« Tu te tais et tu feras ce que je te dis, Dévléo. La discussion est close, que tu le consentes ou non. »

Sur ces mots, il avait tourné les talons. Mon père en avait comme tel et sa décision était irrémédiable. Je ne pouvais en aucun changer quoi que ce soit ou espérer un changement inopiné qui viendrait bouleverser le quotidien de notre famille. Si nous pouvons encore nous définir comme tel … Ayant perdu ma mère il y a plusieurs années, je ne peux réellement comprendre certaines notions ou aspects de la vie. A certains moments, je me rends à quel point elle peut me manquer, combien cette femme aurait pu avoir un impact puissant et sensationnel sur la vie que j’ai pu mener. Pourquoi le destin en a-t-il décidé comme tel ? Je ne peux parfois saisir sa volonté ? Quant à mon père, nos relations sont quelque peu électriques : je ne le comprends pas et il ne veut saisir un traître mot de mon quotidien. Champion d’arène, il pensait que toutes ses paroles étaient dignes d’une Evangile. Il omettait assez souvent que les autres pouvaient également avoir raison : cela lui passait bien au-dessus de la tête, je pense. C’est pour cette raison que j’ai décidé de m’enfuir, de partir bien loin afin de ne plus devoir le côtoyer, d’abandonner la personne qui m’avait élevé. Je ne lui avais laissé qu’un mot court, quelques formes sur un bout de papier très fin qui déclarait : « Ne t’inquiète pas. Tout ira bien. »

Cette précipitation s’était dépêchée davantage avec des événements personnels de ma vie. Je ne voulais pas que mon père soit au courant. Cela aurait une honte qu’il n’aurait pu supporter très longtemps. De plus, à l’instar de sa personne, il désirait créer un double, un alter ego en son propre fils mais je refusais de devenir comme lui. J’avais déjà perdu l’amour de ma vie comme lui, il était hors de question de devenir un homme professionnellement stable, réputé dans le monde mais dont le cœur est noirci par des rancunes et un désespoir infimes. Je ne pouvais me résoudre à une telle vie : je voulais davantage. Je devais partir, m’enfuir, vivre une aventure. Pour réaliser un tel voyage, je devais cependant changer d’identité, devenir quelqu’un d’autre. J’ai donc opté de me faire appeler par l’un de mes autres prénoms, celui que ma mère m’avait choisi autrefois. Dévléo était alors le garçon d’antan, celui que je laissais à cette vie que je ne voulais plus désormais ; j'ai donc opté pour Loévan, prénom de substitution mais qui me convenait pour cette nouvelle vie qui s'offrait à moi.

« Tu es l’amour de ma vie. Tu es la personne avec qui je veux vivre, avec qui je veux vieillir. Nous sommes faits pour être ensemble, je le sais, tu le sais. Je t’aime depuis le premier jour, depuis cette fois où tu m’as demandé où se trouvait le PokéLaboratoire et où j’ai pu t’observer remettre tes cheveux en ordre. Tu ne peux pas me dire que tu ne ressens pas la même chose car je sais que c’est faux. »

Quelques phrases prononcées très rapidement dans une folie passagère. Je savais que j’avais rencontré mon âme sœur, cette personne sensationnelle qui était faite pour moi, celle avec laquelle je pouvais tant m’amuser ou comprendre énormément de choses juste en admirant son sourire resplendissant. Il était tout pour moi. J’aurais pu tout faire pour lui. On était comme cul et chemise, toujours ensemble. J’aimais tellement la façon dont il me prenait dans ses bras, je me sentais tellement en sécurité que j’avais l’impression que rien ne pouvait se produire. Le monde se mettait dans une bulle où aucun danger ne pouvait apparaître, où le monde se mettait en pause un long instant. Je ne suis jamais senti aussi heureux. Mais mon père apprit la nouvelle : il fut très en colère d’apprendre que son fils unique osait sortir avec un autre garçon. Je sais qu’il était déçu, qu’il ne me comprenait pas. Cependant, je n’en pouvais rien : la vie avait décidé comme tel. Et puis arriva l’accident fatidique où je le perdis définitivement : une électrocution en mer par une bande de corsaires rebelles, désireux d’obtenir les biens personnels de mon petit ami de l’époque. C’était le déclic, je devais m’enfuir. Rapidement. Terriblement rapidement. De manière précipitée … mais j’étais décidé.

« Tiens, voici ton partenaire pokemon. Ce sera un Capumain. »

Un Capumain ? Sincèrement ? Qu’allais-je pouvoir faire avec lui ? Il n’était pas spectaculaire et présentait des capacités plutôt faiblardes. J’ignorais que faire, que dire. J’ai donc souri au Professeur pour qui je travaillais car je ne savais pas du tout quelle réaction était la plus appropriée. Cependant, je savais parfaitement que je ne pouvais refuser l’opportunité d’avoir une créature avec moi. J’ai donc accepté la créature et j’ai commencé mon voyage initiatique. Je ne connaissais pas ce Capumain de malheur et j’ignorais comment me comporter avec lui. J’étais très distant au départ, pensant qu’il était éventuellement dangereux. Après tout, il avait trois moins : qui me dit qu’il n’était pas capable de gifler à trois reprises sans que je ne vois quoi que ce soit ? Comment allais-je pouvoir devenir ami avec lui ?


Il était mon meilleur ami. J’adorais ce pokemon. Capuamin étais devenu mon partenaire de combat et de voyage mais également mon seul ami. Je ne m’étais ouvert à personne d’autre que lui car je trouvais qu’il était devenu spectaculaire. Nous avions tous les deux des discussions profondes, regardant parfois les étoiles dans le ciel et ayant des discussions philosophiques. Nous parvenions à communiquer et nos conversations étaient plus que plaisantes. Souvent, je le laissais sur ma tête : le pokemon pouvait y rester des heures, baladant sa queue dans ma nuque, me massant le dos en même temps ou en rigolant des spectacles incroyables qu’il pouvait voir. Il était certes jeune, ce n’était qu’un bébé et je prenais mon rôle paternel très à cœur. Quand j’y repense encore à ces journées d’évasion que nous avons eues … Tant de souvenirs impérissables qui resteront gravées dans ma mémoire. Et si cet accident ne s’était pas produit ...

« Non, je ne veux plus JAMAIS posséder une seule créature. Laissse tomber ! »

Loévan était à présent catégorique. Il était hors de question d'avoir des pokéballs sur lui et de gambader dans la nature à la recherche de monstres débiles qui finiraient tout simplement par disparaître. Il était à présent temps de devenir stable, sédentaire et d'arrêter les enfantillage. Peu de personne le comprenaient. Loévan était à présent devenu bibliothécaire et se complaisait énormément dans sa tâche. Il voyait peu de personnes, ne fréquentait aucune créature mais s'était enfermé dans un monde de papier où la connaissance était la reine maîtresse de son nouvel univers. Il ne voulait plus jamais entendre de pokémons et encore moins de relations avec autrui. Ses seuls contacts n'étaient que purement professionnels afin d'indiquer de nouvelles livraisons au chef ou pour déclarer le chemin vers le Saint Graal.Un jour, alors qu'il faisait une ronde avant la fermeture de la bibliothèque, le jeune homme fit le tour habituel, éteignant les lumières, rangeant les chaises et livres qui traînaient, observant les couloirs vides du désespoir. S'approchant d'une table, il vit alors un sac à dos abandonné. Il le regarda et commença à fouiller l'intérieur, espérant trouver une information qui lui permettrait de pouvoir communiquer avec le propriétaire de ce bien. En soulevant le sac, il ne remarqua pas qu'il fit cependant tomber une pokéball sur le sol. Une créature en jaillit, apeurée et au visage sinistre. Loévan, surpris par cette apparition, recula légèrement, fixant le pokémon. Il remarqua très rapidement le visage déboussolé du monstre, qui ne recherchait que protection derrière le pied de la table qu'il tenait fixement. Comprenant que le pokemon devait être jeune ou un nourrisson, il s'approcha doucement de la pokéball. Il la saisit, la regarda et constata que celle-ci était brisée et inutilisable. Que faire ? Il n'y avait aucun contact dans le sac et personne n'était disponible dans ces lieux sinistres ... Loévan marcha doucement vers le pokemon et s'accroupit. Les deux êtres se regardèrent dans un silence cérémonieux. Un sourire se dessina par la suite sur le visage de Loévan qui voyait en ce monstre une petite créature fragile à protéger. Il lui tendait sa main gauche, lui proclamant qu'elle n'avait rien à craindre. Tarsal restait immobile un long moment mais finit par se rapprocher doucement vers l'homme. Lorsqu'ils furent suffisamment proches l'un de l'autre, Loévan se présenta au pokémon, lui expliquant que son maître avait certainement dû partir des lieux en oubliant ses objets personnels. Le bibliothécaire lui promit de s'occuper de lui, bien qu'il n'était qu'un extrême novice avec les créatures, et qu'il tenterait de retrouver son dresseur. Il lui déclara alors qu'il allait entourer ses bras autour du corps de la créature, ce qu'elle accepta en se laissant faire. Un apaisement se marqua sur le visage du monstre, comme si tous les maux étaient à présents terminés. Loévan sourit bêtement en voyant le pokemon dans ses bras. Ils étaient plus similaires que le jeune homme ne l'imaginait : deux êtres torturés et abandonnés, que la vie a désiré réunir pour plus de temps que le bibliothécaire ne pouvait imaginer ...


Une nuit noire où l'on ne pouvait rien voir à des kilomètres à la ronde. Personne n'était aux alentours. Loévan se pensait seul avec Capumain et était persuadé qu'il pouvait parfaitement s'en sortir. Il était prisonnier dans le QG d'un gang étrange qui ne vouait sa vie qu'à la corruption et désinvolture. Il devait à tout prix partir, s'enfuir. Capturé et kidnappé pour devenir une expérience de laboratoire, le jeune homme était parvenu à partir grâce à l'ingéniosité de son pokémon qui était parvenu à saisir les clés du trousseau d'un bourreau. Capumain était malin, à tel point que cela pouvait impressionner le jeune homme. Loévan, accompagné de son pokémon sur le crâne, errait dans les lieux, tentant de ne faire aucun bruit. Il était hors de question de se faire surprendre ou d'essayer quoi que ce soit. Le but était la fuite. Il ignorait toutefois que des pokémons complices circulaient. Repérés par un Girafarig, Loévan commença une course incroyable, proclamant à son Capumain de rester agrippé et de ne rien lâcher, quoi qu'il arrive. Le monstre obéissait, il avait parfaitement compris que tout était risqué à présent. Apercevant une entrée vers les bois, un lieu que Loévan connaissait parfaitement bien, il vit un groupe d'hommes arriver, lui barrant le chemin. Derrière lui, plusieurs pokémons appartenant au groupe surveillaient, attendant les ordres. C'était la fin, tout était terminé ... Loévan serra les poings, commençant un dialogue avec ses persécuteurs qui voulaient bien sûr récupérer la marmaille rebelle, qui seraient sévèrement punie, bien sûr. Se sentant impuissant et faible, Loévan attrapa son pokémon pour s'excuser de cette mésaventure. La créature était triste, des larmes coulaient sur son visage. Il rapprocha alors le pokemon contre son torse pour la serrer une énième fois. Il lui susurra ensuite quelques mots à l'oreille, lui proclamant qu'il allait agir pour la sécurité du pokémon et que le monstre devait courir aussi loin que possible, sans jamais se retourner ou revenir. Capumain avait cessé de gémir et, sans comprendre quoi que ce soit, fut propulsé dans les airs à destination des arbres environnants. Il était impossible de le voir ni même de l'entendre. L'un des hommes s'approcha de Loévan, lui assénant un coup de poing qui le fit tomber au sol. Parvenu à protéger son pokémon redevenu libre, il observait le ciel sombre qui soudain ne devint plus qu'une image noire où il retrouva son Enfer de captivité douloureuse.


La vie a continué son chemin et Loévan a bien changé. Depuis bientôt deux ans, il est parti de la bibliothèque d'où il travaillait pour faire du chemin. Il se sent nettement plus à l'aise, surtout depuis que Cewydd, son Tarsal, est entré dans sa vie. A l'époque, il avait cherché son possesseur mais n'était pas parvenu à la retrouver ; personne ne réclamait la créature. Au fil des jours, les deux êtres se sont rapprochés à tel point qu'ils ne se séparaient plus. Une nouvelle joie était entrée dans la vie de Loévan qui recommençait à vivre. Il se sentait dans un état d'euphorie infatigable et inébranlable. Tarsal, quant à lui, donnait tout ce qu'il pouvait pour aider son nouveau dresseur. A l'époque, il aidait le jeune homme en faisait voltiger les bouquins dans les airs. A présent, les deux sont très complices. Loévan considère Tarsal comme son seul ami mais cela ne l'attriste pas. Il adore passer du temps avec lui, pouvant aller jusqu'à s'emporter si on ose toucher à un poil de la créature. Voguant dans la région, dormant à la belle étoile, marchant dans des endroits incroyables, Loévan en profite pour se cultiver, approfondir ses connaissances en observant davantage sur le terrain. Quant à Tarsal, il peut grandir, s'épanouir aux côtés de l'homme qui l'a sauvé de la solitude d'un monde esseulé.

C'est un ◖ Tarsal ◗ !

◖ Nature ◗ Timide
◖ Niveau ◗ 8
◖ Talent ◗ Synchro
◖ Attaques actuelles ◗ Rugissement, choc mental

◖ Statistiques◗
PV : 22
Attaque : 08
Défense : 09
Att Sp : 12
Def Sp : 10
Vitesse : 12

Vous avez la possibilité de garder ce starter ou de demander une relance à la suite de ce sujet. La relance se fait parmi la même liste de pokémons. Si vous demandez une relance, vous aurez trois propositions de starters, en revanche, ils seront de niveau inférieur (5) et la première proposition ne sera plus accessible.

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