Agapé ne savait pas vraiment ce qui l'avait amené ici. À vrai dire, si, il avait un interview à tourner à Paoles, et du coup il s'y était rendu, mais... Il s'était perdu, et il n'avait pas envie, il fallait dire. Il était arrivé dans la grande ville resplendissante et bruyante qu'était Paoles, et d'un coup toute sa motivation s'était envolée, comme emportée par le vent qui balayait la plage. La plage, justement. C'était là qu'il s'était rendu, par conséquent, après s'être rendu compte qu'il était déjà en retard à l'interview. C'était un peu triste, parce qu'il était censé y retrouver Cynthia. C'était une femme qu'il appréciait beaucoup, vraiment, mais il n'avait juste pas la foi d'aller jusqu'au lieu de l'interview. Agapé avait envie de retourner à Waurlhaul ou à Sakai, pour s'entraîner. Il n'aimait pas l'agitation de la capitale, il préférait le calme des patinoires qui lui donnait l'impression d'être seul au monde. C'est ce qu'il voulait : du silence, de la volupté, et de l'ordre. Mais ici... Il observait autour de lui. Le sable, les enfants qui criaient, le monde entier qui hurlait, les vagues, encore les vagues, dans un rythme régulier qui lui donnait le vertige. Agapé n'était jamais allé à la plage pendant son enfance. Il ne comprenait pas l'extase des petits devant leurs châteaux de sable, ne comprenait pas la peur des parents qui voyaient leurs progénitures aller trop loin dans l'eau. Les yeux azur d'Agapé se levaient vers le ciel de même couleur, il observait le soleil qui n'allait pas tarder à se coucher non plus, et Agapé soupirait. Il était venu à Paoles pour rien... Mais l'air salé le rendait mélancolique, tout du moins si un jour il ne l'avait pas été... Agapé avait soudainement envie que le sable soit glace, pour qu'il puisse glisser dessus, pour être en symbiose avec les vagues et leur remous régulier, et... et il réalisa que ses chaussures étaient recouvertes de sable. ‹ Ah... › Le patineur soupira doucement, retirant ses chaussures tout en observant la foule progressivement quitter la plage alors que le soleil s'éloignait pour laisser place à la lune. Un magnifique coucher de soleil colorait ainsi le sable, et il décida d'aller s'asseoir au bord de l'eau, ses chaussures posées près de lui. Et enfin, le calme. La houle et son bruit régulier, les voix des quelques passants, des amoureux, des petites familles, ou juste des gens venus promener leurs pokémons. Agapé se perdait, son regard s'égarait dans le ciel parsemé de milles couleurs. Et puis... Un Goinfrex. Très mignon, là n'était pas la question, mais... Il cherchait à manger ses chaussures, en fait. C'était problématique, mais Agapé devait probablement posséder la flegme Unysienne car il se contenta de déclarer tout bas : ‹ Tu sais, les chaussures ça ne se mange pas, lâche les... ›