« On fait tous au moins un vœu par an, en soufflant les bougies de notre gâteau d’anniversaire. Certains d’entre nous en font plus : pour un cil sur une joue, devant une fontaine, en voyant une étoile filante... et de temps en temps, un de ces vœux se réalise. Et après ? Est ce que c’est aussi bien qu’on l’espérait ? Est ce qu’on se laisse aller dans le rayonnement de notre bonheur ? Est-ce qu’on se rend compte qu’on a une longue liste de vœux qui attendent d’être exaucés ? » - Grey's Anatomy


Et voilà. Le réveil sonne. 6H30. Pourtant, cette nuit-là, comme toutes les autres nuits à cette même date, je n'ai pas dormi. Je ne trouve aucune raison valable à cela, mais c'est comme ça depuis des années, sans aucune explication. Vous pourrez me dire d'aller voir un psychothérapeute, mais sachez que je n'en ai pas envie. Surtout si l'idée venait de vous, je ferai semblant de n'avoir rien entendu. Tant pis si cela vous blesse, nous ne nous connaissons pas, nous ne sommes pas amis, et à moins d'être désespérée – et je ne le suis absolument pas – votre avis m'importe peu. Le matin, c'est le même schéma qui se met en place, telle une chorégraphie de modern jazz. Tout est calculé pour que ce soit parfait. Blocage sous la couverture jusqu'à ce que je réalise qu'il faut se lever – petit-déjeuner – douche – brossage de dents - essai tenue 1 – essai tenue 2 – essai tenue 3, pour finalement rester planter devant son miroir en sous-vêtement. Pour partir en retard au boulot. Comme d'habitude. (J'ai réussi à m'habiller quand même !)


Me voilà enfin arriver à bon port. Si vous connaissez la ville de Paoles, vous devez savoir qu'il y a énormément de monde. Et donc le centre Pokémon, c'est exactement la même chose. Enfin. Pas autant, évidemment. Le so leil est au rendez-vous ce matin, et comme à chaque fois qu'il fait soleil, j'ai l'impression que les gens se disent « Tiens, si on allait se promener au centre Pokémon aujourd'hui ! Chouette, quelle bonne idée ! Allez Pikachu, tombe malade !Vomi ! ». En vrai, j'aime mon métier. J'aime le contact avec les pokémons, les plus mignons comme les moins mignons, on a tous à apprendre d'eux. (Ou presque). Mais ce que j'aime par dessus tout,  c'est de voir les dresseurs en prendre soin. Nous, petits soigneurs que nous sommes, voyons bien à quel point les pokémons sont aimés, choyés, et nous voyons à quel point ils nous le rendent si bien..


« Jade, vous êtes en retard. Encore. »  Et voilà. Je n'ai pas du assez prier pour éviter de le croiser celui-là. Mon supérieur.. Enfin. Techniquement, c'est moi. Etant donné que j'ai juste repris la boite de mes parents, mais je ne pouvais pas m'occuper de tout ce qui est administratif, alors j'ai pris quelqu'un d'autre pour faire le sale boulot.. Ici, je suis juste, soignante. Et ça me va très bien comme ça. Je n'avais aucune réponse à lui fournir, et aucun compte à lui rendre. Je me contentais juste de lui sourire, comme d'habitude, avant de partir à mon poste. En plus, je déteste cette bande sonore. La voix est juste.. Dégueulasse à souhait. Mais bon. C'est pas de sa faute. Il fallait que ce soit plus beau, il fallait voir plus grand. Ils ont oublié qu'ici on soignait des « animaux », on ne recevait pas le président de la république. Bon, je suis déjà en retard. Il faut que je me grouille. Je me faufilais entre les gens, en essayant de ne pas les bousculer. Sauf que.. En tant que Jade, ce n'était pas possible. Il fallait que je bouscule quelqu'un, sinon, ce n'est vraiment pas drôle.


Encore une journée semblable à toutes les autres. Joyeux trentième anniversaire Jadounette.