lors c'est comme ça ? J'ai fais tout ce chemin depuis Hoenn pour arriver ici et je ne suis pas plus avancée que ça. Si ça se trouve, mes sources étaient fausses et je me suis bien fait rouler dans la farine. Elles m'ont coûté cher en plus ces infos. Ça m'apprendra à gober les histoires de n'importe qui. Ce n'est pas mon genre pourtant, mais voilà on s'écarte une fois de nos principes et on s'en mord les doigts. Jamais mieux servi que par soi-même comme on dit. Ça fait quelques jours déjà que le bateau que j'ai emprunté à Nenucrique a accosté sur l'île de Miranoir, pourtant je n'ai réussis à avoir aucune info à Paoles malgré tous mes efforts. C'est pour ça que je me retrouve sur cette route avec Carapuce sur mon épaule. Avec un peu de chance, j'arriverais à trouver quelque chose en explorant l'extérieur de la ville. Manque de bol, la forêt qu'on trouve au Nord a l'air vraiment dense. Il semblerait que le plus simple pour rejoindre la prochaine ville serait d'emprunter le chenal à l'est de Paoles. Il va donc falloir nous trouver une embarcation, ce qui ne s'annonce pas de très bonne augure pour mes économies qui ont fondu comme neige au soleil ces derniers temps. Un grondement venant de mon estomac m'extirpe de mes pensées. Carapuce a l'air à plat elle aussi. C'est vrai que notre dernier repas remonte à la veille. Je crois qu'il me reste quelques biscuits secs dans une des poches de mon sac à dos. Oui, c'est bon je sens la boîte sous mes doigts. J'en extirpe deux de leur étui et en donne un à grignoter à Carapuce qui se jette dessus et essaye de me piquer celui que je gardais pour moi. « Dis donc petite chapardeuse, tu pourrais partager non ? » Son air malheureux me fais craquer et je lui laisse le deuxième. Ça me brise le cœur de me dire que je ne peux pas la nourrir correctement. Mais on a un long voyage à faire, il faut que nos rations durent le plus longtemps possible. Je trouverais sûrement des fruits ou quelques trucs à nous mettre sous la dent pendant le voyage, du moins j'espère. D'ailleurs, j'aperçois un bateau amarré. Ce serait bien qu'on puisse embarquer aujourd'hui. Il y a un panneau devant, il doit y avoir le prix des tickets. Et chiotte, c'est un Casino. Il n'est pas prêt de bouger de là ce bateau. On a pas idée de faire des vannes pareilles. Ils sont vraiment pas nets sur cette île. Oh, ils font restaurant aussi ? Voyons voir ce qu'ils proposent sur la carte. Mouais, ce n'est pas hors de prix mais ce n'est pas donné non plus, je ne suis pas sûre que ce soit raisonnable. Bon allez, je peux bien nous offrir ça avant d'entamer la traversée du chenal. Je ne pourrais plus me regarder dans une glace si je laissais Carapuce mourir de faim. Je finis par rentrer dans le bateau-casino en cherchant la direction du restaurant. Il y a pas mal de monde ici, je ne me sens pas très à l'aise. Machinalement, je place ma capuche sur ma tête. C'est peut-être stupide mais ça me donne l'impression d'être moins vulnérable. Je ne vais pas m'attarder ici. Il y a l'air d'y avoir pas mal de dresseurs en soif de combats et je n'ai pas envie de perdre mon temps avec ça pour le moment. Arrivée au restaurant, un serveur me conduit à une table où Carapuce prend ses aises. Je tire également une chaise, ne pouvant m'empêcher de surveiller nerveusement les environs au cas où quelqu'un voudrait s'en prendre à elle. Mais... Attendez !!! Il porte quoi ce type qui vient de rentrer ? Son collier, on dirait étrangement le symbole de la Team Rocket. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'on se soit arrêtées ici. Je me cache derrière mes cheveux et tend l'oreille dans l'espoir d'obtenir quelques informations sur celui qui m'a fait venir ici.

ête baissée et mains devant le visage, j'essaye de me faire le plus discrète possible tout en essayant de capter quelques bribes de la conversation du type au collier qui s'est installé un peu plus loin. Il y a pas mal de distance entre lui et moi donc je n'entends pas bien mais je capte tout de même le nom de la Team Rocket. Je ne m'étais pas trompée alors, il fait bien partie de ces ordures. J'en ai les poils qui se hérissent tellement les membres de cette organisation me dégoûtent. Toute mon attention s'est portée sur lui désormais. Si je pouvais juste savoir où cet enfoiré d'Ethan se cache, je lui ferais regretter de ne pas avoir fini son travail correctement. Plus rien n'existe autour de moi à ce moment précis. J'ai l'image de cet être abject qui ne veut plus sortir de ma tête et aussi celles des atrocités que je serais capable de lui faire subir. Quoi ? Il parle d'un QG ? Rhaaaa, j'entends rien ! Je pourrais peut-être me rapprocher non ? Ou ce serait trop flagrant ? J'allais tendre une main vers Carapuce pour la prendre dans mes bras quand un imbécile manque de me faire faire une crise cardiaque. Et merde, pas maintenant. Juste quand ça devenait intéressant. Puis c'est pas n'importe quel imbécile celui-là, je le connais et ça doit aussi être le cas de pas mal de gens dans ce resto, ce qui n'arrangeait pas trop mes affaires. Qu'est-ce qu'il en savait que personne allait me sauter dessus ? Celui que je recherche a déjà essayé de me tuer une fois, le jour où il a tué toute ma famille. Alors je préférais me faire discrète, s'il pouvait continuer à me croire morte, ça m'arrangerait. Au moins, au moment venu, c'est moi qui provoquerait l'effet de surprise, pas lui. Pour le moment, je n'étais pas prête à l'affronter parce que même si ça me fait mal de l'admettre, il est beaucoup plus balèze que moi. Alors se retrouver au milieu de pas mal de monde avec Pierre Rochard en face de soi, y a mieux quand même en matière de discrétion. Je lui lance un regard peut-être plus froid que ce que j'aurais voulu. L'habitude. Et puis faut dire qu'il se pointe pas au meilleur moment. « Des vieux pervers dans ton genre. Y a aucune grand-mère à ton goût dans le coin ? » Oh mais oui Crystal, vas-y. Balance des vacheries à la seule personne qu'il reste sur cette planète qui pourrait te vouloir un peu de bien. Parce que bon, Pierre est peut-être le seul à qui je pourrais me confier. Enfin, si j'avais voulu le faire évidement. Il était hors de question que j'étale mes problèmes et ma vie privée devant quelqu'un peu importe qui ça pouvait être. Je lui lance vaguement un regard désolé parce que bon, il méritait pas ce que je venais de lui sortir. Je rattrape rapidement Carapuce qui contrairement à moi semble ravie de voir un de ses semblables. Le Insécateur de Pierre n'a pas l'air très commode, si elle pouvait jouer avec un Pokémon un peu plus inoffensif, ça m'arrangerait. Et puis, si je pouvais en tirer un peu plus de l'autre type là-bas qui... « 'Tain. Et merde ! » C'est pas vrai ça, il est plus là. Où est-ce qu'il a bien pu filer ? J'ai dû le quitter du regard à peine 30 secondes, on a pas idée de disparaître comme ça. Je regarde un peu partout, sans plus du tout faire attention à être discrète. Il faut que je le retrouve et au besoin, je le ferais parler. Et pas besoin d'en venir aux Pokémons, les bonnes vieilles méthodes, ça marche toujours. Je prend Carapuce avec moi et me lève vivement de ma chaise avant de tomber nez à nez avec le serveur qui me demande si je veux passer commande avant d'aller aux toilettes. Non mais j'ai une tête à vouloir aller aux toilettes ? Je vois rouge et j'ai juste envie de me mettre à hurler sur tout le monde. Mais il se trouve qu'une petite créature bleue se met à se tortiller entre mes bras et quand je pose mon regard sur elle, je me rappelle soudainement pourquoi j'étais rentrée dans ce casino. C'est vrai qu'elle est fatiguée et moi aussi. On a toutes les deux besoin de manger et de nous reposer. Ça doit être pour ça que je suis aussi irritable en ce moment. Ma pression sanguine diminue d'un coup et je me sens juste démoralisée. Je me rassoie sur ma chaise et lui prend une grande portion de nourriture pour Pokémon avec le premier truc qui vient sur la carte sans même faire attention à ce que c'est. Je m'affale ensuite sur la table et enfouis mon visage dans mes bras en soupirant. Il se trouve que je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une soudaine envie de pleurer et je me refuse à le faire en public. Puis d'une toute petite voix, sans même me redresser je finis par m'adresser calmement pour la première fois à celui qui s'est incrusté à ma table. « Qu'est-ce que tu voulais Pierre ? » Bon, il ne doit pas avoir comprit grand chose parce que je parle pas du tout dans sa direction mais c'est pas bien grave. Au pire je me répèterais mais là j'ai juste besoin de deux petites minutes pour reprendre le contrôle de mes émotions.