Saprule. La morsure douloureuse de la chaleur qui donne l’irrépressible envie à chacun de ses habitants ou de ses touristes de se promener en maillot à longueur de temps. On m’a souvent vanté les mérites de ses sources d’eau chaude. Quand je suis arrivé à Paoles, j’ai entendu des gens en parler, même certains fans qui m’avaient reconnu, quand ils avaient appris que je comptais visiter Miranoir et partir à l’aventure, m’avaient conseillé de me rendre aux sources d’eau chaude de la ville. J’avais cru à une blague, la chaleur ambiante des lieux était suffisamment insoutenable, mais il paraît qu’après un bain dans les sources d’eau chaude de Saprule, on supporterait mieux la chaleur locale. C’est en habituant son corps à une forte chaleur qu’on supportera une chaleur un peu moins importante et ce pendant plusieurs jours. J’ai trouvé ça intelligent. Je me suis déshabillé et mis en maillot de bain, un short de bain bleu nuit pour être précis avec des motifs de vagues blanches comme de l’écume sur les côtés. J’ai laissé River et Eridan sortir de leurs pokeball pour aller s’amuser dans l’eau. Bien vite, mon Mustébouée joueur et ravi d’avoir un ami se met à pourchasser mon Loupio moins amusé, plus solitaire. Il n’y a pas grand monde actuellement qui se baigne. Il fait nuit, les pokemon sauvages viennent souvent la nuit parait-il mais c’est donc le meilleur moment pour éviter le bain de foule, il ne reste que quelques courageux. Les sources sont grandes en plus, je n’aurais pas à écouter des conversations inintéressantes.
Je me love dans la chaleur de l’eau en y rentrant graduellement pour m’acclimater à la température très haute. J’inspire et expire régulièrement, ça m’aide à supporter la morsure de la chaleur. Et finalement je rentre presque complètement, m’asseyant dans l’eau, m’adossant contre le rebord. Mon corps est immergé dans l’eau de mes pieds jusqu’à la naissance de mes pectoraux, m’enfoncer plus loin dans l’eau me semble compromis, je n’ai pas envie de m’évanouir. Je regarde Eridan passer, toujours pourchassé par un River excité. « Fais attention, n’électrocute personne. » Je lui dis alors qu’il me regarde comme si je le prenais pour quelqu’un de stupide qui allait faire du mal aux gens. Voulant rattraper et sauter sur Loupio, mon Mustébouée utilise sa queue pour se propulser en poussant un cri victorieux. Malheureusement battements de queue ont éclaboussé tout ce qui se trouvait derrière lui, y compris un homme qui se relaxait pas loin. « Attention River ! Désolé monsieur, mon Mustébouée est encore jeune, il n’a pas fait attention. » Je commence à dire alors que je m’approche de l’homme en question. « Excuse toi River. » Je lui dis d'un ton légèrement ferme alors que mon pokemon, baisse la tête et pousse un petit cri honteux vers l'homme arrosé pour s'excuser. La vapeur des sources d’eau chaude m’empêchait de bien voir de qui il s’agissait, mais en m’approchant je le reconnais. « Tanguy ? Tanguy Shockwelle, c’est bien toi ? » Je demande en penchant la tête. « C’est moi, Narcisse. Monroi. » Je lui dis en m’installant près de lui. « Wow, ça fait un petit moment qu’on s’est pas vus, six ou sept mois. Lors de la dernière soirée des champions. » Je lui dis en souriant m’approchant de lui pour lui faire la bise. On a l’habitude de faire cette soirée deux fois par an environ, tous les champions et membres du conseil des quatre et les maîtres de ligue de chaque région sont invités. La dernière fois, ils étaient venus à Illumis, dans un hôtel de mes parents et j’avais assuré le dîner. Je me suis plutôt bien entendu avec le champion de Rivamar, il est sympa, il est beau, il a beaucoup d'autres qualités que je respecte. « Qu’est-ce que tu fais ici à Miranoir ? » Je demande en m’asseyant près de lui.
Si seulement la chaleur n'était présente qu'en journée... Mais non, elle venait également en soirée, la nuit, le matin. Elle était toujours là. Et lui qui pensait pouvoir profiter de la douceur nocturne pour visiter un peu mieux cette ville ! Il allait devoir s'y habituer, qu'il le veuille ou non. Enfin, il pouvait aussi partir loin de cette ville et de sa chaleur digne des Enfers. Sans rire ! On aurait dit un four brûlant qui ne s'arrête jamais. Pandore, elle, ne voyait rien de dérangeant à être sous cette chaleur. Bon, elle avait toujours préféré le chaud au froid ; mais vraiment, elle semblait presque dans son élément. Sources Chaudes. Ah oui, il en avait vaguement entendu parler. Pourquoi, comment, c'était une très bonne question. Tanguy haussa les épaules. Pourquoi ne pas y aller ? « Pandy, hep ! Reviens-là, on va aller voir ces sources chaudes. » Pandore avait repéré un bosquet plus loin, visiblement il n'y avait aucun baie dessus à la vue de la mine dépitée qu'elle faisait quand elle revient vers Tanguy. Le bassin était grand, à moins que ce soit parce qu'il soit vide ? Bonne question ; en tout cas, il fallait être fou pour oser venir dans le coin en pleine nuit. On jurerait entendre des bruissements en provenance des maigres touffes d'arbres qui bordaient les environs. C'était peut-être encore trop risquée de laisser Pandore à la merci du premier sauvageon, et elle n'aimait pas particulièrement se baigner - ou plutôt, il valait bien mieux éviter - alors Tanguy préféra la remettre dans sa pokéball « Fais pas la tête Pandy, je te promets que tu n'y restera pas indéfiniment ! ». La Zébibron remise dans sa tanière ronde rouge et blanche, Tanguy se prépara, histoire d'être confortablement installé dans ces thermes naturelles. Bien que rien ne signalent qu'elles soient naturelles.
Bon, ceux qui disaient « Chaleur garantie » ne mentaient pas, il y avait de quoi être prit d'une bouffée de chaleur à peine on mettait un pied dans ce bassin. Y aller en douceur et sans se précipiter, c'était la clef de la réussite. Sauf que, c'est long. Tanguy préféra s'y installer sans réfléchir, instinctivement. Choix très très rapidement regretté. Il me manquait plus que deux trois rondelles de carottes et il cuisait sur place ! Qui a eu l'idée de se poser dans cette eau comme on se poserait dans la piscine municipale ? Ah, oui, c'était lui. Instinct, quand tu nous tiens ! Mais finalement, on s'y adaptait plutôt bien à cette eau. Elle n'était pas si chaude qu'au départ. Juste que, ce n'est pas habituel de goûter à de l'eau ayant une température volcanique. Il ne fallait juste pas être le dernier des imbéciles qui se lotit à la vitesse de la lumière dans l'eau. Il semblerait soudain qu'un autre fou eu l'envie de se faire un bain de nuit. Après tout, c'était aux loisirs de chacun, et le bassin était suffisamment grand pour deux personnes. Tanguy ne se préoccupa pas de cette personne, à vrai dire, il ne se préoccupait de rien. Son esprit était à mille-et-une lieux de son corps. Parce que, nom d'Arceus, le ciel du désert, c'est magique ! Mais, il fallait croire que son esprit ne devait pas se trouver à des années lumières de son corps. Un jet d'eau lui fit reprendre ses esprit. Encore surprit, il n'avait pas encore entraperçu le visage du coupable quand l'homme venait s'excuser au nom de son Pokémon, un Mustébouée. Tanguy excisa un petit sourire, il le savait bien que le Mustébouée n'avait rien eu d'intentionnel dans son action, il s'amusait rien de plus. Le Mustébouée en question vient même s'excuser après une demander de son dresseur. « Non, ce n'est pas grave du tout ! Il s'amusait après tout. » Tanguy s'apprêtait à s'éloigner, pour leur laisser la place, sauf que le bonhomme l'avait reconnu. Il se retourna en entendant son nom, ne sachant pas réellement à qui il avait affaire, bien que, cette tête... Oui, il lui rappelait quelqu'un. Puis il dit son nom, et une illumination le traversa. « Oui, c'est bien moi, Narcisse tu ne t'es pas trompé ! » Et puis, retrouvailles obligent, on se rappelle de quand date la dernière fois qu'on se croise. « Oui, exact, depuis si longtemps maintenant ! Il me semble que c'était à Illumis, non ? » Si Tanguy avait bonne mémoire, le membre du conseil 4 qu'était Narcisse, et lui s'étaient plutôt bien entendu les fois où ils s'étaient entrecroisés lors de ces soirée. Mais il était d'une coïncidence énorme de le retrouver ici ! « Ce que je fais ici ? Eh bien... Disons que j'avais besoin de retrouver du vivant, de m'aérer en quelque sorte. Et toi ? Je pourrais savoir ce que tu fais dans le coin ? » Oui, parfois, tout est bien étrange, on ne pense jamais croiser telle ou telle personne au coin d'une rue ; et c'est là qu'on les découvre, parce qu'en fait, on n'en savait que très peu sur elle.
Je suis content, River s’est excusé, il est maladroit mais il sait quand il a fait une bêtise et sait quand il faut présenter des excuses. Eridan mon Loupio me cogne contre le bassin en grommelant, fatigué de fuir un River survolté. « Allez, ça suffit tous les deux, au lit. » Je dis avec un sourire en leur montrant mes affaires en face, les pokeball sorties. Je les vois nager jusque là bas et chacun appuie sur le petit opercule de leur ball pour finir par y rentrer. Loupio, soulagé, Mustébouée, un peu déçu. Je me concentre cette fois-ci entièrement sur Tanguy. « Oui, c’était bien à Illumis la dernière fois. » Je réponds en regardant le ciel, les souvenirs me submergeant aussi bien que les vapeurs chaudes de cette source. Je l’écoute m’expliquer les raisons de sa présence ici et ça me fait sourire, un sourire mélancolique, mi triste. « Oh bah. C’est un peu pour les mêmes choses que je suis ici … » Je réponds du tac au tac. « Ne te méprends pas hein, j’aime Illumis, mon train de vie. Être un chef, un membre de ligue, c’est génial. Mais, à force de routine, d’habitudes, j’avais l’impression de … d’étouffer. De ne plus me sentir moi-même. Ou bien à ma place. Et ça me rongeait un peu. Alors j’ai décidé de recommencer de zéro et partir à l’aventure à Miranoir avec simplement mon Mustébouée que je venais d’acquérir avant de partir. » Je réponds avec un peu plus de vie dans la voix.
Je le regarde, il parait en forme, même s’il est différent de la dernière fois que je l’ai vu. Peut-être a-t-il ressenti la même chose que moi, et c’est ce qui l’a poussé à partir. « J’ai croisé Cynthia au fait. À Paoles. Elle aussi est partie à l’aventure à Miranoir. J’ai l’impression qu’on pourrait croiser tout le monde ici. » Je lance en riant légèrement, sentant la chaleur m’enivrer et m’enlacer dans un cocon doux. « En tout cas ça fait plaisir de te voir. On s’entendait plutôt très bien lors de nos réunions mais on n’a jamais eu l’occasion de tellement se voir en dehors de ça. » Je lui dis en souriant. Je me redresse un peu, sortant un peu mon torse de l’eau chaude histoire de laisser ma peau respirer un peu d’air « frais », l’air est loin d’être frais, mais comparé à la température de l’eau, c’est clairement inférieur. « J’aime ce genre de surprises. Moi qui croyais que je passerai inaperçu à Miranoir, voilà que je tombe sur des gens que je connais dans chaque ville et sur chaque route. » Je dis dans un petit rire malicieux en me mordillant la lèvre inférieure. Tanguy, Cynthia, Peter et bien d’autres gens que j’ai connu au fil des années. Parfois même des clients de mon restaurant qui sont en vacances à Miranoir. Encore tout à l’heure je discutais avec un certain Mr. Viveneuve et sa femme, en vacances avec leurs enfants, des amis de mes parents et clients réguliers de mon restaurant.
Reparlant d'Illumis, Tanguy tentait de faire resurgir les souvenirs de cette soirée. Mais comme toutes ces soirées se ressemblaient, parfois, on s’emmêlait entre tous les souvenirs, et impossible de se rappeler si cet épisode appartenait à tel ou tel regroupement. Et puis, si Tanguy était venu ici, c'était un peu pour oublier tout ce qui avait un rapport avec l'arène, mais, comme les obligations ne sont jamais loin, tout ceci ne lui faisait que repenser à Rivamar. Tous les chemins mènent à un seul et même point comme on dit. Étrangement, lorsque Narcisse rajouta pourquoi il était venu sur Miranoir, Tanguy cru se reconnaître l'espace d'un instant. D'une voix légèrement perdue, accompagnée d'une touche de remords, il renchéri sur les propos de Narcisses. « Je te comprends. Vraiment. Moi aussi j'avais l'impression d'être... Ennuyé de tout ça, franchement, j'avais besoin d'un nouvel air, retrouver pourquoi je fais ce que fais en fait. Un peu comme si quelque chose manquait. » Oui, quelque chose manquait. Leur souvenir était encore douloureux, et à chaque fois, l'effet lui produisait un pincement au cœur. On ne pouvait pas oublier quelque chose. C'était tout simplement impossible. Relevant la tête, un début de sourire se formant sur ces lèvre, Tanguy reprit. « Tiens, moi aussi j'ai fait comme un renouveau, je suis venu ici en compagnie d'une charmante Zébibron. » Juste histoire de changer de sujet, ou du moins ne casser le souvenir. Parler de Pandore, oui, ça aidait. Un peu. Puis, il y avait cette vapeur d'eau. Elle faisait de beau contrastes avec le noir ébène du ciel. Mais Arceus savait à quel point elle était irritante à la fin. Et pas que dans le véritable sens du terme.
Puis, Narcisse se mit à parler d'une rencontre avec Cynthia ! Nom d'un Caninos ! Il s'agissait là d'un rassemblement ou quoi ? A croire qu'ils s'étaient tous passés le mot. « Ah oui, en effet. Aurait-on reçu une invitation dont nous n'avons plus le souvenir ? » Lui qui pensait partir d'un nouveau pied sur cette île, c'était parfois à se demander si cette idée-là n'avait pas traversé les trois quart des personnes venues ici. Narcisse parlait à nouveau, Tanguy l'écoutait. Oui, en effet, mis à part dans ces "soirées", où ils étaient en bon terme, comme il le soulignait, les deux hommes n'avaient jamais eu l'occasion de bavarder en dehors de ces dernières. Et à dire vrai, Tanguy ne connaissait que peu de personnes en dehors de ces petits rendez-vous annuel. Narcisse s'était légèrement redressé, si bien que Tanguy devait lever la tête pour lui répondre, un sourire dessiné sur les lèvres. « Oh, en effet. Je me demande bien pourquoi nous n'avons jamais pensé à une telle chose auparavant. Et, de même, je te retourne le compliment ; ça fait toujours plaisir de revoir des personnes comme toi. » Eh, bien toutes ces choses ne lui rappelaient en effet, pas que de mauvaises choses, bien au contraire. Il y avait de joyeux souvenirs qu'on avait ancré au loin, dans son esprit, mais qu'ils resurgissent lorsqu'on y met le doigt dessus. Oui, ce genre de souvenir qui firent dessiner un large sourire à Tanguy. C'est fou, comme quoi une simple conversation pouvait redonner un brin de piquant à une vie. Même infime, c'était toujours bon à prendre. « Des surprises, hum ? Je crois qu'une existence n'aurait rien de brillant si elle n'était rythmée par des surprises quotidiennes. » C'était ce qui manquait à Tanguy. Cette folle folie des surprises. Celles qui surgissent, qui donne le frisson, qui remplit d'adrénaline. Celles qui produisent en une fraction de seconde toutes les émotions ressenties par un être humain. Mais, contrairement à Narcisse, Tanguy n'avait pas encore eu la chance - appelons-là ainsi, mieux vaux espérer qu'elles soient chanceuses et positives, et malchanceuses et négatives - de croiser un amis, une connaissance, au détour du coin de la rue. Rien avant aujourd'hui.
J’avais raison, il ressent la même chose que moi. Ce vide dangereux qui creuse notre essence même, ce qui nous définit. Faire la même chose jour après jour, peu importe que l’on aime, que l’on adore les choses du quotidien, à la fin, ça nous bouffe. Moi, ça m’a bouffé. Et ça a dû le bouffer aussi. Je souris quand il parle de son nouveau pokemon. « Ah oui ? Quelle coincidence ! Mais t’as eu raison de recommencer à zéro aussi. C’est l’occasion pour nous de former une nouvelle équipe. » Je réponds d’un ton plus doux. Je repense à ma rencontre avec River, le bébé Mustébouée tout juste sorti de l’œuf, seul, perdu au bord d’une rivière, attaqué par des pokemon sauvages qui défendaient leur territoire. Je l’ai sauvé, et depuis il me voit comme sa famille, et j’en fais de même. Je ne regrette pas d’avoir entamé ce voyage avec lui. « Haha ! Non je pense que beaucoup d’entre nous avaient besoin de ces … vacances. Et Miranoir est toute jeune, c’était l’occasion de visiter. Du moins c’est ce que j’ai pensé personnellement quand j’ai décidé de partir. » Je réponds en riant, plongeant mes yeux dans les siens. Je le connais depuis quelques années maintenant, il a toujours été le genre beau garçon mais en vieillissant il est devenu plutôt bel homme. Nous avons le même âge, c’est peut-être pour ça qu’on s’est si bien entendus dés le début malgré notre amour pour un type pokemon opposé.
Je lève un sourcil, intrigué. « Une personne comme moi ? » Je demande en riant malicieusement. « Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais c’est gentil. » Je rajoute en souriant, me pinçant la lèvre inférieure, amusé. « C’est vrai, ça me fait plaisir ce genre de surprises. » Je réponds en le voyant sourire, ça m’enchante. « Du coup tu prévois d’aller où après ton passage à Saprule ? On pourrait faire un bout de chemin ensemble si tu veux. Tout le monde m’a déjà parlé de leur périple pokemon avec leurs amis, moi je n’ai jamais pu faire ça. Alors ça pourrait être intéressant et instructif en plus d’être amusant. Qu’en dis-tu ? Même si c’est qu’un bout de chemin. » Je demande, sentant que faire le chemin sans le poids de la solitude pourrait être un atout et peut-être m’aider autant qu’à Tanguy. Autant ça nous aiderait tous les deux, ne pas se retrouver seuls pour éviter de ruminer, de broyer du noir. Je peux compter sur River pour me soutenir, mais la compagnie humaine est différente tout de même, et quand bien même j’aime que River me tienne compagnie, je ne dirai pas non à un compagnon d’aventure humain. « En plus, je fais la cuisine. Tu mangerais bien. Sans me vanter haha. » Je rajoute en riant, même si je le pense quand même un peu au fond de mon esprit.
Le noir ébène de la nuit. La chaleur assommante qui régnait sur ces lieux. La vapeur d'eau insupportable. Tout portait à croire que Heatran avait élu domicile le sous-sol de cette ville, s'amusant à réchauffer la terre ; et l'air ambiant par la même occasion. Rien ne rimait avec de l'agréable ; pourtant, on parvenait aisément à y passer outre. Sans doute parce que Tanguy avait l'esprit qui tournait pour autre chose que pour analyser les éléments réunis autour de lui. « Pour te dire la vérité, personnellement, j'ignore encore si le choix de repartir de zéro est une bonne chose. Qui vivra verra, bien entendu ! » Parce que Pandore avait beau être exceptionnelle, elle faisait à elle seule surgir des montagnes de souvenirs. Tanguy se raisonnait en disant qu'il n'avait que la petite Pandore pour le moment, et qu'il ne pouvait, bien entendu, pas se fier sur elle pour avoir un avis sur la question d'une reprise à zéro. « Des vacances... Oh, je n'avais jamais vu cela comme des vacances ; mais, après réflexion, j'adore le concept de ces "vacances". » Tanguy avait dit ces mots avec un petit rire. Il avait adoré l'idée qu'avait eue Narcisse de venir prendre une petite pause sur cette île. Comme quoi, personnes n'avait les mêmes idées. De base, Tanguy était arrivé sur cette île... Pour changer d'air. Trouver quelque chose. Quoi, il ne le savait pas réellement, mais, à aucun moment, il n'avait pensé y trouver des vacances. On pouvait faire une pause sans pour autant vouloir prendre du repos.
Reprenant son attention sur Narcisse, qui avait un petit rire agréable à l'entendre, Tanguy ne lui répondit pas verbalement parlant, un simple sourire accompagné d'un regard de soutien pour confirmer les mots qu'il avait prononcés. Tanguy avait été franc dans ses paroles, et Narcisse l'avait pris dans le bon sens - très certainement ; après tout, on n'est pas dans la tête d'autres - et parfois, un simple regard pouvait produire plus que de simples mots. Et maintenant, voilà qu'il venait de faire une proposition - et pas des moindres - à Tanguy. « Une telle proposition ! Ça ne se refuse pas, pardi ! Etant donné que je n'ai pas spécialement d'idée vers l'endroit où j'irai après ce désert ; probablement vers une nouvelle ville. Oh, et je peux t'assurer que faire un périple tout en étant accompagné, c'est très agréable ; l'ayant déjà vécu, je t'assure que j'accepte volontiers de le refaire. » À vrai dire, Tanguy n'avait pas de but précis quant à l'idée de l'exploration de l'île, c'était au petit bonheur la chance de l'endroit où il se conduisait. Tanguy se rappelait son voyage avec Adrien, ceci avait été l'une des plus belles choses qu'il avait effectuée dans sa vie. Alors, si on lui proposait de le recommencer, il n'était que fort évident que Tanguy donnerait une réponse positive. « Ton talent caché pour le culinaire, je t'assure ! » Tanguy se laissa porter par un petit rire, d'après ses souvenirs, Narcisse s'était lui-même occupé du repas lors de la soirée d'Illumis, et parmi les nombreuses qualités qu'il pouvait avoir, le talent de la cuisine en faisait partit. Tanguy rajouta ensuite, un petit sourire malicieux « Pour le coup, je n'aurais rien à te proposer qui égalerai ceci. » Pour le moment, bien entendu. Le Zarbi qui dormait en lui n'avait pour le moment, point du tout décidé de pointer le bout de sa frimousse.
Je regarde mon compagnon de soirée avec un air sérieux et presque sombre. « Si, c’est une bonne chose. Il le faut. » Je réponds, plus à moi-même qu’à lui. Je n’ai pas envie de retourner à Illumis et reprendre ma vie d’avant comme si toute cette aventure à Miranoir n’avait pas compté, comme si ça ne m’avait rien apporté ou comme si ça n’avait eu absolument aucun impact sur ma vie. Je crois que ça m’achèverait définitivement. « Les vacances, c’est justement fait pour changer d’air, ça aide à supporter ensuite l’ennui et le routine de la vie de tous les jours. Je pense que c’est vital. Et je pense aussi sincèrement qu’après mon retour à Illumis, je me programmerai des vacances dans le même genre pour souffler un peu. Cette année, Miranoir. L’an prochain j’irai peut-être à Kanto, Johto. Sinnoh peut-être, et je passerai te voir à Rivamar. » Je réponds dans un sourire malicieux. « J’ai beau avoir voyagé avec mes parents quand j’étais jeune, je restais quand même dans les hôtels ou nos résidences, je n’ai jamais vraiment vu les régions dans lesquelles je suis déjà allé. » Je rajoute en me remémorant les divers voyages que j’ai fait en accompagnant mes parents partout dans le monde pour les vacances ou voyages d’affaires. Volucité, Unionpolis, Safrania, Celadopole, New Lavandia, Nenucrique. Bien des grandes villes mais aussi quelques petits villages perdus dans la nature. Papeloa près de l’eau, Entrelasque, Floraville, Carmin sur Mer et j’en passe. Mais encore une fois je n’ai vu que la petite plage privée de chaque hôtel ou le jardin donnant sur les résidences dans lesquelles nous étions.
Je souris quand il répond affirmativement à ma proposition, pinçant ma lèvre inférieure avec mes incisives avant. « Je ne connais pas plus le désert que toi mais à deux ce sera moins ennuyeux je pense. Puis si tu me confirmes que voyager à deux c’est plaisant, alors raison de plus pour tenter le coup. Mon itinéraire sera le tien et ton itinéraire sera le mien. Et puis ça ne nous empêchera pas de partir à la capture de pokemon sauvages chacun de notre côté de temps en temps l’espace de quelques heures. J’aime bien aller pêcher seul, ça me permet de me retrouver un peu avec moi-même. On pourra se donner du temps tout seul et le reste du temps on voyagera ensemble. » Je rajoute en souriant, enjoué. « Et ne t’en fais pas, je n’ai pas besoin que tu me rendes l’appareil, la cuisine je la fais par passion, pas par corvée. Cuisiner pour toi ou n’importe qui, ça me rend heureux alors tu me rends totalement service en acceptant de me laisser cuisiner pour toi lors de notre voyage. » Je réponds d’un ton doux en me redressant à nouveau, glissant dans l’eau. Je m’accoude sur le rebord pour ne plus glisser, mon coude frôlant mon compagnon champion. « Tu veux profiter encore de Saprule ou tu souhaiterais partir demain ? » Je demande dans un sourire amusé.
Tanguy haussa très légèrement les épaules, le regard plongé vers l'océan infini du vaste ciel. Mieux valait ne plus s'attarder d'avantage sur le sujet, il avait le fameux don être à la fois dérangeant et de couper court une discussion. Pris d'une envie de retrouver légèrement la fraîcheur de l'air extérieur, Tanguy posa son coude contre le rebord du bassin, puis il se rappela que dans une fournaise, le merveilleux courant d'air n'existait pas. Mais qu'importe, parfois avoir un peu chaud avait du bon. Il manquait encore un bon bout de désert à traverser avant d'en sortir, autant s'habituer à la température ambiante. « Je n'ai jamais vraiment eu la chance de visiter d'autres endroit que Sinnoh ; je n'en voyais pas vraiment l'utilité auparavant, maintenant, je regretterai presque de ne pas mettre décidé de partir plus tôt. Je ferai sans doute comme toi, Hoenn ou Kanto. On sera peut-être, du coup amené à se revoir ailleurs ! » Rendant par la même occasion son malicieux sourire à Narcisse. Tanguy avait déjà posé ses pieds à Unys par le passé, mais à vrai dire cela ne comptait pas vraiment, puisque cela remontait à une décennie et demi plus ou moins. « Tu auras au moins pu voir autre chose, même passagèrement, je pense qu'il est bon de changer un peu d'air. » Nom d'Arceus ! C'était fou de ne s'en rendre compte que maintenant, en y repensant, Tanguy aurait vraiment du visiter quelques unes des multiples régions qui formaient ce globe.
Secouant très légèrement la tête ; comme pour remettre en place une mèche rebelle invisible, la proposition que Narcisse lui avait fait lui convenait pleinement, esquissa très légèrement la tête, qu'il appuya de quelques mots « Oh, il n'y à la aucun doute, ce désert sera moins lassant à deux ! Et pour le reste ; je n'y vois la aucun problème, pour te dire même que je comprends parfaitement ta position. Il m'arrive d'avoir parfois besoin de me prendre un moment pour moi personnellement. » Détournant le regard vers un point fixé vers l'extérieur, vers ce désert, comme pour observer un objet qui n'existait point au loin, sitôt qu'il eut terminé sa phrase. Néanmoins, lorsque Narcisse vient se placer à la bordure du bassin, Tanguy reprit son regard vers lui ; et, d'un sourire en coin, accompagné d'une voix tirant sur la jovialité, il répondit. « Saprule ? Oh, je suppose qu'il existe des endroits bien plus plaisants que cette terre aride ; tu en dis quoi ? » Cette étendue de sable était en soit intéressante, Tanguy n'avait rien à lui reprocher ; mais Miranoir regorgeait de divers mystères, autant en profiter de tous bien sûr.
« Oui, c’est vrai. Je n’ai pas vraiment visité, mais je peux au moins dire que j’ai été dans plusieurs villes, plusieurs régions. Peu de gens peuvent dire avec fierté qu’ils ont déjà mis les pieds dans toutes les régions du monde. Et je n’en suis pas loin. » Je réponds, positif. Maintenant que je le sais enjoué à l’idée que nous partions à l’aventure ensemble, le périple prendra une toute autre tournure encore plus excitante, d’avantage de lieux à voir peut-être, des personnes à rencontrer, des pokemon à capturer. Moi qui aime capturer les pokemon eau, je cherche toujours à longer les rivières, contourner des lacs, marcher sur la plage, mais avec Tanguy, j’emprunterai sans doute des chemins que je n’emprunterais pas naturellement, simplement à cause de mon type de prédilection. Et ça, en soi, c’est excitant, le renouveau. Qui sait, peut-être que je capturerai d’autres pokemon en dehors du type eau. Ce serait une première pour moi mais je ne dirai pas non. « Oui tu as raison, partons dés demain. Tu loges où ce soir ? Je suis au centre pokemon, je n’ai pas voulu aller dans un hôtel de luxe pour m’enfermer. Je me suis dit que j’allais faire comme tout le monde. » Je lui dis en souriant. J’ai toujours été dans des établissements huppés, j’ai toujours été forcé à rester dans le luxe, le confort moyen ça change radicalement, mais j’aime l’aspect convivial qui y règne, c’est chaleureux.
Un bruit bizarre se fait entendre derrière nous. Je tourne la tête alors que le bruit se fait de plus en plus proche, quelque chose ou quelqu’un approche. Un grognement animal. Un pokemon. Je prends la main de Tanguy pour l’entraîner plus loin vers l’autre rive de la source, jusqu’à nous appuyer sur le rebord d’en face alors qu’apparaît dans la brume une majestueuse Némélios et ses trois petits Helionceau viennent s’abreuvoir aux sources. La mère nous observe mais je ne bouge pas, mon torse est collé au flanc de Tanguy, ma main toujours dans la sienne et l’autre posée sur ses abdominaux, déjà prêt à le pousser hors de l’eau si jamais les choses dérapent. « Suffit de pas bouger. Du moment qu’on n’attaque pas ses petits elle ne nous fera absolument rien. Malva, mon amie à la ligue de Kalos a une Némélios aussi, et je les côtoie souvent, je sais comment ces pokemon fonctionnent. Elle sait que si elle nous saute dessus, elle va laisser ses petits derrière sans surveillance et elle ne veut pas ça. » Je lui dis calmement alors que ma main, posée sur son corps, réussit à capter les battements de son cœur bien qu’elle soit légèrement en dessous de son pectoral gauche. Il a le corps si chaud, je me demande comment il fait pour supporter la température de l’eau. Peut-être que le mien est tout aussi bouillant, mais je ne le sens pas tant que ça.
l arrivait que certaines fois, on avait envie de se laisse s'inspirer. On s'inspire de tout ce qu'il soit possible, et on se laisse porter par la suite. Les rêves créent une image réalité, la réalité modifie toujours tout, c'est bien simple. L'exemple parfait était la. Tanguy n'avait jamais, et à aucun moment imaginé qu'il retrouverait une connaissance sur Miranoir ; c'était au delà de tout ce qu'il avait pu pensé en partant, bien qu’Arceus savait tout ce qui avait pu se confronter dans sa tête. Néanmoins, il était bien la, en compagnie de Narcisse, avec qui il allait explorer l'île durant un certain temps. La réalité est bien faite. Elle est là pour tout chambouler, cela faisait un petit moment que Tanguy appréciait ce qu'elle avait pu faire pour lui, cette réalité. Puis Narcisse parla de l'hôtel... Ah, oui ! Voilà, c'était cela qu'il avait oublié de faire aujourd'hui, il savait bien qu'il fallait qu'il fasse quelque chose, mais il n'était pas arrivé à y mettre la main dessus, et avait donc jugé que ce n'était probablement pas important, si seulement sa mémoire lui jouait parfois un peu moins de tours... « Oh, ce soir ? Je suppose qu'il doit rester des chambres quelque part dans la ville ; je ne me suis pas encore décidé. » Tanguy répondit dans un petit rire, et très légèrement confus aussi, il était certainement impossible qu'il trouve quelque chose à une heure pareille, à part peut-être au centre pokémon, ils avaient toujours quelques chambres de libre.
Parmi les vastes bruits de la nuit, couverts par les vaguelettes des sources, un bruit net, distinct et bien prononcé se fit entendre. Il semblait être proche, Tanguy n'aurait su réellement dire de quoi il s'agissait. Il n'eut même pas le temps d'y réfléchir davantage, Narcisse venait de l'embarquer à l'endroit opposé de l'endroit ou ils se tenaient auparavant. Quatre Pokémon apparurent, une mère et ses trois petits. Bien entendu, on ne se demandera jamais lequel était sur le qui-vive d’entre les quatre. A la vue de l’attitude qu’avait adoptée Narcisse, tous types de débordements pouvait avoir lieu, on ne change pas sa nature après tout. « Oh, je te fais entièrement confiance sur ce sujet-là. Je n’ai jamais eu l’occasion d’en croiser avant aujourd’hui. » Tanguy avait gardé la main de Narcisse, lorsque ce dernier l’avait emporté avec lui sur la rive opposée, il n’avait plus bougé ensuite, jusqu’à ce qu’il lui parle. Inspirant plus profondément, comme pour reprendre de l’air, tout en détendant un par un ses muscles. Ceci était pour regagner un brin de fraîcheur ; Arceus savait à quel point il régnait une chaleur monumentale ici même, et la proximité du corps de Narcisse ne faisait pas baisser la température corporelle de Tanguy à la baisse. Puis, gardant un regard sur la famille, qui se déplaçait, Tanguy reprit, dans un léger murmure. « Il semblerait… Qu’on ne soit plus une menace pour eux désormais, je me trompe ? » Avait dit Tanguy en tournant son regard vers Narcisse une fois que la Némélios et ses trois petits s'abreuvèrent. Les coups d’oeil furtifs n’étaient pas exclus, mais la prudence de la mère semblait avoir baissée d’un cran.
L’idée de partager une chambre avec Tanguy ne me déplait pas. Au centre pokemon, il y a des chambres en pagaille et certaines ont plusieurs lits comme la mienne. Un lit superposé, deux personnes peuvent dormir dans ma petite chambre. Je n’ai jamais vraiment invité d’amis à dormir chez moi, je ne suis jamais parti camper, ni même parti en colonie. Je n’ai jamais connu les joies de profiter d’une nuit d’amusement avec un groupe d’amis comme beaucoup de gens normaux. Alors expérimenter ça pour la première fois de ma vie semble excitant. Avant que je n’aie pu lui répondre, nous devons être vigilants vis-à-vis des Helionceau et de la Nemelios qui nous observe intensément. Un autre bruit de pas, la Nemelios tourne le visage derrière elle et un autre Nemelios arrive, le mâle cette fois. Le père de famille sûrement. Il nous regarde de la même intensité et je sais ce qu’il s’apprête à faire. Aussitôt, par réflexe, je bouche les oreilles de Tanguy alors que le pokemon rugit aussi fort qu’il lui puisse. Quand il a fini, il s’en va avec sa petite famille. J’enlève mes mains des oreilles de Tanguy et vient me déboucher les miennes en massant légèrement sous mes lobes. « Râle Mâle. Il a voulu montrer qu’il protégeait sa famille, il a voulu nous faire peur en s’imposant. » Je lui dis en souriant alors que mes oreilles se débouchent.
« Je suis logé au centre pokemon et dans ma chambre il y a un lit superposé, j’occupe celui du bas mais il n’y a personne dans celui du haut … Tu peux venir sans soucis. » Je lui dis naturellement, me rappelant ce que je voulais lui proposer avant de nous faire interrompre. Je m’installe sur le rebord, ravi de sortir un peu de l’eau bouillante qui me cuisait comme un Gamblast chaufferait une marmite avec son attaque Ebullition. « Bah dis donc. Quelle émotion. Je ne pensais pas me faire … harceler par une famille de Nemelios et Helionceau ce soir. Mais ça valait le coup de venir ici la nuit. Le jour je n’aurais pas supporté le monde. Et il aurait fait encore plus chaud sous le soleil de plomb. » Je dis en caressant les cheveux, les secouant comme pour les sécher un peu, légèrement mouillés. Je lève les yeux au ciel alors qu’un autre bruit se fait entendre, une branche craque, les arbres bougent à leurs cimes et voilà qu’une nuée de Noarfang s’envolent, se dirigeant vers la lune. « J’ai cru qu’il allait encore nous arriver une tuile … » Je dis en riant après avoir à nouveau posé ma main sur le pectoral de Tanguy, prêt à le tirer vers moi si un autre pokemon sauvage était prêt à nous intimider. Je sens son cœur battre sous ma main que je laisse glisser sur sa peau avant de l’enlever. Le contact de la peau humaine est si agréable et ça fait si longtemps que je n’ai pas vécu l’expérience que je suis presque déçu de couper le contact physique.
’imposante et gracieuse silhouette d'un Némélios se détacha peu de temps après l'arrivée de la mère et ses petits. Tel un véritable chef, il semblait désireux de prouver sa supériorité, et aussi de protéger sa petite famille par une même occasion. Peu après la majestueuse arrivée du dernier, deux mains se plaquèrent au niveau des oreilles de Tanguy. Il ne s’y attendait vraiment pas, d’autant plus qu’il n’avait pas, non plus anticipé le rugissement bestial. La fanfare passée, tout le petit groupe s’éloigna. Magnifique spectacle, vraiment. Surtout qu’après, le calme pesant du désert l’emporta. Tanguy se retourna vers Narcisse, se rappelant soudainement qu’il avait lui, très certainement subit entièrement l’attaque des tympans du Némélios. Tanguy se passa une main dans les cheveux, poussa un léger soupir, heureux que cette histoire se soit terminée sans plus de problèmes. Il y avait vraiment quelque chose de sauvage, de mystique sur cette île, surtout que, tout arrivait, ainsi, sans vraiment pointer le bout de son nez ; tout n’était qu’hasard, du moins, tout portait à croire que ce n’était qu’hasard.
S’accoudant contre la bordure du bassin, la pomme de sa main droite soutenant son menton, Tanguy avait écouté la proposition de Narcisse, qui avait repris le sujet de discussion initial, avant qu’ils ne soient coupés par la charmante famille. « Tu sais, je ne veux en aucun cas déranger. Mais si tu proposes. » Avait répondu Tanguy, dans un léger rire ; ce n’était pas vraiment de son genre de venir s’imposer ainsi, sauf que la, on lui faisait une proposition, et dans l’état où il se trouvait, il préféra ne pas décliner l’offre si gentillement donnée par Narcisse. « Tout à fait, je n’aurai, moi non, pas spécialement apprécié de devoir venir dans le coin en pleine jour… » Un bruit. Des craquements. Encore ! L’obligèrent à se couper en plein milieux de sa phrase, la bouche légèrement entrouverte, Tanguy n’avait pratiquement pas bougé, si ce n’était son regard, dirigé vers les cieux, qui lui permirent d'apercevoir le groupement de Noafrang qui s’envolèrent dans un grand silence. Ils étaient pas doués pour se détacher de leurs branches ceux-là, on aurait dit qu’un Rambom s’était inséré dans leur corps. Heureusement, rien de fâcheux ne se produit. En fait, si on avait besoin d’une petite dose de frayeur, il fallait venir aux Sources Chaudes en pleine nuit ; cela devait faire partie de la section “Évènement bonus” du guide touristique de la ville. Tanguy avait senti la douceur de la main de Narcisse glisser jusqu’en haut de son épaule. Il se demandait depuis quand ils étaient ainsi, l’apparition des Noafrang avait sans doute empêché à Tanguy de s’en rendre compte. « Oh, tu sais, je crois bien qu’on est pas à l’abri d’une nouvelle. La nuit n’est pas terminée. » Il ne manquerait plus qu’une nouvelle petite frayeur, à croire qu’elle était donnée en plusieurs dose dans les environs.
Je le regarde en riant. « Oh mais tu ne me déranges pas, au contraire, ça me fera de la compagnie. Je préfère que ce soit un ami de longue date plutôt qu’un inconnu qui s’installe sur le lit du dessus. » Je réponds en riant, pensant à un gros bonhomme qui pue comme une Moufouette s’installer à la place de Tanguy. Les Noarfang s’envolent alors que nous demeurons silencieux, ma main sur son corps. Je me glisse à nouveau dans l’eau, comme si j’espérais qu’elle me protège, ou peut-être simplement pour me coller à Tanguy. Surtout lorsqu’il émet l’hypothèse que ce n’est pas la dernière fois qu’un pokemon sauvage nous dérange. Pour peur qu’il y ait un Drakkarmin ou un Tauros et que nous devons absolument fuir tout de suite à moitié nus … « Oh ne dis pas ça en rigolant. Autant ça va réellement arriver. » Je dis en souriant malicieusement. En étant resté plusieurs minutes avec le buste, la totalité du haut de mon corps, à l’air libre, j’arrive à ressentir la différence de température et la source d’eau chaude n’en devient que plus délicieuse contre ma peau. Il faut sans doute alterner de temps en temps, quelques minutes dans l’eau bouillante, quelques minutes en-dehors, pour apprécier la chaleur et les vertus thérapeutiques et apaisantes de ces lieux.
Je suis quasiment collé à Tanguy, si je tournais la tête, je peux souffler dans son cou. Je ne sais pas si c’est parce qu’on vient de vivre une expérience inhabituelle. Je ne sais pas si c’est parce que le cadre est idyllique, qu’il n’y a plus personne, les Némélios ont chassé les peu de courageux qui étaient encore dans le bain bouillonnant. Je ne sais pas si c’est la nuit si belle et romantique. Je ne sais pas si c’est le fait que je vais passer plusieurs jours, semaines, mois avec mon compagnon champion. Je ne sais pas si c’est parce que je n’ai pas été intime avec quelqu’un depuis un petit moment déjà. Mais le fait est que, spontanément, je pose ma main sur sa joue avec tendresse, tourne son visage vers le mien et je l’embrasse. Doucement d’abord. Un simple baiser timide comme deux collégiens qui apprennent les joies de l’amour. Puis un second plus long mais tout aussi tendre alors que je presse mon corps un peu plus contre le sien. Je mets fin au baiser et me décolle de lui, réalisant que ce n’était peut-être pas bien d’avoir fait ça sur un coup de tête comme je sais si bien le faire. « Désolé … Enfin. Non, je ne regrette pas. Mais je ne sais pas … La situation semblait si … parfaite pour ça, comme si il y avait tous les signes qui me disaient de le faire, alors je l’ai fait. » Je lui dis, sans aucune gêne, assumant mon geste, mais ayant du mal à le justifier autre que « bah j’avais envie quoi ».
estant toujours dans une bonne humeur, comme elle devait être, histoire de faire passer les mésaventures, Tanguy, d’un sourire malicieux « Oh, eh bien dans ce cas-là ! Je viendrais te tenir compagnie alors. » Cela aurait au moins fait un soucis de moins à régler, réglé par un coup de chance, certes, il n’était pas donné à tout le monde de pouvoir résoudre si facilement tous problèmes. Enfin, bien entendu, la chance elle n’était pas forcément partout, entre des Némélios et des Noafrang, parfois elle se faisait bien plus discrète. Et dans des moments pareil, vraiment, tout pouvait arriver ; c’est plus fort qu’un Coconfort, et on appelle ça les aléas du roublard hasard. « Mais voyons ! Nous n’avons pas eu suffisance entre les nuées de Noafrang et Némélios ? » C’était Tanguy ça, il aimait bien se contre-dire, en même temps il se disait qu’il pouvait tout à fait y avoir le risque d’une nouvelle apparition surprise, et d’un autre côté, on préférait se sentir plus en sécurité. Et puis, toute cette chaleur, il n’y était vraiment pas habitué, et ça lui montait quelque peu à la tête. Il serait prêt à parier qu’il était aussi rouge écarlate qu’un Ecrapince, sauf que sous une simple Lune, impossible de le vérifier.
Et puis, enfin, sans vraiment comprendre, ou chercher à comprendre ; à moins ce ça ne soit là qu’une illusion ? Mais non, pas vraiment, une illusion ne faisait rien resentir physiquement. Pourtant là, Tanguy avait ressenti, le dégagement de la chaleur humaine, le contact, la petite vibration due à l'inattendu aussi. En réalité, il n’aurait jamais pu décrire ce qu’il ressentait vraiment, tout cela n’avait été que soudain et imprévu, qu’en fait, au fond, ça n’avait pas vraiment de nom, juste une image, floue et brève certes. La seule chose dont Tanguy était vraiment sûr, c’est qu’il avait suivit le mouvement - peut-être à cause de la vivacité de l’instant ou simplement parce que ça ne l’avait absolument pas dérangé. Et tout prit fin. Presque aussi vivement que c’était arrivé. Seul les vaguelettes se firent entendre, puis des mots. Tanguy resta un moment, pensif, après les paroles de Narcisse. Pas qu’il soit gêné ou embarrassé ; simplement, il devait juste recoller quelques morceaux dans sa tête. « Je pense que… Non il n'y a ren à penser... Simplement, il n’y a pas à expliquer, non plus… Ce qui est fait, est fait. » Tanguy se redressa légèrement, et puis, sous une impulsion qu’il ne contrôlait pas vraiment, il rendit la pareille. En plus brouillon, peut-être, en moins adroit, sans doute ; puisque tout n’était due qu’à une impulsion, cette même impulsion qui nous dicte de passer par-dessus un obstacle, petite étincelle imprévisible, agitant toute vie. D’un léger mouvement, simplement après avoir effectué une nouvelle rencontre entre leurs peaux, et enfin entre leurs lèvres ; qui ne dura qu’un bref moment, mais, une action valait mieux que de longs discours.
Alors que je pensais qu’il me frapperait ou qu’il le prendrait mal après ce baiser inattendu, le voilà qui me le rend. Il plaque ses lèvres contre les miennes et je le laisse faire. Il est moins assuré dans son baiser que je l’ai été mais j’aime cette maladresse, j’ai envie de l’embrasser encore plus. Il s’éloigne à nouveau alors que je souris. Je me mordille la lèvre inférieure, la pinçant avec mes incisives, puis je me penche à nouveau pour l’embrasser, enroulant mes bras autour de son corps pour le rapprocher de moi légèrement. Je caresse son visage d’une main, se lovant très vite sur sa nuque puis dans ses cheveux alors que j’approfondis le baiser pour le rendre langoureux. Je sépare nos lèvres de quelques millimètres seulement, juste le temps de reprendre notre souffle. « T’as raison. Ce qui est fait est fait. Alors autant continuer … » Je murmure contre ses lèvres, nos nez se frôlant. Puis je l’embrasse à nouveau langoureusement pendant deux longues minutes ou mes mains se baladent tantôt sur son torse, tantôt sur sa nuque, tantôt sur son visage ou dans ses cheveux. Je profite au maximum de cet instant intense et romantique. Intensément romantique. Finalement je sépare nos deux corps, nos lèvres, après l’avoir embrassé timidement une dernière fois, réalisant ce qu’il vient de se passer.
Je regarde en l’air, souriant, aux anges. S’il n’était pas toujours là avec moi, j’aurais presque pu crier de joie, ou faire une petite danse ridicule pour montrer mon bonheur actuel. « Bon … J’espère qu’on apprendra à mieux se connaître durant notre aventure … » Je lui dis en souriant, légèrement gêné mais avec un éclat de joie dans la voix. « Et qu’on aura l’occasion de s’embrasser encore plusieurs fois … » Je rajoute en détournant le regard, me retenant pour ne pas rire nerveusement. J’ai l’air d’un petit garçon énamouré pour la première fois. Je n’ai pas eu de relation amoureuse depuis un bail maintenant, j’avais toujours préféré mettre ma carrière de chef cuisinier et de dresseur et membre de ligue en premier. Du coup j’ai laissé tomber ma vie sur le plan affectif. Il serait temps d’y remédier. Qui sait, peut-être que ça fonctionnera bien avec Tanguy … « De savoir que tu vas dormir dans la même chambre que moi, sûrement la même tente lors de nos nuits en voyage, après ce baiser, ça fait bizarre. Du bon bizarre. Mais bizarre quand même. » Je lui dis en riant alors que ma main se pose sur la sienne et que je me penche pour l’embrasser sur la joue, puis sur le coin des lèvres dans un geste timide.
t puis, c’était ainsi. Et puis, cela continuait ainsi. C’était fou, c’était bête, c’était inattendu ; mais, c’était surtout agréable. Non, et proposer de continuer, c’était comme rentrer dans une danse endiablée, dont Tanguy était inlassablement attiré. Étrange qu'auparavant il n’y ait jamais plus d’avantage songé. Mais en l’instant présent, il supprimait ces pensées-là de son esprit, en soit, oui, il profitait, et ne s’en gênait pas. C’était peut-être malsain, mais, très plaisant. Tout ce qui est plaisant est malsain de toute façon. Et puis, sentir la présence humaine contre son corps, en soit oui c’était plaisant, et Tanguy se laissait faire, tout simplement. Tous ses gestes n’était guidés que par son seul instinct, on aurait presque dit qu’il ne contrôlait rien, juste à l’instinct. Tanguy-instinct avait laissé ses bras s’envelopper au niveau des reins de Narcisse, avant de gentiment remonter le long de son dos, par-ci, par-là. Il eut presque… Oui, un soupir déçut lorsque leur corps se détachèrent l’un de l’autre. Le Tanguy-instinct n’était absolument pas d’accord avec ceci, mais le Tanguy-logique lui imposait de calmer ses ardeurs, enfin, soyons un peu adultes ! Juste un brin de temps !
Détournant son regard vers les cieux, vers les profondeurs de la sources, vers les buissons ; enfin vers tout, sauf vers Narcisse, car Tanguy se connaissait un peu, et bien qu’il soit imprévu, il connaissait son instinct, qui était d’autant plus imprévu quand on savait qu’il lui manquant énormément d’heure de repos. Et dans un filet de voix, un chuchotement, il prit la parole. « Je l’espère aussi… » Il n’avait pas eu aussi peu de tact dans l’une de ses réponses depuis longtemps, son esprit devait encore être en train de récupérer de tout cela, mais cela avait sonné comme quelque chose de vivant ; en soit, oui, Tanguy l’espérait, il ne dirait vraiment pas non. Cela venait peut-être du fait que pour une fois, il n’avait pas gardé le contrôle, sa logique c’était vidé de tout pour laisser place à l’instinct, et ça l’avait très légèrement chamboulé. Ca, ou le baiser, ou les deux aussi. « Du bizarre… Je n’aurai peut-être pas employé ce mot-là, mais dans le fond, il y ressemblerait. » Avait répondu Tanguy, après avoir laissé une courte pause, pendant laquelle son instinct savourait encore une dernière fois leur contact. Puis, soudainement, Tanguy se hissa sur le rebord du bassin, pour s’y assoir. Inspira une forte bouffée d’air chargée de chaleur et de vapeur d’eau, tout en se passant une main dans les cheveux - leur redonner une certaine forme plus ou moins imprécise. « Que dirais-tu de reprendre en douceur le chemin vers Saprule ? J’ignore quelle heure il peut bien être, et pour être franc, je m’en moque ; mais… Enfin, non oublie, ou du moins, juste deux minutes. » Non, Tanguy ne changeait absolument pas d’avis en deux secondes. Il replongea dans l’eau. Y resta un laps de temps, mais il en avait un certain besoin. Puis, quand il sortit, il eut un large sourire dessiné sur les lèvres, on aurait vraiment dit un gosse à qui on donnait sa friandise préféré. « Non, c’est bon, maintenant. » Oui, parfois, il parlait pour ne rien dire. Mais, c’était simplement pour calmer le rire de joie qui voulait sortir de sa bouche, le transformant en un simple sourire de joie, qu’il émanait en regardant les cieux.
WILDBIRD
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Sujet: Re: Stars & Steam [Tancisse] Jeu 5 Mai - 16:12
Stars & Steam
Tanguy & Narcisse
J’ai envie de rire. Il veut rentrer doucement vers Saprule, il se lève, je suis prêt à le suivre mais finalement il change d’avis et se réinstalle dans l’eau chaude de la source. Je souris, riant silencieusement. Pourquoi ce changement soudain ? Est-il timide ? Gêné ? Puis le voilà qu’il veut à nouveau partir. Je ris de bon cœur cette fois-ci alors que je me lève, lui aussi a l’air de vouloir rire. Je lui tends la main et l’aide à se lever, le tout en continuant de rire. Finalement, pris d’un élan d’euphorie, je le serre contre moi, son torse contre le mien, nos corps pressés l’un contre l’autre et je l’embrasse à nouveau alors que mes mains caressent son dos tendrement, explorant son corps, dérivant sur ses reins, puis ses hanches. Elles remontent sur son torse puis ses pectoraux et enfin j’enroule mes bras autour de son cou en approfondissant le baiser avant de le laisser respirer un peu, sans rompre notre étreinte. « Tu me fais rire. Et ça me donne encore plus envie de t’embrasser. » Je lui dis en souriant, me mordillant la lèvre inférieure. Je lui caresse tendrement la joue avant de le laisser tranquille et sortir de l’eau, cherchant ma serviette pour me sécher les cheveux, ainsi que le haut du corps avant de mettre mon tee-shirt. Je prends mes pokeball et les mets dans la poche de mon maillot, attendant que Tanguy me suive.
« T’es prêt ? On y va ? » Je lui demande alors que je commence à me diriger sur le chemin menant au centre pokemon. Je marche avec lui, très près de lui, souriant, euphorique. Je ne peux m’empêcher de mordiller ma lèvre inférieure, ça a toujours été un de mes tics corporels quand je suis heureux ou amusé. Et je suis définitivement heureux et amusé en présence de Tanguy. « C’était une bonne chose que de profiter des sources d’eau chaude la nuit. Je pense que ça nous permettra d’avoir moins chaud cette nuit et de bien dormir. » Je lui dis, voulant briser le silence. J’ai envie de l’embrasser encore, mais j’ai peur de paraître trop collant. Pourtant, c’est comme quand j’étais gosse, quand on a un nouveau jouet qu’on aime tellement qu’on souhaiterait dormir avec, jouer avec H24 avec ce même jouet parce que c’est nouveau. Embrasser Tanguy c’est bon, c’est nouveau, j’ai envie de continuer de le faire sans m’arrêter. Et je ne tiens plus. Juste avant d’atteindre le centre pokemon, je prends sa main, profitant qu’il n’y ait personne et je lui vole un baiser tendre, un autre. « Désolé si je te semble un peu collant, mais tu es … tu me … rends fou. » Je lui dis un peu gêné, rougissant légèrement sans lâcher sa main, comme un gosse qui découvre les joies de l’amour.