L'été arrive, et la vie devient facile..

Si l'on vous demande d'évoquer vos souvenirs les plus lointains, jusqu'où pouvez vous remonter ? Personnellement, je n'ai pas beaucoup de souvenirs de mon « âge tendre ». Non pas parce que tout ce qui précédait mon adolescence fut particulièrement triste, mais au contraire, parce que j'ai vécu une enfance des plus banales : elle était ennuyeuse, sans rebondissements. Néanmoins, je dois avouer qu'un évènement m'a marqué. C'était un jour d'été et je devais avoir dépassé mon cinquième hiver. Je me souviens de cette chaleur étouffante car j'habitais aux alentours de Frimapic, une contrée qui pourtant était connue pour être particulièrement froide, même pendant les saisons chaudes. Hors, cette année-là, j'avais l'impression de vivre dans le désert. Mes parents m'avaient emmené au Lac Savoir, histoire d'éviter les malaises tout en se divertissant. Ce fut bien la seule fois qu'on pouvait s'y baigner ; si vous aviez le courage d'y aller durant les autres saisons, vous pouviez y perdre jusqu'à deux doigts. Ce n'est pas pour rien que les Blizzi et les Stalgamin y ont élu domicile. J'avais donc décidé de faire trempette, sous l'œil vigilent de mes parents. L'eau n'était pas particulièrement profonde, mais certains rumeurs affirmaient que des dragons vivaient dans les eaux sombres du lac. Comment vous dire que à cinq ans, je n'avais pas vraiment envie de confirmer cette hypothèse ? Je me baignais donc, et je ne sais pas trop ni comment ni pourquoi, mais j'ai fini par être poursuivi par un Farfuret. Je ne soupçonnais même pas que ce pokémon pouvait nager ! Même si je fus assez rapide pour regagner le rivage avant qu'il ne m'attrape, la petite créature réussit tout de même à m'égratigner les fesses. Rien de grave bien sûr, mais ce fut un réel choc. Mes parents tentèrent de me réconforter :  « Ce n'est rien, Lip..  Ce sont les filles qui pleurent. Tu es un grand garçon, n'est-ce pas ? » Je ne sais pas pourquoi mais ces mots restent gravés dans ma mémoire. Est-ce à partir de ce moment que j'ai commencé à douter de mon identité ?

À l'automne des saisons, ce sont les feuilles qui meurent. À l'automne de la vie, ce sont nos souvenirs..

Je n'ai jamais traîné avec les autres garçons. Je trouvais leurs sujets de discussion inintéressants ; je ne comprenais pas pourquoi les adolescents passaient leurs temps à parler de dressage et à se raconter des blagues salaces. Les filles n'étaient pas mieux (certaines étaient vraiment superficielles, surtout à cet âge), mais au moins, avec elles, aucun sujet n'était tabou. Je me sentais bien, libéré. Mes camarades en profitaient pour me railler : « Lip, tu es sûr que tu n'es pas PD ? Je veux pas te vexer, mais tu traînes beaucoup avec les meufs, et tout.. » Ce genre de question était certainement une des raisons pour lesquelles justement je ne voulais pas les fréquenter. De toute façon, je m'en fichais. J'avais ma bande d'amies et c'est tout ce qui comptait. J'étais donc invité à des pyjama party, souvent au grand dam de mes parents qui ne comprenaient pas pourquoi je n'allais pas plutôt taper dans un ballon. J'aimais ces évènements car ça me permettait d'accomplir quelques un de mes désirs : je pouvais essayer des robes, me maquiller, être belle. Mes amies pensaient que je faisais ça surtout pour rigoler, mais j'aimais me comporter comme une fille ; je ne savais pas encore pourquoi, mais j'avais un réel besoin de paraître féminine. Si seulement j'avais su plus tôt, je ne me serais pas engagé dans une voie qui n'était clairement pas la mienne..

La haine, c’est l’hiver du coeur..

Je me détestais. Je me détestais parce que j'étais lâche. J'avais bien trop peur du regard des autres et de leur jugement. J'ai donc préféré mentir, encore et encore, au point que ma vie était devenue une imposture. Lorsque j'ai quitté ma région natale et que je me suis installé sur l'île Miranoir, j'ai rencontré Elizabeth, celle qui allait devenir ma femme. On a emménagé ensemble et après de multiples tentatives ratées, on a fini par avoir un fils, Matty. Je l'aime bien sûr - il est ce que j'ai de plus précieux - mais je souffrais de les tromper, lui et sa mère. Il m'arrivaient en effet, lors de voyages d'affaires, de m'enfermer dans ma chambre tandis que mes collègues allaient boire un coup et d'essayer des robes que j'avais prises à ma femme. Cette obligation de toujours se cacher me rendait malade. J'ai fini par tomber en dépression et c'est à ce moment que j'ai compris que je ne pouvais plus jouer la comédie. Je devais devenir qui j'étais vraiment.

On n'empêche pas la venue du printemps.

C'était une nouvelle naissance. Je ne pus m'empêcher d'éclater de joie quand le chirurgien me tendit un miroir. Qu'est-ce que j'étais.. moi ! Après toutes ces épreuves, j'avais enfin saisi ma chance. À un certain prix, en effet - j'ai dû abandonner ma femme et mon fils -, mais je ne pouvais pas être plus satisfait. J'étais Sadie, une nouvelle dresseuse au tempérament, je l'espérais, flamboyant, et les aventures qui m'attendaient m'excitaient déjà.

C'est un ◖ Ouisticram ◗ !

◖ Nature ◗ Assuré
◖ Niveau ◗ 8
◖ Talent ◗ Brasier
◖ Attaques actuelles ◗ Griffe gros yeux et flammèche

◖ Statistiques◗
PV : 25
Attaque : 12
Défense : 13
Att Sp : 14
Def Sp : 12
Vitesse : 14

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