Des rires, des éclats, de la lumière, du froid, puis du chaud. Du chaud dans tout son corps. Ça brûle son œsophage, elle échappe un rire, puis un soupir, en reposant le verre sur le bar, d'un geste sec. Rien ne saurait calmer la douleur. Rien ne saurait l'atténuer, alors elle l'éloigne. Elle l'enferme. Elle la chiffonne et l'oublie. Pendant un temps. Parce que c'est plus facile, c'est plus facile que de l'affronter. De lui faire face et dire dire oui, j'ai mal. Oui, ça me tue à petit feu. Oui j'en crève, de cette douleur. C'est plus facile, mais pas plus sain. Les contours se floutent, les sens se calment, puis s'échauffe à nouveau, chaque contact contre le verre glacé est une nouveau frisson. Chaque fois qu'un glaçon caresse ses lèvres, c'est une nouvelle naissance. Et elle boit. Encore. Encore un, pour faire passer la douleur, pour faire taire la haine. Pour assommer ses pensées. Et ça marche. Oui, ça marche. Bien, trop bien. Et puis, le duo à côté d'elle se lève et part, et là. Les contours se font plus nets tout à coup. Oh non, elle ne désaoule pas d'une traite mais elle se met juste à fixer l'inconnu assis un peu plus loin. Qui boit. Aussi. Bah tiens. A croire que ce bar, c'est le repère des dépressifs ? D'ailleurs, à la base, elle était venue là pour mener une petite enquête personnelle, ce trou à rattata semblait un peu suspect mais au final elle s'en fiche. Elle a dépassé cette étape, il faut dire. Peu importe les regards bizarres que lui lancent les employés, ça lui est égal. Elle n'a pas conscience qu'ils sont peut-être ainsi parce qu'ils n'ont pas l'habitude d'avoir deux célébrités dans le gouge aeromiteux.
Alors, elle fixe l'inconnu, en fait, il ne lui dit strictement rien, signe qu'elle devrait peut-être un peu plus se renseigner sans doute, ou arrêter de boire, mais elle le fixe simplement parce qu'elle le trouve sexy. En même temps, avec autant de grammes d'alcool dans le sang ou de sang dans l'alcool, il ne faut pas être surpris, ça ne vole plus très haut là-dedans. Et elle le dévisage, encore, et encore alors que les secondes s'égrainent et deviennent des minutes. Puis, elle se penche légèrement, s'humidifie les lèvres, passe une main dans ses cheveux et se rapproche d'un tabouret, faisant signe au barman de servir un verre à sa future victime, et par la même occasion, remplir le sien. « Bonsoir, bel inconnu. », lance-t-elle, un sourire léger aux lèvres. Bon, si elle n'avait pas eut trois grammes, il va de soi qu'elle n'aurait jamais tenté une approche aussi vaseuse, elle n'aurait certainement même pas tenté d'approche en réalité. « Je suppose que tu ne vois aucun inconvénient à ce que je finance ta soirée. », reprit-t-elle alors qu'elle poussait le verre sur la surface lisse du bar, dans sa direction, et qu'elle balançait quelques pokedollars au Barman. Elle s'accouda à nouveau au bar en dévisageant l'inconnu, plus elle le dévisageait et plus ses traits lui disait quelque chose, seulement elle n'aurait su dire quoi. « Alors, c'est quoi ton nom ? »
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Sujet: Re: « Make me feel ☾ Dante Jeu 26 Mai - 10:58
Make me Feel (the lalalalala ?)
Qui es tu ? ▽ Un parfum ? Un sourire ? Une âme vagabonde ? Allons fêter l'infêtable, boire l'imbuvable, tenter l'intentable. Ce soir, nous sommes invincibles. I Wanna Jammin' With You
Depuis combien de temps suis-je là déjà ? Une heure ? Deux ? Quatre ?
Oh non, quand même pas...
Peut être bien que si en y réfléchissant.
Le barman me regarde bizarrement depuis au moins une heure ou deux. J'aime pas vraiment ce genre de regard, ça m'pousse à faire des conneries en général. Puis qu'est-ce ce que ça peut lui foutre à ce con, hein ? Tant que je le paye, où est le problème ? Les gens ont du mal à se mêler de ce qui les regarde et ça me rend malade... Alors sers moi à boire, trou du cul et fous moi la paix. C'est vrai quoi... On peut plus se mettre la mine tranquillement sous peine d'être vu comme un alcoolique de nos jours.
J'me sens complètement amorphe. Amorphe et étrangement euphorique.
J'sais pas si c'est la musique ou l'ambiance générale mais... C'est tout bizarre comme sensation. Remarque, c'est p'têtre juste l'envie d'pisser. Le petit regain d'énergie du corps qui te fais remarquer que ta vessie est prête à exploser... J'suis motivé à me lever en direction des chiottes, lorsqu'une voix inconnue mais trop suave pour être honnête m'interpelle d'un "bonsoir bel inconnu" qui me fais me rassoir le cul bien à plat, et virer les yeux de bord vers cette voix démoniaque.
Une blonde.
Une magnifique blonde.
Trop magnifique pour que ce ne soit pas le piège de ma vie. Je la contemple de mes yeux hagards; parce que oui, à cette heure-ci le moindre de mes gestes ou la moindre de mes expressions peut tout à coup paraître absurde et comique... Je tangue un peu sur mon tabouret de bar. Elle veux me financer ma soirée. Et c'est plus fort que moi en fait, j'me mets à ricaner, un petit sourire en coin s'invitant sur mes lèvres imbibées de vieux rhum :
"T'es une sorte de gonzesse à gigolos ?"
Est-ce que je suis un gigolo ? Il y a longtemps j'aurais pu l'être... Parce que j'pense pas être l'homme le plus dégueu de la création... Mais ça c'était avant. En d'autres temps, quand j'étais jeune et fringuant. Maintenant j'suis un débris. Un débris abîmé par les affres du temps et de la vie... J'me suis juré de ne jamais tromper la mémoire d'Eloïse... Pourtant quand j'vois cette jolie blonde un peu entreprenante, j'me dis "pourquoi tu t'es promis un tel truc, putain ?". Et inexorablement, j'ai envie d'me foutre des claques à penser à des choses pareilles. J'ai pas envie de me sentir faible et ce peu importe la tentation...
Elle me demande comment je m'appelle, alors que je lorgne sur ce verre qui vient de m'être servi. J'ai une terrible envie de pisser... Mais j'peux pas fausser compagnie à un tel bijou, vous le convenez ? Alors je relève les yeux vers ce visage aux joues délicieusement rosées pour tenter un vague sourire charmeur qui ressemble alors un peu à un vieux gâteau mou et raté qui s'affaisse sur une assiette ébréchée :
"Moi c'est Dante..."
J'ai encore ce regain de je ne sais quoi qui m'oblige alors à rouler des mécaniques. C'est involontaire, je crois. Surtout qu'il n'y a pas vraiment de quoi être fier...
"... Mais peut être as tu déjà entendu parler de moi. Ici, tout le monde me connait... Un peu trop."
Je me perds dans le bleu de ses yeux. Le nuanciers de couleurs, là-dedans, est absolument époustouflant.
"Et toi, ma belle, comment tu t'appelles ?"
Ma belle ? Sérieusement ?
Dante... T'es pas de ce genre là. Non, vraiment pas. Ressaisis toi et rentres chez toi avant d'aller trop loin.
Ma conscience est bavarde. Je croyais qu'elle était définitivement morte et enterrée depuis longtemps, mais visiblement, ce soir, elle semble hyperactive. C'est peut être le fait que cette femme me plaît. J'en sais trop rien en fait. C'est trop vaseux dans ma tête.
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Sujet: Re: « Make me feel ☾ Dante Jeu 26 Mai - 14:40
Make Me Feel
« we're stuck inside the silence... »
DANTE & CYNTHIA | BAR DE SAPRULE
« T'es une sorte de gonzesse à gigolos ? » Waow. Tout de suite, ça calme. La phrase de l'inconnu lui donne l'impression de désaouler d'un coup. Pourtant, c'est pas le cas, pourtant elle reprend une gorgée, s'imbibe un peu plus. Pour oublier l'affront qu'il vient de lui faire. S'il voulait pas d'elle, fallait le dire tout de suite, pas lui balancer un truc aussi... Ah. Attendez. Lui, c'est Dante ? Oh. Merde. Merde. « Merde. » Elle manque de s'étouffer avec un morceau de glaçon alors qu'elle repose les yeux sur lui. Maintenant il la drague ? Meh. Pauvre garçon, il sait pas ce qu'il veut, hein ? Peut-être qu'il ne veut rien. En réalité. Mais oui, malgré l'esprit embrumé, elle fait rapidement le lien entre son prénom et la suite de sa phrase, d'autant plus que l'endroit ne fait qu'accentuer l'impression qui commence à m'habiter. Hé bah merde. Si elle avait pu s'attendre à ça ? Est-ce que toutes les célébrités de Miranoir étaient aussi bien foutues ? Pas qu'elle ait pour objectif de leur passer dessus à tous, mais fallait se faire une raison, regardez le, même aussi imbibé qu'un biscuit cuillère dans une charlotte. Tout aussi délicieux, aussi. Est-ce que ce serait abuser de lui si elle poussait un peu les choses ? Remarquez, elle n'est pas non plus en pleine possession de ses moyens, il faut se faire une raison. Et puis, ce genre de rencontre, ce genre de rentre-dedans direct, l'alcool en plus, ça lui fait penser à Lance. A son décoinçage, au final. A la façon dont il avait débarqué à la ligue avec son : Si je gagne, je te paye un verre. Et son sourire charmeur. Et la façon dont il s'était fait laminer. Mais. Mais elle lui avait payé son verre. Et ils avaient passé le reste de la soirée, de la nuit, et peut-être même de la semaine ensemble. « Dante, le champion de Saprule, oui, je vois. » Elle esquisse un sourire amusé. Il fête une victoire écrasante, une défaite humiliante ? Remarquez, il est peut-être juste tout le temps comme ça, tout le temps ici. Si elle l'avait su, elle serait venue se saouler dans le coin avant. Sérieusement, regardez-moi cette créature. Bon, certes, la sueur, la fatigue et l'alcool ne vont pas dans son sens mais peut-être lui donnent-ils un air plus. Franc. Même si elle ne doute pas du fait qu'il soit franc après s'être pris dans le visage qu'elle était une nana à gigolos, évidemment.
Ma belle. Elle sourit, par réflexe. Parce qu'il est maladroit, qu'il doit pas faire ça souvent, sans doute, et qu'il a l'air plus largué qu'autre chose. Elle sent que ses projets auront du mal à se concrétiser. Qu'au pire elle tiendra ses cheveux quand il ira vomir. Qu'au mieux elle le portera jusqu'à chez lui. Et puis, il se met à la fixer à nouveau et quand elle regarde au fond de ses yeux elle flippe un peu de ce qu'elle pourrait y trouver. Merde, que fout un champion dans ce trou ? Sérieusement. Ils sont tous si professionnels, tirés à quatre épingles, toujours prêts à un défi, et tout le tintouin. Remarquez, normalement c'est à peu près pareil pour les maîtres et maîtresses, mais. Ouais. Cynthia est bien maquillée bien coiffée, mais saoule. « Tu peux m'appeler Cynthia. » Elle esquisse un nouveau sourire, s'approche un peu plus, reprend une gorgée de son Whisky, sent tressaillir la serveuse qui passe récupérer ses commandes au bar. « Cynthia, de Sinnoh. » Et elle insiste, elle en rajoute, elle met mal à l'aise tout le personnel sans s'en rendre compte. S'ils avaient un doute sur son identité, maintenant c'est clair, ils sont fixés. Et puis, elle tend la main, pose tendrement ses doigts sous son menton, juste pour redresser un peu son visage, elle croise les jambes, le scrute. Qu'est-ce qui a pu t'arriver pour que tu te mettes mal comme ça ? Au final, la question vaut pour eux-deux. Et dieu qu'elle devient tactile lorsqu'elle a quelques grammes. Sans parler du fait qu'elle le soit déjà un peu trop en étant a jeun. « Et non, j'avais juste pour objectif de te faire passer une bonne soirée. » Wouh. Elle est peut-être un peu trop directe. Et c'est à des années-lumières de sa réputation à Sinnoh, pas froide bien sûr, mais juste inaccessible. A croire que quelqu'un distribue des passe-partout.
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Sujet: Re: « Make me feel ☾ Dante Dim 29 Mai - 10:19
Make me Feel (the lalalalala ?)
Qui es tu ? ▽ Un parfum ? Un sourire ? Une âme vagabonde ? Allons fêter l'infêtable, boire l'imbuvable, tenter l'intentable. Ce soir, nous sommes invincibles. I Wanna Jammin' With You
Dante le champion de Saprule, elle voit, qu'elle dit.
Bien entendu. J'aurais du m'en douter. Peu importe d'où l'on vienne, c'est comme si les projos étaient sans cesse braqués sur moi dans cette foutue ville... Et si j'ai aimé ça à une époque où je brillais encore, aujourd'hui, je dois avouer que ça me pèse. Il n'y a pas une seule de mes (rares) sorties, qui ne se ponctue pas de murmures, de regards que l'on veut discrets mais qui au final sont bien loin de l'être... Quelques sourires peu assurés, des "Comment allez vous aujourd'hui monsieur Céneri" qui me donnent la sensation de sonner faux. Je suis un boulet pour cette ville, j'en ai conscience. Leur professeur de l'école Pokémon et champion d'arène ne vaut plus un clou. Ils le savent très bien. Et moi donc.
J'enserre le verre frais entre mes doigts pour lever le coude, comme je sais si bien le faire, et ainsi vider quelques gorgées de cet alcool que m'offre la blonde. Dans son regard, je discerne de l'amusement. Peut être bien même autre chose, mais je suis tellement fait comme un rat que je ne suis pas en capacité de pousser la réflexion sur les pensées secrètes d'une blonde inconnue et charmeuse. Je repose le verre bruyamment sur le comptoir et grimace un coup : putain de garce, elle m'a filé du whisky... Je hais le whisky.
"... Bordel de dieu, tu carbures vraiment avec ce truc ?"
Je pourrais m'y mettre si seulement le goût ne me déplaisais pas autant. Si je suis encore en mesure de sentir le goût ? Oui, madame. Et croyez moi, rien ne vaut le vieux rhum avec lequel je passe la plupart de mes folles soirées en solitaire.
Cynthia. Elle s'appelle Cynthia.
Je lui jette un petit regard en coin, tout en terminant le verre de ce whisky affreusement dégueulasse (faudrait pas gaspiller...), et écoute la suite puisqu'elle me dit venir de Sinnoh. Pour moi ça ne tilte pas. Mais j'ai l'impression que pour les serveurs autour, ça en jette un max de s'appeler Cynthia et de venir de Sinnoh. Je les regarde s'agiter tout en nous jetant quelques regards étranges. Et le barman continue de nous observer avec sa gueule des grands jours. Je vais vraiment finir par lui en tirer une dans la tronche à lui... Sauf qu'un geste inattendu me fais tout de suite redescendre en pression, lorsque les longs doigts fins de Cynthia viennent se poser à l'orée de mon menton afin de redresser mon visage vers le sien. Nos regards se croisent. Encore. Qu'est-ce qu'elle fous, bordel ? Et moi, qu'est-ce que je fous ? J'ai le palpitant qui s'agite comme un puceau de quatorze ans. Elle ajoute à ça qu'elle veut simplement me faire passer une bonne soirée, et je me demande alors ce qu'elle peut avoir dans la tête pour ainsi s'intéresser à un débris comme moi. Ma notoriété ? Elle souffre. L'argent ? J'suis fauché. Le badge ? Je le lui donne si elle veut.
"Tu ne me feras pas croire, Cynthia de Sinoh, que tu es là simplement pour faire passer une bonne soirée à un vieux con aigri comme moi..."
Il y a forcément autre chose. Et puis, elle est elle même complètement farcie d'alcool, si je ne m'abuse... Alors qu'est-ce que ça cache ? La préparation d'un mauvais coup ? Ou tout simplement une grosse déprime à noyer bien au fond d'une bouteille de whisky ? Je repousse sa main en douceur, la prenant dans la mienne pour aller la reposer sagement sur sa cuisse. Le contact m'est difficile. Peut être car inexistant depuis des lustres ? Cette question mérite réponse, mais là tout de suite, moi, je mérite du rhum pour faire passer le goût immonde du whisky... J'offre donc un petit sourire à la blonde, m'en détournant quelques secondes pour porter attention au barman que je hèle :
"Hé. Une bouteille de rhum pour la demoiselle et pour moi."
Nouveau petit regard en direction de la jolie demoiselle de Sinnoh :
"Il est temps que tu apprennes à goûter aux vraies choses de la vie. Le rhum en fait partie."
Le whisky c'est bon pour les vieilles fiottes de séries qui savent pas picher. Et en parlant de picher...
"Par contre tu m'excuseras, Cynthia... Mais j'ai vraiment une grosse envie d'pisser."
Tout dans la classe. Tout dans la finesse. C'est Dantesque. Je lève mon cul du tabouret de bar, et, avec un équilibre précaire, je regagne les pissotières. Et rien de tel que de finir ce court récit avec une rime.
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Sujet: Re: « Make me feel ☾ Dante Mer 1 Juin - 21:04
Make Me Feel
« we're stuck inside the silence... »
DANTE & CYNTHIA | BAR DE SAPRULE
Elle le détaille, l'observe comme s'il avait quelque chose de spécial, quelque chose de peu commun, quelque chose qu'elle reconnait. Peut-être parce que sa proximité, facilité par l'alcool, est due à autre chose, quelque chose de plus profond, de plus ancré. Une similitude. Un fragment brisé, ternit par le temps et le destin. Comme si ça se voyait, au fond de ses yeux, dans chacun de ses mots. Bien sûr, elle ne sait pas quoi, mais elle sait qu'il y a quelque chose. Et il refuse son contact, la repousse, gentiment, poliment, cela va s'en dire. Cependant, elle sait qu'elle a fait son effet, elle l'a vu, dans son expression. Elle a brisé un mur, une défense qu'il a aussitôt reconstruit. Elle en est certaine. Même si ce n'était pas son objectif premier. Même si elle n'a pas d'objectif à vrai dire. Et d'abord, qu'est-ce qu'elle fiche ici ? Et voilà qu'il se lève, sans attendre de réponse, sans rien attendre à vrai dire et qu'il se dirige vers les toilettes. Et Cynthia hausse un sourcil, c'est la première fois qu'on lui fait le coup, sans le moindre doute, la première fois qu'on lui fait cet affront. Elle a l'impression qu'il vint de lui cracher au visage. Et quelque part, elle n'est pas certaine que ça lui ai déplu... Elle se racle la gorge en l'observant filer, son regard dérivant peut-être un peu trop sur sa silhouette elle repose les yeux sur le serveur qui approche la bouteille avant de lui sourire et de lui tendre un billet. Elle n'a que faire de l'argent, et préférerait que ce pauvre bougre n'aggrave pas son cas. Elle l'affectionne sans le connaître, sans prendre la peine de se poser des questions. Dante de Saprule, Cynthia de Sinnoh. On pourrait croire à une mauvaise série télé. Puis elle serre les deux verres vides apportés par le serveur, patiente. Elle sait qu'il reviendra. Les hommes ne reviennent pas toujours, pourtant, mais les hommes qui courent après une bouteille, ils ne l'abandonnent pas. Ça non. Et pourtant, il devrait certainement s'abstenir d'en ajouter, s'abstenir d'aggraver son cas. Mais elle serait qui pour lui faire des leçons ? Au pire, elle pourra toujours à peu près minimiser la casse, demander à Fay de le conduire chez lui, en quelques battements d'aile mécanique. Elle s'attache à cet inconnu étrange, à ce vieux con aigri, comme il le dit.
Elle observe les gens, dans le bar, dont certains s'étant mis à l'observer fixement, à se demander certainement ce qu'elle faisait là, à attendre. Ou se demander à quel point il pouvait être idiot de l'avoir repoussée, de lui avoir donnée une chance de filer ? Mais elle était trop déterminée à tisser un lien pour voir une porte de sortie, même si l'ambiance l'étouffer un peu, elle qui était si habituée aux températures de Sakai, elle qui vivait dans l'humidité froide de Waurlhaul. Ici, l'air l'étouffait et pourtant elle tenait bon. Persuadée que ça en valait la peine, l'esprit légèrement embrumé par les vapeurs d'alcool, il fallait bien le dire. Et elle attendait et plus elle attendait, plus le temps paraissait long. A croire que c'était un test. Qu'il voulait savoir si elle ficherait le camp. Et pourtant, il semblait vouloir parfaire son éducation en matière d'alcool, il finirait donc par revenir, elle supposait ? Lorsqu'il fit enfin surface, elle le gratifia d'un sourire doux, ayant laissé tomber son côté carnassier pour l'instant. Elle restait patiente, même s'il ne fallait mieux pas qu'elle se lève, son équilibre n'aurait certainement pas été des plus solide, déjà qu'elle sentait que ça lui montait à la tête un peu trop vite. Un peu trop fort. Sans doute la chaleur qui n'arrangeait rien. Et pourtant. Elle attrapa le verre de Rhum entre ses doigts avant de le relever un peu pour lui faire signe. « Hé bien. J'allais me faire à l'idée que je trinquerai seule. » C'était déprimant de boire seule, elle le savait, elle le faisait. Dans ces périodes sombres ou rien ne semblait aller bien. Ou tout n'allait qu'en s'aggravant. Elle se permit de lâcher, un peu plus bas, sur le ton de la plaisanterie : « J'ai un ami pirate, le Rhum n'a pas de secret pour moi, Dante. » Oups.