L'APPEL DE LA FORET.

Tu ne sais plus où tu vas, tu ne sais plus qui tu es. Tu airs sans bute, l’esprit brumeux de choses que tu as encore du mal à comprendre. Comme si de rien n’était, comme un simple maux de tête, cette chose dont tu ignores à même le nom c’était emparé de toi et t’avais mise à genoux. Contraint et forcé par des instincts trop primaires, trop violents. Tu n’as jamais été très émotif ou bien réceptif à l’essence des cœurs et des esprits. Tu es relativement vieux pour en distinguer la surface, pour en admettre l’existence, mais tu es aussi versatile qu’un enfant quand il s’agit de l’appliquer. Pourtant quelque chose reste et perdure… Quelque chose qui fait mal. Un soupire parmi le silence, des pas lents, douloureux et une mine sombre, accompagné malgré tout par l’énergie débordante de ton Riolu et de ton Noctali. Icare te manque. Lui, celui que tu as surnommé Atlas, celui qui aujourd’hui se doit de porter le monde sur ses épaules, ton monde, est bien diffèrent de son prédécesseur. Si Icare était devenu comme un frère, comme un fils, il t’avait suivi aveuglement et il s’en était brûlé les ailes. Vous avez été séparés et tu t’es retrouvé seul, sans plus personne pour t’apprendre, sans plus personne pour te comprendre. Tu saisis au fil des jours que ce qui t’arrive n’est pas une maladie, que ce n’est pas une malédiction, qu’il y a quelque chose de plus profond dans tout ça. Mais tout semble si flou et si loin que parfois, tu te sens presque mort, suivant  de manière flasque une piste invisible. Soudainement, dans cette marche interminable, tu cèdes à la fatigue. Tes genoux tremblent et tu te résous à faire une pause. Atlas, fort, parfois froid, se retourne les oreilles frétillantes. Il te regarde, lit en toi comme dans une livre ouvert et se rapproche en marchant, le dos droit. Il sait que tu penses à autre chose, il sait que tu ne lui fais pas encore confiance et pourtant, il vient sans gêne soulever ton bras pour se lover à tes cotés. Il regarde les forêts, la pierre recouverte de mousse et surveille les alentours pendant que tu reprends ton souffle, tandis que Minos se couche à tes pieds.

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L'APPEL DE LA FORET.

Tu es bien trop fatigué pour entendre les bruits d’un buisson frétiller à a peine une dizaine de mètres. C’est plutôt l’ouïe fine de Pan qui t’alerte, quand celui-ci décolle ses oreilles de son crâne pour finir par se redresser, le museau curieux. Pan est nouveau dans l’équipe. Tu ne t’es pas épris de sa superbe robe noir et dorée et il n’a sans doute pas succombé aux bleus de tes yeux. Non, c’est bien plus simple que ça. Il s’est mis à te suivre, d’un naturel déconcertant, et même si tu as mainte fois tenté de lui montrer une profonde ignorance, le pokemon ténèbres n’en a pas démordu et a continuer à te tenir compagnie. Tu ne sais pas si il a eu d’autres dresseurs dans le passé, mais une chose est sûr, il est relativement collant. Il aime les câlins, l’attention et les papouilles – surtout sur les fesses. C’est une boule d’amour étrangement pacifiste qui rechigne toujours à combattre. Un comble pour un dresseur comme toi… mais avec le temps et surtout des récompenses, le Noctali se prête au jeu et t’obéit. Alors que tu es encore dans les vapes, tu tentes de voir au travers de la roche et de la végétation ce qui tiraille l’attention de tes pokemons. Ni une ni deux, comme le vent qui surgit, s’extirpe des branches une boule de poil qui ne t’ai pas inconnue. Si au début tu penses avoir affaire à une espèce similaire – à savoir Zorua – tu remarques bien assez vite que sa bouille te dit quelque chose. Museau dans les airs, son petit air hautain mais courageux sur le minois. Elle te fixe, ignorant les deux autres pokemon à tes cotés et le troisième qui s’invite à la fête. Non, elle ne voit que toi. Elle aboi, piaille, les poils décollés du dos et fini par te sauter dessus. Tu retiens Atlas et Minos d’agir et te lève avec difficulté rattrapant la boule de poils noirs dans tes bras. Elle n’a pas l’air contente. Pas le temps de lui faire un câlin, l’heure n’étant pas aux retrouvailles mais aux disputes de famille. Elle grogne et ouvrant la gueule pour aboyer de nouveau, elle feinte et te mord la main, juste à côté de la cicatrice laissé par Tezca, le Malosse de Karel… Un rappel à l’ordre aux côtés d’un autre… Humpf. Tu grimaces, lâche prise et voilà qu’elle repart à la droite de son partenaire du jour. Elle a tellement grandit… et dire que dans ton esprit, hier encore elle n’était qu’un bébé. En tout cas, elle a l’air de vouloir une chose, se battre. Il était hors de question de la décevoir.

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Midona. Qui aurait-cru que tu la reverrais un jour… En partant de Miranoir tu avais abandonné tout le monde derrière toi à l’exception d’Icare… A bien y penser, en remords maladifs, si tu avais également laissé ton Lucario sur place… peut-être, seulement peut-être, que vous auriez eu l’occasion de vous retrouver.. Tu soupirs, redressant ton menton sur le combat. Minos se la joue support en aidant le bras musclé du duo, Atlas. Il n’aime vraiment pas comprendre celui la… Hm. Encourageant son partenaire le Noctali lui octroie un peu plus de puissance. Ça te fait mal au cœur de voir Midona se faire charger de la sorte, mais elle est aussi là pour te montrer de quoi elle était capable. «  Regarde papa… Regarde ce que je suis devenu pendant ton absence ! Regarde comme je suis forte sans toi ! » Ces mots sont vrais, authentiques et par la même occasion blessants. Ah. Que tu es con.  Tu grimaces quand Atlas frappe, toucher par les sentiments, par ses couinements. Mais elle se relève, forte et même si des larmes coules le long de sa frimousse de renarde, elle reste droite et fier. « Pourquoi… Pourquoi tu es parti… papa… »

▬ Je suis tellement désolé...

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Fierté ou honte, allez savoir. Tu n’es toujours pas remis de tes émotions nouvelles, de ce petit truc sans nom qui te dévore de l’intérieur. Tu espères en guérir un jour, car tu dois bien admettre que ça commence à peser. Tu comprends à peine ce que la Zorua piaille à ton attention car ce n’est pas tant les mots qui te parviennent mais bien une certaine rancœur qu’elle a à ton égard. C’est bien plus fort que tout, ça vous prend aux tripes et toi, grand inhabituel de ce genre de ressentit, tu en es le premier touché, la première victime. Atlas, non pas impassible, mais d’avantage résistant, te lance des regards de soutient, aux iris taillés de force d’esprit. Minos quant à lui se sent obliger de revenir vers toi pour passer entre tes jambes en calinou tout doux et venir à nouveau sur le devant de la scène. « Allez Sir Dresseur. Mettez-y un peu du votre. » Força Atlas dans ton esprit tandis que le Noctali jappa doucement dans ta direction «  Oui humain, soit fort humain. »

La capture réussis t’avait un tant soit peu redonné courage, mais ce n’était pas suffisant. Tu t’avances alors vers la pokeball de Midona que tu libères presque immédiatement pour la laisser venir sur tes épaules – devenue trop grosse pour remonter sur ta tête-. Vous refaites « connaissance » et son premier reflex est de venir déposer sur ton bout de nez, son museau froid, en écho aux bons vieux temps. "Plus jamais tu m'abandonnes." Tu finis par sourire, après plusieurs semaines voir plusieurs mois sans que cela ne se produise et reporte ton attention sur le Grindur que tu préfères ignorer, au plus grand dam d'Atlas qui était prêt à en découdre.

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L'APPEL DE LA FORET.

Midona, blotti dans le creux de ton cou, se repose en ronflements adorables, tandis que tu continues ton expédition en forêt. Tu es venu ici sans raison, sans savoir que cet endroit serait un véritable labirynth. Mais tu n’es pas encore perdu ! Tu peux encore faire demi-tour. Atlas cependant n’est pas de cet avis. Jaloux ? Peut-etre bien. Il rechigne dans son poil bleu et prend les devants pour vous dégoter de nouveaux adversaires. Bien assez vite et avec une facilité qui en serait presque déconcertante, voilà que se pointe deux autres adversaires. Rameutés par la force physique de ton Riolu, tu aperçois un pokemon que tu ne connais pas bien mais qui a l’air particulièrement agressif, tandis que le second, un Gloupti, plus… peureux. Atlas avait la hargne et se mit illico presto en position de combat. «  Allez Sir Dresseur, je ne tiens plus. » Minos quant à lui… découragé par les batailles, traina la patte sous ton ordre. Peut-être prendra-t-il éventuellement gout au combat après un ou deux affrontements.

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L'APPEL DE LA FORET.

Tu n’as pas encore repris le gout du combat. Il a disparu. Il s’est envolé avec la peau de ta main quand tu as brisé la gigantesque vitre de l’aquarium de Roche-Sur-Griffe. Tu ne déteste pourtant pas ça. Tu es juste… devenu neutre à l’idée de te faire dominant, d’être le plus fort… Tant de chose change et toi avec. Mais tu n’es pas non plus déconcentré. Tu restes sage et surtout attentif. Minos, qui n’aime pas du tout se battre s’exécute tout de même et inflige un bon nombre de dégât au Gloupti. Il faut s’attendre à une contrattaque de la part du pokemon poison, alors tu lances un avertissement à ton Noctali. Malheureusement, trop peu habitué au combat, il n’est pas assez vif et se fait empoisonner. Souffrant, il se retourne vers toi, les oreilles basses, les yeux presque larmoyant, t’implorant de le rappeler… Mais tu ne peux pas. Alors tu endures avec lui, sentant au travers de cette chose inexpliquée tous ses sentiments. « Tiens le coup » est tout ce que tu arrives à faire transparaitre. Il te fait confiance. Après tout, quel autre choix à-t-il. Du côté d’Atlas, l’offensive bat son plein. Le Riolu est vif et solide et même avec du sable dans les yeux, il arrive tout de même à toucher sa cible. Le combat ne s’éternisera pas.

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