white hell

N & Ethaniel.

Ici-bas, dans cette forêt, il ne faisait pas bien chaud. La température n’avait de cesse de chuter. Tout velu que tu fus, plus chasseur que gentilhomme en cette nuit enneigée, la majesté du paysage t’imposa un instant de silence révérencieux. Par-delà la cime des arbres, plus symbolique qu’utile, qui chatouiller de sa douce lumière quelques feuilles encore vivaces, une pleine lune des plus majestueuse. Enorme et ronde, elle prenait ses aises dans ce tableau nocturne. Sans gêneur pour lui tenir la robe, elle s’était accaparait tout le firmament, éteignant presque toutes les étoiles. Et toi, boule sombre, juché là, au sommet d’une petite colline recouverte de neige, tu domines du regard les bois qui n’ont plus aucun secret pour toi.  Un peu garde-fou de la nuit, tu suintes les environs et en particuliers les troncs. Arbres parés de givre et de lumière, nus de bras, noirs d’écorce, prenaient parfois des allures d’humains. Tu t’aimais à imaginer des silhouettes dans les forêts, à y lire des visages taillés à même leur peau faite de bois. C’était stupide. Inutile. Mais plus fort que toi. Un peu trop seul, un peu trop isolé, c’était un passe temps comme un autre. Car souvent, dès que la nuit étalait sa noirceur sur le monde, la vie s’évaporait dans le néant des rêves. Mais pas toi. Toi tu ne rêves pas. Toi tu ne dors presque pas. Fils de la nuit, tu arpentes ces terres lugubres et vides par instinct, par devoir. Tu ne peux te rassasier de cette simple beauté nocturne. Tout entier, tendu vers la nuit, d’yeux, d’oreilles et de truffe, tu cherches quelque chose de nouveau, quelque chose qui hier encore n'y était pas. Puis soudain, à voir la lueur soucieuse qui animait tes yeux bleus, tu trouvas.

C’était…

C’était une présence. Une âme perdue à seulement quelques pattes de ta position. Une présence humaine qui n’avait pas lieux d’être, pas part un temps pareil. Perché comme tu l’étais et avec tes sens aiguisés de chasseur, tu repères le petit humain. Sinueusement, ventre caressant la neige, tu dévales la pente à grandes enjambés. Tu dévores en quelques bons l’espace broussailleux qui te sépare du jeune bipède. Blotti contre un arbre à l’ombre gigantesque, tu l’aperçois enfin et surtout…tu l’entends gémir. - ..  Ya quelqu'un...? Tes oreilles se redressent. Ce filet de voix te parut si feutré que c’est à peine si tu crus réellement l’entendre. Pourtant, dans ce silence qu’est celui de la forêt, il avait toute la place de se propager, aussi petit fut-il. - Au s'cours... Me laissez pas tout seul... S'vous plaît... En réponse à ce petit grognement de détresse, tu bouges. De ton ombre, s’extirpa ta forme velue et épaisse. Un peu de neige par-ci par-là, sur le ventre, sur les pattes, sur le bout du museau et tu t’approches, l’œil luisant. De tes naseaux s’extirpa un brouillard et de ta gueule entre ouverte, tu fis claquer tes crocs en signe d’amitié. Un petit son docile et calme, de quoi rassurer les deux autres pokemon présent autour du petit homme. Ne pouvant le laisser nez dans la neige tu passes sur son flanc gauche et tendrement tu te loves entièrement autour de lui, lui offrant ta fourrure comme nouveau manteau. Une bourrasque de minuit vient balayer la clairière où vous vous trouvés, apportant avec elle un message des plus funeste. Instinctivement, tu lui fais office de paravent, t’enroulant encore d’avantage si c’est possible, le serrant contre ta large poitrine de bête. Une tempête se lève…Il serait dans l’intérêt de l’humain de rappeler ses pokemons… La nuit risque d’être longue et surtout… glaciale.

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N & Ethaniel.

Elle te collait à la fourrure, cette neige, ralentissant tes fais et gestes. Par tes naseaux dilatés à grand coup d’instinct protecteur, ton souffle fusait dans le froid  du sous-bois comme un petit nuage d’inquiétude, que l’air sec finissait par avaler goulûment.  Il se mélangeait à celui du petit homme qui était jeune, à peine adulte. Tout joufflu et peu de muscle, il s’était ratatiné contre toi, en chiot apeuré. Le temps ne lui avait pas encore tanné le cuir et tant bien même il s’était montré méfiant au début de ton approche, il avait fini par lâcher prise. Il était naïf, et inspiré la sincérité.  Un peu comme toi. Presque aussi jeune, presque aussi crédule. Puis survint un claquement sec, de ceux qu’aurait pu produire un arbre qui se craque. Ce son, malsain, martyrisa le silence de la forêt. Un vent revanchard fouetta ton flanc.

Dans le ciel nuageux, une course maléfique commence, tout en longueur et en neiges épaisses. Après l'avertissement tombe les conséquences; vents et grêles s'abattent sur vous. Vous demeurez seuls, toi et le petit homme, au milieu des bourrasques, au milieu des piques de glaces, au milieu de la tempête. Tu te resserres autour de l’humain. Plus petit, bien plus petit... Il est tout blotti contre toi. Il ne peut plus bouger.  Ton pelage, tu l’avais sombre, presque noir, et pourtant bientôt, la neige n’en ferait qu’une bouchée. Ça tombait, encore et encore. Bientôt tu seras ensevelit, pris au piège. Les minutes passent, puis les heures. Tu es désormais incapable de bouger, pas une patte, pas une griffe, tu es prisonnier de la glace qui mâchonne tes poils épais. Tu n’arriveras pas a trouvé le sommeil, mais tu espères que le petit humain lui, aura réussis a fermé ses petits yeux pour la nuit.


Au petit matin, tendant l'oreilles aux chants des premiers levés, tu gigotes sous ton manteau de neige.  Le petit homme roupille encore, tu peux sentir son souffle contre ta poitrine. Il balaye tes poils et tu l’entends siffler du nez. Te redressant doucement, soulevant la neige gelés de ton dos, tu fixes ton protéger.  Ce regard-là, seul un père transi l’aurait eu pour son petit.  On le devinait, tout vibrant d’appui, en désir de le toucher pour s’assurer de sa santé. C’est alors que tu craques la colline de neige qui s’était formée sur ton corps et que tu happes de la gueule le vêtement du garçon.  Cette gueule, elle s’était faite toute tendre, malgré ses crocs à saigner des Mammochons. Mais tu arrêtes ton geste à mi-course. Il était encore endormit. C'était ta seule chance... Tu prends de la distance, tu recules, doucement, à petit pas, tu te fais de nouveau ombre et disparais dans cette prison de glace pour mieux revenir ensuite, plus homme que bête. Illusion ou réalité, tu ne faisais plus la différence. Tu t'approches donc de nouveau, venant poser ta main dans le nid de neige pour toucher de tes doigts sans griffe le petit humain.

▬ Hey... Ça va ?

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N & Ethaniel.

Cet humain-là, il n’était pas bien grand. Pourtant tu sais les hommes grands. Père était grand. Plus grand que toi, plus grand que tous. Mais pas lui, pas ce petit bout d’homme. Après tout, à le sentir, on le savait encore en développement. On le savait plus enfant qu’adulte, plus proie que prédateur. Il était frêle et maigre. Faible et naïf. Et puis il y avait son visage, son regard. C’était une bouille stressée, de ceux qu’on aurait prêté aux petits Rattata des forets. Tu l’as compris quand ta main s’était posée sur lui. Un sursaut, qui avait manqué de te faire sursauter à ton tour. Pour sur, sa peau était fade, blanche, tu l’avais d’abord crue malade, souffrant, mais tu as vérifié, d’un museau froid sur son front, il n’avait rien. Ses yeux quant à eux, tombant, frétillantes de peur, brillait d’une lueur trouble, en demeure d’insécurité. Il les avait bleu, teinté d’or, et tu plongeas les tiens, un peu plus vert, pour en décortiquer les lignes. Car il avait beau se tenir là, encore un peu chaud de la nuit, on lui sentait dans les membres une belle confusion. Il y avait de quoi. Toi tu sais. Tu avais même pris la peine de cacher d’une autre illusion les empreintes de bête que tu avais négligée dans la neige, transformant les autres en traces de chaussures. Alors il te répond. La voix cassée de givre, tremblotant. ▬  'Ai froid, 'ai faim, chuis perdu... Vous savez par où s'trouve Sakai...? Siouplaît... Il se redresse, jetant un rapide coup d’œil aux alentours, avant de revenir sur toi – qui en une synchronisation étrange – avait fait de même. Tous deux debout, tu pouvais désormais tendre l’oreille à ses mots. Mâchés, crachés… mâchouillés peut-être…Ils te semblent écrasés par un accent, à moins que cela n’ait été le froid qui lui broyait les syllabes. Toi qui avais appris à parler la langue des hommes très tôt, tu commençais à douter de ton langage, le croyant soudainement erroné. Peut-être que la langue des hommes évolues; comme les pokemons. ▬  Vous auriez pas vu un grand Pok'mon ? Noir ? ▬ Noir ? Répètes-tu sur le ton de la curiosité avant de dire non de la tête. ▬ Le soleil vient de se lever. Si c’est un pokemon sombre que vous avez vu, il a dut repartir parmi les ombres. Tu ne sais pas mentir, alors oui, ici réside la vérité. Ton ombre, ton autre forme, mise de côté pendant que tu te baignes de la lumière du soleil. ▬ Sakai se trouve au nord de la forêt. Tu l'aurais laissé seul sur ces quelque mots, mais... ▬ Hmm...La tempête de hier soir à recouvert le chemin. je vais vous guider. Suivez moi et surtout...marchez dans mes traces de pas.