Assise sur mon bureau, je tournais le dos à Héricendre. Il était tard, et nous nous étions une nouvelle fois disputée. La raison était futile, elle avait prit une ampleur bien ridicule, mais le caractère explosif et assuré du pokémon lui conférait un égo qui ne me plaisait pas du tout. Si, habituellement, je détestais les conflits et je tentais de les éviter en m’écrasant, aujourd’hui, je n’avais pas voulu. J’avais pris mon courage à deux mains pour ne pas céder aux caprices du pokémon. Mon opposition l’avait, certes, surpris, mais n’avait fait qu’empirer les choses. A l’heure actuelle, je doutais d’avoir bien fait. Pourtant, parfois, il fallait que je puisse m’affirmer à côté de lui. Lorsqu’il commençait à n’en faire qu’à sa tête, les choses tournaient toujours au vinaigre. Il était bien difficile à canaliser.

Laissant échapper un soufflement, je m’étais levé pour aller m’allonger sur mon lit. J’en avais marre de toujours culpabiliser à chaque fois que nous avions une altercation. J’espérais que cette petite dispute lui avait au moins ouvert les yeux sur son caractère et que je n’étais pas la seule à me remettre en question. Les minutes défilèrent, sans que je ne puisse trouver le sommeil. Je sortis de mon lit pour aller retrouver Héricendre qui devait continuer de bouder dans le salon, comme à son habitude. Mais aujourd’hui, personne. Mon appartement était petit, j’eu vite fait de faire le tour et de découvrir qu’il était vide.

Mon cœur s’emballa de plus belle, inquiète. Espérant que Néri ait trouvé une nouvelle cachette, j’appelais, sans grand espoir. « Néri ? Néri tu es là ?! Je m’inquiète, sors s’il te plait ! » Aucune réponse, aucun bruit. En passant dans le cellier, je m’aperçu bien rapidement que la porte d’entrée était entrouverte. L’espace nécessaire pour que Néri passe. Il s’était sauvé ! Paniquée, j’enfilais rapidement un pantalon et un pull avant de me lancer à sa recherche. Le souffle court, je me faisais un sang d’encre.

Par où commencer à chercher... Il pouvait être parti depuis un long moment, il pouvait donc être déjà loin. J’énumérais rapidement nos endroits préférés dans ma tête tout en marchant rapidement sans but. Il fallait que j’explore la ville tout d’abord. Il était peut être à l’herboristerie.. Il adorait sentir les fleurs qui tapissaient l’entrée. Ou peut être au SPA, même s’il était fermé, Héricendre avait toujours adoré s’y rendre. J’évitais la maison hantée, elle me terrifiait, alors en pleine nuit, je ne pourrais pas m’y rendre seule. Et malgré le caractère d’Héricendre, je savais très bien qu’elle l’inquiétait aussi.

Après avoir explorer la ville, sans résultat, je m’étais rendue au camping, espérant trouver quelqu’un qui puisse m’éclairer. Malheureusement, aucune trace non plus. Les larmes gagnaient peu à peu mes yeux, les embuant. S’il lui était arrivé quelque chose, je ne me le pardonnerai certainement jamais. Après avoir exploré toute la ville, je n’avais plus qu’à m’engager sur l’une des deux routes. Néri n’avait jamais apprécié les déserts, contrairement à la forêt qui était l’un de ses endroits préférés. Comme l’un des miens.

Je m’arrêtais à sa lisière, inquiète. J’allais devoir être discrète, sans pokémon, j’étais bien plus vulnérable. J’espérais que Néri n’avait pas fait de mauvaises rencontres. Je préférais le retrouver en bonne santé, mais toujours aussi énervé, que K.O. dans un coin de la forêt. Sur mes gardes, je m’avançais en espérant ne pas avoir de mauvaises surprises. D’une voix plutôt faible, j’appelais « Héri ? Tu es là ? » Aucune réponse, juste un silence inquiétant. Mes espoirs commençaient peu à peu à se dissiper. S’il n’était pas dans la forêt, je n’avais aucune idée d’où il pouvait être.

Après avoir fait un rapide tour de la forêt, je m’étais arrêté dans une petite clairière, le cœur gros. Rien. Je désespérais. La forêt était bien trop grande et il faisait bien trop sombre pour que je ne réussisse à le retrouver seule. Quelques larmes coulèrent sur mes joues alors que je secouais la tête, découragée. Au loin, je cru voir une silhouette marcher. Mon imagination ? Peut être bien, mais je n’avais que très peu de choses auxquels me raccrocher, je ne pouvais pas laisser passer cette chance sans tenter de la prendre. Je me relevais précipitamment, séchant mes larmes d’un revers de main. « Excusez moi ! Excusez moi ! Je cherche un Héricendre, est-ce que vous l’auriez vu ? » Dans la pénombre, je ne distinguais toujours pas son visage. Je m’approchais rapidement pour tenter de le rejoindre.