L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé.

Je marchai dans la forêt comme à mon habitude, suivie de mon Solochi qui aujourd'hui, avait décidé de tenir une lanière de mon sac pour me suivre plutôt que de se diriger grâce au tintement de la petite clochette accrochée à mon jean. Le visage peinturluré de cendres noires, les cheveux attachés, je souhaitai me rendre dans l'un de nos coins favoris avec Slade. Un coin où je m'asseyais contre un arbre et dessinait. Mais la place semblait être prise. Je m'accroupissais, rangeant la petite clochette dans ma poche. J'observai à travers les branchages un jeune homme en compagnie d'un Coupenotte. Un pokémon dragon. C'était mon type préféré avec le type vol. Mon regard vert se leva vers le garçon. Il ne semblait pas être plus vieux que moi. Peut-être plus jeune. Je remarquai soudainement qu'il était en train de dessiner. J'avais peur mais de son visage émanait une douceur perturbante. Je dégluti avec difficulté puis décidai de sortir de ma cachette. Il m'intriguait, ce qui était véritablement pas mon genre.

J'étais méfiante, craintive et une boule d'angoisse se formait dans ma gorge. Je n'arrivai même pas à parler. Je faisais quelques pas sur le côté, levant la tête comme si je pouvais voir d'où j'étais ce qu'il dessinait. Je le fixai sans prononcer un seul mot. Je devais avoir l'air d'une véritable sauvage. Slade, lui, était toujours accroché à la lanière de mon sac. Paisible. Je faisais à nouveau quelques pas mais vers lui cette fois. Je regardai chacun des objets qui se trouvaient près de lui.

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé.

Lorsque le garçon leva son regard vers moi, je me figeai instantanément. Comme si je venais tout juste de me rendre compte que je n'étais pas invisible. Je tentai de faire un pas en arrière mais Slade me donna un petit coup de tête dans les fesses. "Solo !" Et en plus il me râlait dessus parce que je n'avançais plus. Il semblait ne pas se rendre compte qu'il y avait du monde. Bon, il avait une excuse, il ne voyait rien avec sa fourrure. Ce fut lorsqu'il entendit la voix du jeune homme que Slade lâcha la lanière de mon sac pour se mettre à mes côtés. Ce que je cherchais ? Probablement une paire de couilles... Enfin d'ovaires pour moi. Je pris une inspiration pour répondre mais rien ne voulait sortir d'entre mes lèvres. Je fronçais légèrement les sourcils, pourquoi avait-il fallut que je sorte mon nez des buissons !? Mais j'étais curieuse de voir un garçon assit à la place que j'affectionnais pour faire la même chose que moi.

Je hochai la tête légèrement semblant dire à la fois "oui" et à la fois "non". J'avançais d'un pas puis m'accroupie. Pour attaquer les dresseurs qui polluaient la forêt j'étais loin d'être aussi timide. Mais là c'était perturbant ! Je pointais alors du doigt son carnet, intriguée. A force de vivre seule avec mon Solochi en forêt, j'étais devenue un peu... Sauvage... Et quand il s'agissait d'aller en ville, c'était horrible. Mais je m'y forçais surtout pour Slade. Acheter des potions ou l'emmener au centre pokémon. J'adoptais un comportement différent selon le lieu où je me trouvais.

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Je continue de le fixer alors qu'il rit de la réaction de Solochi. Bon, il y a de quoi en même temps. Slade peut s'avérer être un vrai boulet. D'ailleurs, celui ci avance sans craintes vers le Coupenotte. Il baissa la tête pour renifler l'autre pokémon puis il se dresse sur ses deux pattes arrière pour montrer sa joie de rencontrer un autre type dragon. Le garçon réagit puis tend son carnet  sur le sol. Curieuse et intriguée je fini par poser mon sac à dos sur l'herbe. Je me baisse pour prendre le carnet du jeune homme sans le quitter du regard, comme si j'avais peur qu'il me saute dessus pour m'attaquer. Puis je baisse le regard vers les dessins. Il y en a plusieurs sur la forêt, un léger sourire étire mes lèvres lorsque je reconnais le grand lac. Une chose m'intrigue. Enfin, plusieurs mais la question que je me pose c'est pourquoi ses dessins son aussi ressemblants aux miens ? Bien sûre, c'est les même paysages mais le coup de crayon est censé être différent d'un individu à l'autre non ? Alors pourquoi un garçon de la ville semblait réussir à voir l'âme de ces lieux ? Dans mon cerveau c'est impossible. Soit on vient de la ville, soit on vient de la forêt. Je sors de mon sac à dos mon propre carnet et compare deux dessins qui semblent presque identiques. Je dégluti puis ouvre enfin la bouche pour parler : « Comment... ? » Je n'arrive même pas à prononcer une phrase tant je suis intriguée. Je ne me suis même pas rendue compte d'avoir ouvert la bouche. « Je ne comprend pas... » Comment pouvait-il dessiner aussi bien la forêt alors qu'il n'avait pas l'air d'y vivre ? J'ai l'impression de me voir en le regardant. Il semble être moi en garçon mais vivant en ville. Il avait un pokémon de type dragon. Il était assit là où je m'asseyais moi-même pour dessiner... Je tend à mon tour les deux carnets sur le sol pour montrer la similitude.

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Solochi, lui, s'amusait tranquillement avec le Coupenotte qu'il pouvait voir vu que ce dernier avait relevé sa fourrure de ses yeux. Je regardais une nouvelle fois le garçon. Il ne semblait pas comprendre là où je voulais en venir. Bon, il faut avouer que je n'avais pas dit grand chose jusqu'ici. « Non, c'est... Tu viens de la ville... » Je pointe son dessin du doigt. « Et tu as réussi à dessiner l'âme de la forêt... » Cela m'intriguait. Je fini par me laisser tomber sur le derrière pour regarder à nouveau le carnet de l'homme. Je m'arrête sur une page où les coups de crayons sont plus droits. J'incline un peu la tête. On dirait le bâtiment d'une ville mais venant ailleurs que de Steukin. Je lui montre puis demande : « Qu'est ce que c'est ? » Je dois vraiment avoir l'air d'une sauvage. Mais je n'en ai pas honte. Grandir dans la forêt m'a fait apprendre beaucoup de choses que peut-être peu de gens pourraient connaître. Je reste tout de même sur mes gardes, une habitude.

HRP:

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé.

Solochi secoua la tête puis éternua, faisant rouler le petit Coupenotte en arrière. Et le voilà avec un élastique rose dans la fourrure. Il ressemble à rien. Si à un Couafarel bleu et noir. Mais bon, le principal était qu'il s'amuse à poursuivre le petit pokémon dragon. Quand à moi, je suis dans l'incompréhension la plus totale. Il me dit que le fait qu'il vient de la ville ne change rien... Mes neurones sont en pleine gymnastique. J'ai rarement vu des gens qui s'intéressent à la forêt. « Alors tu sembles être la seule personne de la ville qui soit intelligent... » Un compliment. Je ne m'en rend pas compte, mais c'est très très rare venant de moi. Il explique alors ce que représente le dessin. Je comprend ce qu'est une représentation mais alors un Théâtre... J'ai une mine un peu niaise sur le coup. « Un Thé... âtre ? » Je ne vois pas du tout ce que cela peut être. Un lieu où on boit du Thé près de l'âtre d'une cheminée ? Je me sens stupide... Je rebaisse le regard vers le carnet où un dessin plein de couleurs fait son apparition. Une maison. J'incline la tête et une larme discrète coule le long de ma joue, que je balaye d'un coup de manche. Je suis émue par la façon dont est peinte ce lieu. On y sent facilement de l'amour et de la chaleur. Un peu de nostalgie aussi peut-être. Cela me rappelle ma propre maison qui était une très jolie pension avec une bonne notoriété. Tout était partit à l'abandon... Je souris. « Tu es allé partout sur Miranoir ? » C'est une question que je me demande en voyant ces divers dessins.