A dix-huit ans, il s’enfui de la maison familiale pour ne jamais revenir. Pas assez de souvenirs et trop de bruits, il dira toujours que sa vie a commencé à son départ, avant ça il n’était que l’aîné, le baby-sitter, le silencieux enfermé dans sa chambre à bidouiller des ordinateurs alors qu’ils commençaient à peine à exister, ou à lire trop de romans pour une personne normale. Ses parents étaient banals, et sa vie d’adolescent encore plus. Sa vie, c’est sur une aire d’autoroute qu’elle commence. Elle était bondée, les routiers s’engueulaient à grand renfort de cris, avec des pokémons piaillant dans tous les coins, et au milieu, il y avait cette fille perdue. Elle était assise avec un café, les doigts jouant dans l’herbe disparate quand un rattata avait foncé dans sa tasse, la renversant sur son jean et sur le sol. Sautant sur l’occasion, Amarante avait accouru avec son gobelet plein et une serviette, il s’était présenté et les disputes des routiers s’étaient envolées, il ne restait plus qu’eux sur l’aire. Des heures à discuter de tout, surtout de rien, puis des minutes étiolées à s’amouracher des étoiles puis du lever du soleil. C’était un début de conte de fées, et ils ne se sont plus jamais lâché. Pendant deux ans, ils ont voyagé dans tout Kalos, à la rencontre des pokémons, des dresseurs, des habitants, à prendre des notes sur des centaines de carnets qu’ils abandonnaient dans des lieux improbables. L’argent était inexistant, ils aidaient les habitants contre un lit, ils travaillaient quelques mois dans des fermes, dans des écoles.

Puis il a fallu se poser, elle a décroché un travail de serveuse et lui a commencé ses études pour devenir professeur. Ils ont construit un nid douillet dans un appartement un peu trop petit pour eux, mais ce n’était pas important. Jack ramenait des pâtisseries qu’il grignotait devant ses devoirs à rendre, et leurs discussions continuaient sans cesse de s’éterniser. Les quelques années sont devenues une décennie passée dans une maison plus spacieuse, une chambre de plus et des pokémons allongés dans chaque recoin de la maison. Ils avaient continué de voyager dès qu’ils en avaient l’occasion, et Jack s’était prise d’envie de devenir une dresseuse excellente, renommée. Ils s’entraînaient tous les soirs, s’améliorant l’un et l’autre. Les rencontres officielles et les combats ont débuté quelques années après.

S’imposant peu à peu dans un univers auquel ils n’étaient pas habitués, ils ont fait de nouvelles rencontres, sortant de leur nid douillet. De nouveaux amis, proches, qui leur demandait sans cesse pour quand était le mariage ou le bébé, et qui ne voyaient pas leurs visages s’assombrir au fil des mois et des demandes. La chambre supplémentaire restait vide et froide. Au tout début, ils l’avaient décoré, ils avaient réfléchi aux prénoms possibles comme le font les enfants qui rêvent à la vie d’adulte. Les années s’étaient additionnées et ils avaient craqué, prenant rendez-vous chez différents médecins. A la réponse, ils avaient transformé cette chambre en bureau, en bibliothèque, en tout autre chose pour oublier qu’ils ne pourraient pas en avoir. « Tu peux voir quelqu’un d’autre pour en avoir un, Jack. » Ces mots étaient sortis un soir alors qu’il préparait le dîner. Les yeux de sa femme s’étaient levés, teintés de tristesse pour celui qui culpabilisait depuis des semaines. C’était de sa faute. Elle s’était levée et lui avait pris les mains jusqu’à le diriger au milieu de la pièce avant de faire un geste qui englobait les pokémons allongés sur le sol, sur le canapé, partout.  « Tu ne crois pas qu’on a déjà assez d’enfants, Ama ? » Ils s’étaient plongés dans les combats encore un peu plus, combattant leur premier champion quelques mois après la nouvelle. Presque une décennie s’écoule et les premiers combats contre la ligue s’approchent, leur nouveau rêve à portée des doigts.

L’annonce de la terrible nouvelle vrille le silence et le monde s’éclate sous leurs pieds, la chute est rude, il s’en cogne les genoux contre les pierres parce qu’il est incapable de tenir, incapable de comprendre. Jack cache sa terreur dans un sourire qu’il ne voit pas, et ses doigts déjà pâles effleurent les cheveux de son mari. « Combien de temps ? » Un an, quelques mois de plus peut-être, le médecin est désolé, le réceptionniste est désolé, les infirmiers sont désolés, les voisins sont désolés, mais ça ne change rien ça, ce ne sont que des mots qui ne veulent rien dire, désolé, désolé de quoi, hein ? A la troisième fois, son poing échoue dans la mâchoire du médecin qu’il regarde tomber, le poing encore fermé. Un nouveau coup, puis encore un, jusqu’à ce que quelqu’un lui attrape les épaules pour le reculer, et qu’enfin les cris de sa femme parviennent jusqu’à lui. C’est pas beau la violence, et il crache un « Désolé » sordide avant de s’en aller, emportant Jack dans son sillage. Jamais elle ne pleurera, Jack. Lui, il n’a pas sa force, il s’effondre le premier soir, le visage enfoui dans la nuque de sa femme. Pas un mot, pas même un sanglot, mais un silence pesant. Ils cessent les combats, et ils partent en voyage au bout du monde, à la découverte de ce qu’ils n’ont pas encore connu.

Les mois s’écoulent et la santé de Jack s’évapore, ils sont obligés de rentrer en catastrophe. Sous ses yeux, la peau de sa femme se fripe et s’effrite, elle devient aussi fragile qu’un morceau de verre. Quand elle s’endort, il s’entraîne furieusement, il ne ferme les yeux que lorsque les infirmiers sont présents, pour ne pas perdre ces précieuses secondes. Un matin, une infirmière le réveille en douceur, la voix pressante. « Il y a une petite fille dans votre chambre. » Une petite fille ? Dans leur entourage, personne n’a encore d’enfants, ou alors ils sont adolescents. Et pourtant, une petite fille brune se tient au côté de Jack, la main dans la sienne, et elle a encore ce sourire sur les lèvres, ce sourire de quand ils s’étaient rencontré. L’inconnue dépose ses doigts dans les cheveux épars de la femme malade, prodiguant de douces caresses, et l’infirmière pousse Amarante vers le lit. C’est bientôt la fin, les cloches s’entrechoquent déjà dans son crâne. « J’ai toujours voulu avoir une fille. » Les derniers soupirs s’échappent entre son mari et la gamine qui ne se transforme que lorsque le corps est emporté. Le Zorua de sa femme, bestiole rescapée lors d’un voyage.

La maison était vendue avant l’enterrement, et il s’est enfuit l’heure suivant la mise en terre, laissant les pokémons de sa femme aux enfants de sa petite sœur. Pendant des années il n’a pas fait parler de lui jusqu’à arriver soudainement en membre de la ligue. De sa fuite, il n’en parle jamais, il dit simplement qu’il s’est entrainé, qu’il a voyagé. Qu’il avait besoin d’un nouvel air, d’un nouveau monde pour lui et sa fille. On pense parfois, à raison, que la mort de sa femme l’a brisé et qu’il s’est transformé en gardien de prison auprès de Lizbeth, elle ne va pas à l’école et ne sort qu’en compagnie de son paternel. Dans ce nouveau paradis, personne ne connaît les détails de sa vie passée, et il vit ans la terreur constante qu’on découvre la vérité sur sa fille. Qu’on voit ce qu’il est réellement, un fou prenant un pokémon pour sa fille.

Coucou toi ! Alors après concertation de l'ensemble du staff, on te valide ! Il a été souligné que la fulgurance la maladie de Jack semblait légèrement abusif mais franchement dans notre contexte ça nous est égal ! Donc je te valide, n'oublie pas de demander à Timmy ou de me mp si t'as un soucis !

Toi (et tout tes futurs DC) avez été confiés à la Baie Grena (C'est môa !), si tu lances un rp à modérer, n'oublie pas de lui envoyer le lien par mp !

→ La première chose à faire, c'est de bien remplir ton profil (y compris la feuille de personnage, tout en bas du profil), ça nous aidera à te modérer !

→ Si tu ne veux pas te faire piquer ton avatar, va le recenser dans le bottin !

→ Ensuite, va donc faire ton compte en banque ainsi que ta t-card.

→ Tu peux aussi aller recenser ta ville d'origine. Si tu es un personnage du jeu, fais le savoir ! Idem si tu es un DC !

→ Tu as également la possibilité de faire une fiche de rp ainsi qu'une fiche de lien si le cœur t'en dis. Ou même encore un journal intime ?

Je te souhaite de très belles aventures parmi nous, n'hésite pas à contacter le staff si tu as le moindre soucis !