ma vie c'est d'la merde

A quel moment sa vie avait-elle pu partir en couilles de cette manière ? A quel moment le karma s'était-il dit "ah oui lui il passe pas assez de journées de merde alors en plus de ça on va lui faire paumer ses balls" ? Non, on ne parle pas de ses attributs masculins de type inexistants, mais bien de la ball de Mad. Sa fichue medhyèna. Ca ne semblait même pas être sa faute, la pokéball s'était décrochée de sa ceinture alors qu'il se baladait sur la plage. Bon, du coup actuellement il se maudissait d'avoir posé le pied sur cette plage, surtout quand n'importe qui pouvait le voir à quatre pattes entre les galets, les coquillages et les plantes - ça fait mal aux genoux en plus - à chercher cette ball de ses deux, avec évidemment Mad coincée à l'intérieur. L'idiote qu'elle était ne devait même pas s'en être rendue compte, au chaud et protégée. Et elle risquait d'accepter sans problème si un dresseur quelconque trouvait sa pokéball et la faisait sortir. Cette chienne était trop docile. Il grogna, parce qu'il tenait plus à Mad qu'il ne l'avouait. Ca commençait à faire un bout de temps qu'elle caracolait et vagabondait à ses côtés, depuis quatre ou cinq quoi. Ou peut-être même six. L’événement des Colonnes Lances était encore frais dans sa mémoire. Et il avait passé quelques temps auprès de Mars. Il se stoppa, les yeux dans les vagues. Comme si ce passage là de sa vie était flou, comme s'il n'avait pas été lui même à cette époque. Le seul réel souvenir qu'il en conservait était Lilith. Ah, c'aurait dû elle dont il aurait dû paumer la pokéball, ça lui aurait donné une raison de faire une croix sur son passé de sbire Galaxie. Il pesta, retournant les cailloux d'un geste rageur, dérangeant de la sorte un Coquiperl, qui s'ouvrit doucement, le regarda, avant de se refermer. Le rouquin lui fit un geste haineux du bras. Quel genre de loi dans l'univers avait décidé qu'on ne trouverait jamais ce qu'on cherche ? « Si ça se trouve un pokémon l’a avalé et digéré et Mad se balade dans la nature en se foutant royalement de moi… » Il grommela, se redressant assis dans les cailloux. Il était pathétique, le crépuscule avançait inlassablement, une fois la nuit tombée, les recherches seront encore plus chiantes. Un peu plus loin, un Ecrapince fouillait lui aussi dans les coquillages, avant d'y plonger la pince, et d'y récupérer un truc rond et rouge. Ni une ni deux, Arzhael fut sur ses pieds, poursuivant en trébuchant moult fois sur les graviers et les rochers, le pauvre Ecrapince qui ne comprenait rien à sa vie et fuyait en direction de la plage. Une silhouette s'approchant, il n'en eut cure et louvoya entre ses jambes, alors que son poursuivant ne put s'arrêter à temps... Et se prit l'inconnu de plein fouet. Il eut un mouvement de recul, tomba les fesses dans le sable, hagard, observant celui qui désormais lui bloquait la route, avec au loin l'Ecrapince qui continuait sa route avec son butin. « Euh, l’Ecrapince… » fit-il après un instant de silence devant l'autre qui le regardait sans comprendre.