L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé.
Bon... Aujourd'hui, ça n'est décidément pas mon jour... Non seulement je n'avais pas dormi de la nuit parce que Silver, cet abruti d'Emolga m'avait fait tourner en bourrique en s'échappant de la maison, mais en plus, je m'étais fait bolosser par un Cabriolaine fou appelé "Babe". Comment vous dire que la suite de la journée sentait mauvais ? La meilleure chose que j'aurais pu faire, c'est me recoucher. Mais non. Mon instinct de ranger avait prit le dessus et voilà la raison pour laquelle je me retrouve à courir actuellement pour ma vie sur le chemin volcanique. Skai, ma Passerouge battait des ailes rapidement pour fuir, me piaillant dessus comme si cela allait me faire courir plus vite. « Oui bah j'y travaille ! » Que je lui hurle essoufflée. Ce qu'il y a derrière moi ? Oh rien, un petit troupeau de Rhinocornes en colère ! Et dire qu'un collègue m'avait juste dit qu'il y avait un peu de grabuge sur le chemin volcanique. UN PEU !? Déjà que miss "Babe" m'avait limite dé-fragmenté la tronche en me chargeant, alors je n'imagine même pas me faire écraser sous ces grosses pattes faites de roche. Alors oui, j'aurais pu effectivement prévoir cela et affronter la bande de Rhinocornes avant qu'ils ne chargent... Oui... Si je n'avais pas oublié mon seul pokémon plante à la maison !
Il y a des moments dans la vie comme ça où la poisse te pète à la gueule sans retenues ! Hier j'étais tranquillement posée sur la plage avec Autumn et aujourd'hui, je luttai pour ma survie. Les membres brûlants, je remarque un homme qui marche tranquillement. C'est limite si je ne lui arrache pas le bras en passant près de lui. « Cours ! ». Il ne semble pas réagir, peut-être était-il dans la lune ou je ne sais quoi mais s'il restait sur le chemin, il allait y passer et je ne voulais pas de mort sur la conscience ! Je m'empresse de lui prendre le bras. « Dépêche toi ! ». Oui, le vouvoiement et la politesse est mise de côté dans ces moments là. Skai vole un peu plus loin puis se met à piailler. En arrivant, je comprends. Un creux fait naturellement par la roche offre une sorte d'entaille contre le volcan. Je m'y introduit et attrape l'inconnue à la volée pour le faire entrer. Le petit troupeau continu de charger à la file indienne sur le chemin.
L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine
« Tu pouvais pas trouver un endroit plus … chaleureux ? » Mh. Chaleureux. Accueillant. Peu importe le mot. Deux heures et demi que tu le suivais sans broncher, te contenter de marcher les mains dans les poches à fixer tes pieds sans même regarder ce qui passait autour de toi. Deux heures et demi, avant de lever les yeux pour voir ça ! Un chemin, ou plutôt un espèce de sentier pas très large qui serpente à travers une plaine rocailleuse qui mène droit … à un volcan. Un volcan ! Un cratère en caillou, qui une fois tous les mille ans genre, s'il est de bonne humeur décide de cracher sa lave à droite à gauche histoire de refaire la déco du paysage. Mais qu'est-ce que tu foutais là, hein ? Qu'est-ce qu'il essayait encore de te faire accomplir, ton foutu Pokémon ? Peut-être qu'il voulait ta mort au final. Te pousser dans un trou pour te faire cramer et récupérer ton appart'. « Ho, Pulse. J'te cause tu sais, tourne ton œil par ici. » Mais il s'en fiche. Et tu ne t'en formalise pas plus que ça, parce qu'heureusement tu as l'habitude et puis surtout, tu sais bien qu'insister ne ferait que t'attirer ses foudres, à tous les sens du terme.
Finalement, c'est encore toi qui te résigne. Tu hausses simplement les épaules, inspirant une grosse bouffée d'air qui te fais tousser avant de retourner t'enfermer dans ton silence. Qu'est-ce que tu as à faire de mieux, après tout ? Si tu n'avais pas bouger, tu serais sûrement resté enfermé chez toi, affalé dans ton canapé à ingurgiter un peu trop d'alcool et ce jusqu'à ce que t'endormes, sans doute avec la télé allumée passant en boucle des séries à la noix. Tout un programme. Un programme que tu pourrais répéter chaque jour qu'Arceus fait mais que ton cher Magnéti se fait quotidiennement un plaisir de chambouler en t'envoyer quelques décharges jusqu'à ce que tu obtempères pour bouger ton fessiers et mettre le nez dehors, peu importe que tu n'es rien à y faire ou que ce soit ton foutu jour de congé. Lui, il s'en fou. Il veut juste pas te voir picoler … et tu lâches un soupire lourd de sens rien que d'y penser tandis que tu continues à progresser lentement mais sûrement sur le chemin fait de cendres. « C'est quoi ce bruit bizarre ? » demandes-tu alors, presque soudainement. C'est étrange, c'est comme … un battement. Ou un bourdonnement. Un grondement plutôt. Bref, c'est un bruit et aussitôt, tu places ton regard au loin, sur le volcan tout en continuant d'avancer derrière ton Magnéti. « M'dit pas que ce machin va nous cracher à la g- ... » Mais ta phrase, ta remarque, ton interrogation, peu importe ce que c'était d'ailleurs, tu ne la termines pas. Non. Voilà que tu sens que l'on t’agrippes le bras. « Cours ! » Courir ? Mais pourquoi faire ? Tu plisses alors les yeux, et par réflexe bien sur, tu t'arrêtes là, au beau milieu du chemin. C'est une bonne femme qui est là, près de toi et qui de nouveau s'accroche à ton bras en tirant dessus pour se remettre à courir … Tu connais la règle, Silas. Si quelqu'un court, court aussi. C'est essentiel pour la survie. Du coup, tu te mets à courir, sans même savoir pourquoi. Tu l'entends, ce bruit, tu ne sais toujours pas ce que c'est … mais tu cours, tu te laisses entraîné par cette fille qui en plus te presses à coup de « Dépêche toi ! » avant de te tirer dans une espèce de crevasse creusée là, dans la roche. A bout de souffle – bah oui toi et le sport … - tu peux alors enfin prendre le temps de jeter un œil à ce qui se passe dehors. Des Rhinocornes. Ce sont des Rhinocornes lancés à pleine vitesse, un troupeau entier qui aurait pu simplement t’aplatir comme une crêpe si cette fille n'était pas intervenue, parce que oui, forcément tu les avais pas vu. Et pourtant … pourtant, hors de question pour toi de la remercier ou de te montrer courtois. Non. C'est une femme, et il y a bien longtemps que tu as cessé de te montrer agréable avec ces fourbes créatures. Leur présence t'inspire de mauvaises ondes, et elle … elle n'échappe pas à la règle. « Ça va pas d'agresser les gens comme ça ? »
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