant :

— A force de mettre ton nez partout, tu vas finir par chopper un rhume !

Déclarais-je d'un air amusé en reprenant mon chemin. Alors que nous arrivions vers la fin de la forêt, j'entends des sons graves. Je marche dans les hautes herbes, Fayago sur mon épaule puis remarque un Bulbizarre dans une situation peu commune mais surtout révoltante. Ses lianes étaient emmêlées dans une sorte de filet et l'une de ses pattes entourées d'une cordelette. Je m'approche doucement mais le pokémon semble agressif, ce qui est rationnel.

— N'ais pas peur, je veux juste t'aider... Ca va aller, on va y arriver, d'accord ?

Quelqu'un semblait avoir essayé de le capturer avec un filet ou un piège. Je reste douce dans mes actes et mes paroles. Sauver des pokémons sauvages, j'avais fait cela toute ma vie. J'avais un réel pincement au coeur. Tandis que j'essayais de démêler les lianes du Bulbizarre, je fus surprise de voir Fayago essayer de lui retirer la corde du pieds. Il fut rapidement dégager de la cordelette mais ses lianes étaient vraiment bien emmêlées. Si j'avais réussie à retirer l'une d'elle, l'autre semblait véritablement coincée. Je n'avais pas de couteaux sur moi et user du feu de Hericendre serait douloureux pour le Bulbizarre.

— Ne t'inquiètes pas, on va y arriver. Ne panique pas. Mon dieu mais qui a put faire une chose pareille ?

Dis-je d'un air outré.

C'était aussi dangereux pour le Bulbizarre que pour moi. Il pouvait à tout moment expulser de la poudre dodo ou para-spore. C'était dangereux pour les humains de respirer cela. Fayago essaie de machouiller le filet pour le faire céder. Je ne fis même pas attention à la présence qui arrivait derrière mois. Je sursautais légèrement puis sourit en voyant un homme qui voulait m'aider. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. Lorsqu'il s'approcha avec un couteau suisse, le Bulbizarre émit un grognement menaçant me rendant immobile un moment. Fayago se posta devant le pokémon sauvage puis grogna également sur le ranger. Il semblait clairement engueuler le jeune homme.

— Fayago, arrêtes où je t'envoie dans ta pokéball !

Ce n'était pas le moment qu'il s'emporte lui aussi.

— Je suis désolée. Si vous avez une paire de ciseaux, je pourrais découper le filet.

Déclarais-je gênée et anxieuse. J'essaie à nouveau de calmer le Bulbizarre en posant ma main sur la tête du pokémon.

— Tu ne crains rien, je vais juste couper le filet qui retient ta liane. Après tu pourras gambader, je te le promet.

Quand le garçon me tend les ciseaux, je le remercie puis calme le Bulbizarre en lui parlant doucement et en étant délicate dans mes gestes. Je coupe doucement le filet puis retire la liane et vérifie qu'il n'y a aucune blessures.

— Voilà... C'est terminé...

Dis-je en soufflant mon soulagement. Le pokémon sauvage bouge ses lianes puis les ramènent vers lui et pousse un son semblable à un remerciement. Je souris puis relève le regard vers le jeune homme et lui rend les ciseaux. Le Bulbizarre finit par frotter sa tête contre ma jambe puis disparait dans la nature.

— Merci beaucoup pour votre aide. Je m'appelle Lyra.

Les traits de mon visage pouvaient désormais se détendre, je relève mon regard vers le ranger qui me tend la main pour m'aider à me relever. Oui ce visage mystérieux me dit quelque chose. Je lui souris puis me relevais avec son aide. Une brise tiède balaye mes long cheveux blonds pour tomber en cascade dans ma nuque. Il se nomme donc Kaël. Je regarde au loin la petite ombre qui court se réfugier dans son habitat naturel puis rigole mélodieusement.

— Non, c'est un pokémon sauvage. J'ai longtemps travaillé dans un refuge où les pokémons blessés, abandonnés ou sauvage venaient pour se reposer ou réclamer de l'aide. Ce travail ne me quitte jamais au final.

Déclarais-je d'un air amusé. Fayago grimpe sur mon épaule histoire de surveiller. Si une chose du passé me hantait en plus du Gruikui... C'était les critiques de ma soeur, Louna, qui m'avais le plus blessé. "Je ne contrôlais pas mon pokémon" Comme elle le disait si bien et si souvent. Avant mon départ et durant notre dernière dispute, elle m'avait dit que ce n'était pas moi qui contrôlais Hericendre, mais plutôt lui qui me contrôlais. Elle m'avait dit que je n'irais pas loin avec ce comportement et que Fayago ne serait jamais dressé. Pour moi, mon point de vue du moins, était que je le laissais libre de ses actes et de ses choix. Personne ne peut contrôler un pokémon. Pas même le champion de la ligue. Ils restaient avant tout des animaux sauvages que l'ont pouvaient éduquer et dresser sans vraiment leur enlever leurs natures. Le pokémon de ma sœur qu'elle avait envoyé me charger étant adolescente était une belle preuve de l'humanité. Ce pokémon ne m'aurait pas attaqué s'il n'avait pas été soumis aux ordres de Louna. Elle ne lui avait pas laisser le choix. Je ne prétendais pas être le meilleur éleveur, ni le meilleur dresseur... Mais ma façon d'éduquer Fayago me satisfaisait. Il était mon ami avant d'être mon pokémon. Et pour moi, c'était ce lien le plus important. Mais que pouvait-elle comprendre à cela, Louna ? Elle avait attrapé son premier compagnon en l'affaiblissant de jet de pierres. Elle le domptait pour qu'il lui obéisse au doigt et à l'œil. Ne le laissait pas sortir de sa pokéball hors combat... Où était l'amitié là dedans ? Alors oui, peut être qu'au regard des gens, Fayago était un pokémon impétueux, jaloux. Peut-être mauvais et agressif. Probablement mal éduqué. Mais j'assumais entièrement cette facette de lui. C'était Fayago qui m'avait récupéré à la petite cuillère. Lui qui avait séché mes larmes. Lui qui m'avait apprit à dominer ma peur. Il me protégeait. Et peu importe ce que les gens pouvaient bien dire ou penser. Mon Hericendre était parfait à mes yeux.

— Oh ? C'est vraiment gentil de votre part.

Déclarais-je en souriant, le rose me montant aux joues. Fayago soupira d'un air agacé.

— Je suis profondément désolée pour l'attitude agressive de mon Hericendre. C'est une longue histoire.

Kaël me proposait alors de venir avec lui dans une mission. Ainsi donc il était ranger. Mes yeux brillent d'enthousiasme. J'aimais apporter mon aide, alors si je pouvais aider un ranger, ce serait génial.

— Bien sûre, j'accepte avec grand plaisir ! Vous pouvez me tutoyer si vous voulez.