Eh bien voilà, c’est ici que tout commence, à Miranoir. C’est en ce délicieux jour d’été que je pointe le bout de mon nez. Fille d’Archibald, maître des pokémon eau et champion de Paoles. J’ai été bercée toute mon enfance dans les pokémons, et spécialement les pokémon eau. Sur cette petite île, j’ai rapidement fait parler de moi, grâce à mon père.  Ma mère était une dresseuse lorsqu’elle a rencontré mon père. Poussé par ses parents, elle n’était pas très adepte de ces combats, mais elle les remerciera surement toute sa vie puisque cela lui a permis de rencontrer mon père.  Lorsqu’elle a pu se poser avec ce dernier, elle a tout de suite voulu changer d’occupation, vouant une véritable passion aux concours pokémon, même si son niveau restait très modeste du au peu de temps dont elle disposait pour travailler. Première fan de mon père et de ma mère, j’ai rapidement grandis, bougeant assez souvent sur cette île.

Enfant sérieuse, j’ai fais le bonheur de mes parents en grandissant et en m’investissant à l’école et dans toutes les activités que j’entreprenais. Peu à peu, je me suis construite une réputation comme étant l’enfant parfait et remarquable sur tous les points. Cela ne m’a pas valu que des amis. Plutôt timide à l’école et dans mon coin, j’ai rapidement été prise en grippe par les fortes têtes de l’école. Si au début je me laissais faire, j’ai appris en grandissant que se laisser marcher sur les pieds n’allait pas me mener bien loin.

Néanmoins, fuyant les problèmes plutôt que de m’empêtrer dedans, je me suis assez imposée pour que l’on me laisse tranquille, mais sans non plus passer dans l’autre inverse. Rêveuse et souriante, mes parents ne pouvaient être plus fier de leur fille qui donnait un si bel exemple et une si belle image de la famille. Je m’appliquais dans toutes les tâches que j’entreprenais. Sérieuse, attentionnée et cadré, je rentrais dans le moule que l’on avait prévu pour moi, évitant tout faux pas au risque de décevoir.

J’entendais beaucoup parler de moi, en bien, comme quelqu’un de déterminé qui irait loin dans la vie. Mais qui vous dis que moi, Blue, j’avais réellement envie de faire de grandes études, ou de tout réussir sans jamais défaillir ? C’était bien là, le problème. Habitué à garder la face devant les autres pour satisfaire la majorité, j’en oubliais mes propres envies. Celles qui me chuchotaient à l’oreille de tout abandonner et de partir sans me retourner. Cela s’est longtemps temporisé pendant le début et le milieu de mon adolescence. Avide d’aventure et de nouvelles contrées, j’ai fais le tour de l’île, la fouillant de font en comble, explorant chaque parcelle pour découvrir de nouvelle chose…

Mais vivre sur une petite île n’a pas que des avantages, et son plus gros inconvénient était son caractère isolé. Encerclé par les vagues, je me sentais prisonnière et oppressé dans un endroit qui ne me convenait plus. J’ai réfléchis, longtemps. J’ai voulu en parler à mes parents, en parler avec mes amis. Dévoiler quelques nouveaux traits de ma personnalité. Mais, effrayer à l’idée de perdre ou de décevoir, je ne l’ai jamais fais. Jamais jusqu’à ce dernier jour où ma vie a pris un nouveau tournant.

Je me rappellerai de ce jour surement toute ma vie. Cette histoire est encore récente, et en parler m’est encore difficile. Je rentrais d’une virée sur la plage avec l’une de mes amis lorsque j’ai trouvé ma mère, écroulé sur le sol, les yeux rouges et bouffis. Je n’avais pas pris mon téléphone, et un sentiment de culpabilité m’a tout de suite envahie. Je me suis senti responsable de son état. Malheureusement, la situation était bien plus grave.

Je ne vais pas faire un dessin, ni rentrer dans les détails, j’ai appris l’accident de mon père à l’arène rapidement. Les choses étaient totalement flou dans ma tête, je n’arrivais pas à encaisser cette nouvelle, encore moins à l’assimiler. Je ne pouvais pas retourner à son arène. Pas sans lui. Mon cœur s’est brisé, tout comme celui de ma mère un peu plus tôt. J’ai mis des mois, à tenter de m’en remettre. J’aurai voulu partir, loin, pour ne plus avoir à affronter ces souvenirs. Mais le destin ne m’en a pas laissé l’occasion. L’arène n’a pas pu rester longtemps sans champion, et l’expérience de mon père mêlé à ses nombreux entrainements ont poussé ma mère à me demander de prendre la relève.

Dire non après quelque chose comme cela ? C’était impossible. Ma mère ne voulait pas déménager, elle ne voulait pas quitter cette île qui lui était cher. Je n’ai pas réussis à lui avouer ce que je voulais. Pas alors qu’elle tentait de se relever difficilement et de ne pas perdre la face devant moi.

J’ai donc repris l’arène de mon père. Les débuts ont été difficile du à la signification de ces lieux dans mon cœur. Les trouver vides m’a été très difficile. De plus, mon manque de confiance en moi ne m’a pas aidé à assumer ce rôle qui pesait bien lourd sur mes épaules. J’ai donc repris les entrainements seules de mon côté, travaillant deux fois plus dures pour atteindre le niveau de mon père. Ou du moins tenter de m’en rapprocher le plus possible.

Aujourd’hui, je reste toujours prisonnière de cette île, enfermée dans ce lieu emplis de souvenirs douloureux. Mon avenir ici se fait de plus en plus flou. J’attends le bon moment pour prendre mon courage à deux mains et en parler à ma mère. Je ne sais pas si j’y parviendrais un jour, mais l’espoir ne me quitte pas. Malgré mon titre de championne, je passe bien plus de temps à me balader sur l’île, préférant les plages pour m’éclipser et me retrouver face à l’océan, seule, à admirer Hyporoi.