Tu observes la petite Coupenotte. Elle est à l’affût, à l’affût du moindre bruit, de la moindre trace. Elle chasse, et tu chasses avec elle, tapis dans les bois, tapis dans l'ombre, sous la cime froide des arbres. Parfois, les baies, les racines et autres fruits ne suffisent pas a satisfaire les estomacs. Tu n'es pas un habitué des battus, ni même un fervent amateur de la traque. Seul, la cueillette suffisait... Mais là, il était nécessaire de redoubler d'effort, de mettre de côté ses principes d'hommes – principes que ton amie dragonne n'a de cesse de te reprocher.

La Coupenotte penche son museau en avant, se met a humer l'air, ses naseaux s'agitent sous un tout nouveau parfum. Tu le sens aussi. Ta truffe renifle, capte cette essence, et tes instincts reprennent le dessus. Tes iris bleus s'affinent, tu n'as jamais eu de mal a voir derrière le rideau des noisetiers et autres sycomores. C'est donc sans le moindre doute que tu peux prévoir l'avancé de votre proie. Un Carapuce, rondouillard, trapus de ventre, généreux des cuisses. Derrière vous, le reste du groupe. La Wattouat broute son parterre d'herbe tandis que l'Osselait garde un œil sur bébé Phyllali tout nouveau dans la bande. Lui aussi a besoin de manger...Allez Natural. Tu sais que c'est un sacrifice utile. Pour eux... *grognement de ventre* p-pour toi aussi... La dragonne se tourne vers toi, ses yeux rouges t'effleurent, puis revient sur la foret, sur votre dîner. Il est là. Juste là. Inratable. Silencieusement, tu prend un autre chemin, afin de l'encercler, de lui empêcher toute retraite. Tu suintes la clairière, évite les chemins, prend large. La Coupenotte avait insisté avant de commencer. C'était à toi de donner le coup fatal. Elle disait que ça te ramènerait à la raison, que ça te ferait oublier ton penchant pour les illusions et surtout ce rêve irréalisable qu'était de devenir humain...

Tu prends les devant, tu accélères le pas. Tu fend les bois en quelques sauts seulement. Vifs, tu éventres littéralement buissons et autres branches gênantes jusqu'à atteindre une toute nouvelle clairière. « La ferme toi ! Kappa, tant pis pour toi si tu te fais bouffer par un Tropius. Il va te confondre avec une banane, tu vas rien comprendre à ta vie de Carapuce. » Caché dans l'ombre, griffes grattant la terre, tes oreilles se dressent. Tes yeux se fixe sur la silhouette humaine au milieu de la clairière, proche de l'autel. Carapuce ? Tout se passe vite, très vite. Au loin, une plainte, des cris de pokemon, de tortue. Tu te transforme, tu changes ton apparence, démarrant au quart de tour. Ton corps se mystifie, tes mains perdent griffes et fourrures. Ton museau tombe, tes crocs deviennent dents, mais ta voix ne perd pas de sa portée. Tu grognes, tu rugis. ▬ COUPENOTTE ARRETES ! Tu passes à côté de la demoiselle a qui tu adresses un simple regard, encore marqué de sauvagerie. Tu vois le pokemon eau revenir, et te passer entre les jambes rejoindre sa dresseuse. La dragonne, dans les bois, invisible pour les autres, te fixe avec insistance. Elle fini par sortir, méfiante. Tu reviens vers l'humaine, quelque peu paniqué. ▬ Je... Je suis désolé pour... Tu fixes avec insistance la trace de morsure. … Ça. «  Ne sois pas désolé, je compte encore le manger. » ▬ Non. On ne va pas le manger. Et ton ventre te dit le contraire... Grrblblblggll.
   

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Et dire que tu allais le manger, le dévorer, y planter tes crocs, y faire des trous jusqu'à te repaître, vous repaître de ses entrailles car Arceus sait que vous avez la dalle. Ce n'est jamais facile d'être un pokemon, d'être comme toi, d'être un peu des deux à la fois. Seulement humain d'esprit. Pokemon de corps. La chasse, instinct primitif et vorace qui actuellement te  consume de l’intérieur. De nouveaux grognements d'estomac, répétitif, intense et foutrement bruyant. Tu les ignores... Passant ta langue sur tes lèvres devenus sèche de cette interaction. L'humaine te fixe avec attention et méfiance. Ses yeux se baladent sans gène sur les lignes de ton visage. Elle cherche sans doute le petit quelque chose d'alarmant, qui la fera reculé de peur... mais tu es parfaitement inoffensif. Détendu, seulement un peu ennuyé de cette trace de morsure sur le croupion du Carapuce. La Coupenotte s'est approchée, concentré sur sa proie et sur cette gardienne bipède qu'elle exècre tant. Les humains la rendent malade, et celle là ne fait pas exception. Elle la dévisage, sans remord, sans peur. Elle lui mordrait bien le mollet, à elle aussi, pour goûter. Mais tu lis dans ses pensées. L'intégralité de son corps parle pour elle et tu prends les devants, coupant la possible route entre l'inconnue et ton amie. « Mon Carapuce n'est pas au menu. » ▬ C'est noté. Et c'est dommage. « Alors si tu voulais bien avoir l'extrême obligeance de rappeler ton dragon miniature, ou du moins de l'empêcher d'approcher, ce serait cool. » ▬ Elle ne fera rien. Ne vous inquiétez pas. Elle te tutoie. Tu la vouvoies. Réflexe de prince, de roi, un reste de politesse enseignée depuis ton plus jeune âge. Noblesse exige, c'est un rappel à l'ordre. La familiarité à un prix et tu penses déjà être endetté auprès de cette jeune femme.

Cependant, la dragonne ne l'entend pas de cette oreille. Elle a faim, elle aussi. Peut-être pas autant que toi, mais sa réserve, sa patience est de loin mille fois inférieur a la tienne. Alors elle claque de la mâchoire, pousse quelque grognement plaintif à l'intention de la tortue qui se cache derrière sa dresseuse. «  Tu n'as qu'a mangé l'humaine et je mangerais le froussard. On ne laissera aucu- » ▬ Je t'ai dis non ! En l'état, ta voix perça le calme de la forêt sous la forme d'un rugissement. Le ton autoritaire de ces quelques mots mi sauvage lancés à la Coupenotte la laissèrent boudeuse. ▬ Vas... plutôt chercher les autres... Allez. Tu dus la pousser du bout des mains, pour qu'elle se décide enfin a galoper jusqu'au reste du groupe. Tu la regardes partir, tu la surveilles. Tu n'as pas envie qu'elle monte un petit guets-apens pour satisfaire son égo. Un blessé est déjà bien assez. « Oh et puis. D'où vous sortez comme ça ? » Une question qui te parut bien étrange. Une question qui visiblement, nécessite un petit temps de réflexion. ▬ Hm... Quel début de réponse pertinente. Vraiment. Tu as l'air bien perdu. Qu'est qu'elle voulait dire par « d'où vous sortez ? » Tu te retournes et pointes bêtement une partie de la foret. Pas de buisson en particulier... juste... l'endroit où tu avais bondis magistralement pour stopper la dragonne. ▬ De la foret. Après tout, pas étonnant qu'elle ne t'ai pas entendu venir. Tu t'étais fais particulièrement silencieux durant la traque. Tu avais esquiver brindilles et cailloux avec une extrême vigilance. Sentant le reste de tes compagnons venir vers vous, tu contournes la demoiselle en essayant d'approcher le Carapuce. Tu ne lui adresse qu'un charmant sourire, quelque chose qui lui permettra sans doute de se détendre et lui offre une main amical ainsi qu'un jappement sourd que seul les pokemon peuvent comprendre. Puis voilà la ribambelle qui débarque. L'Osselait en arrière se fait plutôt méfiant qu'en a l'humaine – sous bobards de la Coupenotte – tandis que le petit Phyllali et la Wattouat, s'empressent d'aller renifler l'inconnue.  ▬ Et vous que faites vous ici ? Ce n'est pas... vraiment un endroit adapté pour les hum-... hm, pour quelqu'un qui est seulement accompagné d'un petit pokemon. Vous cherchez quelque chose ? Et tu redresses ton minois d'homme, au même titre que ta carrure. Tu es bien curieux tout à coup et puis... il y quelque chose ici... quelque chose de mysterieux.




   

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