Ce soir, c’est camping ! Je n’en ai pas fait depuis trois ans alors que j’y allais tous les étés quand j’étais petite. Avec mes parents et mes frères et sœurs on quittait la maison trois jours, une semaine voire un mois pour se retrouver entre nous, s’amuser et se couper un peu du monde. Vous vous demandez probablement pourquoi j’ai décidé d’en refaire maintenant alors que j’ai une relation… tendue avec ma famille. Eh bien c’est parce que je ne suis pas avec ma famille mais ma colocataire ! Je sais, vous devez vous dire : pourquoi être en colocation vu qu’on ne paie pas de loyer sur un terrain de camping ? Sa coloc serait-elle une sdf ? Une dangereuse punk à ponchiens ? La réponse est très simple : nous avons fait cramer la colocation. Enfin, juste la cuisine et un petit bout du salon. Nous ne sommes pas des barbares. Et tout ça seulement deux jours après mon arrivée. Niveau première impression on fait mieux, nos deux autres camarades étaient tellement en colère qu’ils nous ont congédiées de la maison étant donné qu’il fallait tout réparer. Bien sûr, on a proposé notre aide mais ils n’étaient pas très chauds, LOL.

Nous nous sommes donc retrouvées à camper en pleine forêt. Son Magnéti et mon Hélium vivent une folle amitié et s’envoient en l’ai-NON c’est absolument pas ce que je veux dire laissez tomber. Par contre, un silence extrêmement gênant s’est installé entre moi et la jolie rousse. Nous ne nous connaissons pas vraiment et nous n’osons pas parler. Soudain, un cri monstrueux brise le silence, tellement effrayant que j’en tombe de la souche d’arbre qui accueille mon postérieur. Ah non, j’ai rien dit, son ventre a gargouillé. Afin de remédier à ce petit creux, elle me propose de faire des marshmallows grillés. Je m’empresse de répondre :

« C’est super gentil merci ! Je n’en ai pas mangé depuis au moins trois ans, tu vas voir tu vas a-do-rer ! Tu n’en as vraiment jamais goûté ? Je vais te montrer ! »

J’enfile alors un marshmallow sur ma brochette et commence à le faire griller. Une fois qu’il a pris une jolie teinte brune mais pas noire, je le retire et je le montre à Mira :

« Tu vois, là il est ni trop cuit ni pas assez. S’il est trop rose c’est qu’il n’est pas assez fondu. En revanche, s’il est tout noir, il est carbonisé et tu vas devoir le donner au premier Miasmax venu. Grillé comme ça, il sera croquant à l’extérieur et fondant à l’intérieur ! Goûte ! » fais-je en lui tendant la sucrerie. « Tu peux me faire confiance, j’ai des années d’expérience et de pratique en la matière, étant donné que j’ai sept frères et sœurs plus jeunes que moi j’ai dû en produire à un rythme industriel ! »

Et merde, je viens encore de passer cinq minutes à raconter ma vie à une personne que je connais à peine et qui s’en fout. En plus je lui ai fait un cours magistral sur la cuisson des marshmallows. Bravo Caro on est fiers de toi tu passes pour la reloue égoïste. Je vous jure parfois je voudrais me coller des baffes. Je cherche une question pas trop impersonnelle à poser quand soudain, un cri monstrueux retentit. Et cette fois, ce n’est pas le ventre de Mira.

« C’est quoi ce bordel… ? » fais-je avec une toute petite voix.